En cette fin août 2014, il me tardait de retrouver le chemin de la compétition après mes vacances. Tous mes weekends étant pris jusqu’à mi septembre, j’ai donc posé mes roues dans la ville d’Arras le mercredi 27 août. C’était presque une première pour moi, puisque en dehors des jours fériés, il me semble que je n’avais jamais couru en semaine. Malgré un planning familial chargé, et le niveau de la course du jour (3ème catégorie FFC), je ne pouvais résister à cette envie de faire la course. Je n’allais pas être déçu …
Le CCV au front de bout en bout
Je retrouvais à Arras mon équipier Paul qui clôturait sur cette course sa saison. J’avais dans l’idée de lui filer un coup de main pour qu’il puisse se glisser dans un coup, sur ce circuit que j’imaginais très roulant. Le premier tour de reconnaissance me laissait sans surprise, puisque ce sont de larges boulevards et 4 virages qui nous étaient proposés. Il va sans dire qu’un tel parcours allait faire la part belle aux gros rouleurs, catégorie de coureurs cyclistes dont … je ne fais pas partie !
Le départ était donné un peu en retard, et lançait notre peloton pour 45 tours de ce circuit urbain. Rapidement, le compteur s’affolait dépassant allégrement les 50 km/h, rendant compliqué toute tentatives de fugue. J’en profitais pour laisser mes jambes s’échauffer un peu, et me servais finalement d’une vague pour remonter dans les premières positions au bout de 4 ou 5 tours. Je ne passais pas à côté de cette opportunité et plaçais ma première attaque pour me porter à l’avant.
Un autre coureur m’accompagnait dans cette offensive, le peloton nous laissant prendre un peu de champ. Après un tour complet de circuit à bloc, nous revoyons venir sur nous quelques coureurs puis le peloton tout entier.
Cette échappée courte mais très intense avait déjà bien entamé mon potentiel physique, me forçant à récupérer dans les roues pendant quelques tours. Sentant bien que la situation pouvait changer, je conseillais à mon équipier Paul de remonter. Deux minutes plus tard, un gros groupe se faisait la malle et Paul en faisait partie. Mission accomplie ! Voyant le trou se faire, je remontais tout de suite en tête de peloton pour défendre cette échappée et aller chercher les contres. Après avoir contrôlé trois ou quatre attaques, je laissais tomber car cette stratégie défensive me coûtait pas mal d’énergie. J’étais tout simplement à fond !
Un final tendu pour un sprint massif
Laissant le peloton s’étriper à coups d’attaques inutiles, je restais attentif et repérais facilement les hommes forts susceptibles de faire le bond pour rejoindre l’échappée. En effet, malgré le nombre important de coureurs à l’avant, l’écart n’avais pas vraiment grandi et naviguait toujours autour de la trentaine de secondes.
A mi course, en restant bien attentif, je prenais la roue d’un contre comprenant quelques costauds. En deux ou trois relais, le trou était fait avec le peloton et je me décidais à prendre quelques timides relais. Nous étions 9 coureurs mais seulement 3 ou 4 à rouler sans compter. Mais à ma grande surprise, l’écart avec le groupe d’échappés se réduisait petit à petit. Je ne ménageais pas mes efforts, et nous parvenions à faire la jonction. A ce moment là de la course, nous étions 33 coureurs à l’avant ! Je pensais bien que la victoire allait se jouer entre nous …
Évidemment, dans un groupe si important, l’entente n’était pas vraiment au rendez-vous. Rapidement, quelques coureurs partaient à l’offensive. Même si j’étais un peu émoussé, j’y allais à mon tour et provoquais une nouvelle échappée à 6 qui était malheureusement vite rattrapée par le reste des attaquants. Paul y allait également de bon cœur, mais loupait le bon coup de deux coureurs juniors qui allaient vraiment faire le trou.
Mais alors qu’il restait moins de 10 kilomètres à parcourir, un rapide coup d’œil derrière moi me faisait découvrir l’imposant peloton qui venait de faire la jonction. Un peu dégouté, je savais que je ne pourrais plus faire grand chose dans cette course hyper rapide. Les deux derniers attaquants étaient vite avalés, et on se dirigeait tout droit vers un sprint massif. Pas vraiment adepte de ce genre de scénario, je laissais les gros bras frotter entre eux, ne tentant même pas de profiter des vagues pour remonter.
Le dernier tour était hyper tendu, et un freinage un peu délicat manquait de provoquer une grosse chute à côté de moi. Un groupe de costauds parvenait quand même à anticiper légèrement le sprint pour se disputer la victoire, alors que moi et Paul franchissions la ligne au cœur du peloton.
Nous ne pouvions nourrir aucun regrets, ayant fait la course à l’avant tous les deux, dans une course disputée à plus de 44 km/h de moyenne. Un record pour moi …