Profitant d’un weekend du 15 août passé chez ma belle famille en Normandie, j’ai voulu voir et tester le niveau dans cette région réputée pour ses coureurs. C’était la première fois que je m’exportait de ma région pour disputer une course de ce niveau. Si la chaleur n’était pas vraiment au rendez-vous, c’est un beau soleil qui nous attendait à Limpiville pour une course UFOLEP à handicap. Explications …
Départ en boulet de canon …
C’était bien la première fois que j’entendais parler de ce principe de course à handicap. Pour résumer, les coureurs de 3ème, 2ème et 1ère catégories allaient rouler sur la même course, avec un classement commun aux trois catégories. Pour respecter une certaine équité, les 3ème catégorie partaient une minute avant les coureurs de la 2ème catégorie, qui devançaient eux-même d’une minute les coureurs de 1ère catégorie.
Ce format de course étonnant n’était pas pour me déplaire, mais allait me jouer un bien vilain tour … Le circuit du jour totalisait un peu plus de 6 km, avec deux petits faux-plats, et surtout un très fort vent. Ce vent soufflait de dos dans toute une partie très sinueuse, tandis que les 3 km restants pour revenir sur la ligne se faisaient avec un vent de face. Voici un résumé de tout ce que je déteste !
Nous n’étions qu’une vingtaine de coureurs de 1ème catégorie au départ, et je discutais avec mes concurrents sur la ligne pour savoir comment cela se passerait. Tous me répondirent qu’il fallait rouler ensemble pendant les premiers kilomètres, afin de revenir au plus vite sur les deux pelotons nous qui nous précédaient, et ensuite faire notre course. Étant donné les conditions météo, et notamment le vent, cette stratégie me paraissait effectivement la plus appropriée.
Évidemment, dès le départ donné, quelques coureurs tentaient déjà de se faire la belle. Le rythme était très soutenu, et je bouchais déjà quelques trous, notamment dans la partie avec le vent de face. Le premier tour était bouclé rapidement, si bien que nous pouvions déjà apercevoir le peloton des 2ème catégorie. Dès le début du second tour, j’essayais d’organiser quelques relais pour que la poursuite soit plus efficace. Nous arrivions pour la seconde fois dans la partie avec le vent de face, et je ne me doutais pas de ce qui allait m’arriver …
Ne jamais laisser de trou vent de face !
Je sentais jusque là que mes jambes répondaient bien, et j’avais déjà repéré les plus costauds qui ne paraissaient pas imbattables. Et pourtant, à la suite d’un gros relais vent de face, deux coureurs de Forges Vélo 76 attaquaient sèchement. Venant de passer mon relai, je ne voulais pas faire l’effort en premier pour aller les chercher. Je me laissais donc glisser en fin de groupe, au moment où tout le monde se mettait à la planche pour boucher le trou. Quelle erreur de ma part !
En effet, les deux coureurs derrière lesquels je venais de me replacer avaient toutes les peines du monde à suivre le rythme, et commençait à laisser quelques mètres d’avance au coureur les précédent. Je faisait immédiatement un gros effort pour revenir sur un coureur qui venait lui même de laisser échapper quelques mètres. Je me retrouvais à 50 mètres du groupe principal qui venait d’embrayer, vent de face, et la situation me paraissait bien mal engagée.
Je jetais toutes mes forces dans la bataille, mais je restais bloqué à quelques dizaines de mètres du groupe principal. Dans mon malheur, les deux coureurs qui m’accompagnaient étaient incapable de prendre un relai, et s’il le faisaient, nous perdions du terrain à chaque fois … Je restais ainsi à fond pendant plus d’un tour, en ayant le peloton en point de mire, mais rien à faire, le vent de face finissait de m’achever.
Complètement dégouté par cette situation, je restais cependant mobilisé, avec l’objectif de ne pas me prendre de tour par les premiers. Tout au long de la course, j’ai donc roulé à un bon rythme, ne laissant que peu de relais à mes compagnons de route qui étaient de toute façon incapables d’en prendre.
Je terminais cette course à 35 km/h de moyenne, ce qui me rassurait quand à mon état de forme. Étant donné le vent qu’il y avait, c’était plutôt honorable … Mais c’est quand même le sentiment de déception qui prime, puisque je m’élimine bêtement sur une course qui semblait à ma portée. Ce n’est que partie remise !
Dans un sens, dans un groupe de 20, quand tu décroche après un relais tu te trouve vite derrière … c’est vraiment trompeur ces petits pelotons, tu es en 4ème position, tu décroche pour prendre un bidon au vol sur le bord de la route … et tu te retrouve avant-dernier du groupe !
Avec plus de monde, tu aurai eu du soutien pour revenir et boucher les trous … c’est dommage mais c’est comme ça.
C’est exactement ça ! Je me suis fais avoir bêtement, et comme il y avait quelques gars qui n’avaient pas les jambes, c’était fini pour moi !
Je remet le couvert samedi dans la Somme, j’espère qu’il y aura moins de vent …