Pour la première fois en 2016, la course organisée par mon club du CC Verlinghem était organisée le 8 mai au lieu du 1er. Cela n’arrangeais pas franchement mes affaires, étant de mariage la veille, mais il fallait bien faire briller nos couleurs à domicile. Heureusement, la météo était de la partie en ce dimanche férié, avec un temps digne d’un mois d’août qui n’était pas pour me déplaire…
Une course qui met du temps à se décanter
Je retrouvais sur place la totalité de mes équipiers, ce qui nous permettais pour une fois d’être en surnombre face à une adversité relevée. Un échauffement assez court me permettait de constater que le vent était quand même bien présent, et surtout que de gros nuages noirs faisaient leur apparition au loin, signe que l’orage guettait…
Avec une nuit très courte, je n’avais pas vraiment d’ambition sur la ligne de départ, ce qui m’enlevait toute forme de pression. J’étais là pour faire de mon mieux, ne sachant pas à quoi m’attendre. A 16h15, les fauves étaient lancés ! Un petit round d’observation de deux ou trois kilomètres nous permettait de partir en douceur, avant que les premières attaques fusent.
Je suivais quelques coups, puis mon équipier Christophe s’isolait rapidement à l’avant. Nous adoptions alors une tactique plutôt défensive, pour laisser à notre coéquipier toutes ses chances. Rapidement, un autre coureur costaud faisait la jonction, formant ainsi un duo de rouleur à l’avant de la course. Cette situation nous permettait de surveiller les autres favoris, mais tout n’allait pas si bien se passer.
A force d’attaques toutes plus violentes les unes que les autres, nous commencions à nous rapprocher des hommes de tête. Alors que nous allions doubler le peloton des 2ème catégorie, je tentais de sortir en solo pour venir prêter main forte aux hommes de tête, mais cette tactique n’était pas franchement la bonne. Le peloton ne voulait visiblement pas me laisser partir, et revenait sur moi alors que j’étais proche de rattraper les deux échappés.
Christophe se faisait reprendre et tout était à refaire…
La pluie s’invite, place à l’échappée du jour
Quelques minutes plus tard, les nuages menaçants que nous apercevions depuis le départ finissaient par déverser leurs flots sur la route. L’averse ne durait pas longtemps, mais suffisait à rendre les routes très sales et à nous transformer en guerriers pleins de boue. C’est à ce moment précis que deux hommes plaçaient une attaque et prenaient un peu de champ. Quelques secondes plus tard, je prenais la roue d’un autre coureur avec lequel nous unissions nos efforts pour revenir sur la tête de course. Le trou était rapidement bouché, nous nous retrouvions alors à 4 échappés sous une pluie soutenue…
Même si les jambes étaient bonnes, mon effort était maximal dans ce petit groupe qui nous obligeait à prendre des relais très régulièrement. Le compteur ne descendait jamais en dessous des 40 km/h, même dans la partie vent de face, et je m’employais vraiment pour faire vivre cette échappée. La pluie cessait rapidement, ce qui nous permettait de prendre les virages plus vite sans trop de risques.
Au fil des tours, notre avance semblait s’agrandir, mais n’ayant aucune information ou presque sur les écarts, il était difficile de faire le point. A deux ou trois reprises, j’étais obligé de sauter quelques relais pour reprendre un peu mon souffle, le rythme étant franchement soutenu !
A chaque passage sur la ligne, mes espoirs de jouer la gagne grandissait et je commençais sérieusement à me concentrer sur le final. Je n’en menais pas large pour autant, mes jambes commençant à être percluses de crampes, un problème récurrent pour moi cette saison.
A trois tours de l’arrivée, un ami sur le bord de la route nous annonçait une avance de 40 secondes, ce qui me paraissait largement suffisant pour ne plus être revus. La bonne cohésion de notre groupe jusqu’à l’entame du dernier tour permettait en effet d’envisager sérieusement la victoire.
Au début du dernier tour, le plus costaud de notre quatuor plaçait une accélération puissante mais linéaire. Je ne comprenais pas bien ce qu’il voulait faire, mais cet énorme relais me permettait de souffler quelques instants à l’abri dans les roues. Nous reprenions quelques instants notre collaboration à quatre, jusqu’à 1 km de l’arrivée ou tout le monde commençait à se regarder. Je n’osais pas placer une attaque, me sachant moins fort que les autres, mais je n’étais pas très serein non plus pour le sprint. Qu’importe, il fallait bien jouer la gagne jusqu’au bout, devant ma famille, pas mal d’amis et tous les membres du club !
Le sprint était lancé à 400 mètres de la ligne environ, et malgré un positionnement idéal, je me faisais décrocher par le futur vainqueur sur les premiers coups de pédales. Incapable de me mettre en danseuse sous peine de voir mes muscles complètement bloqués par les crampes, je sprintais assis mais en déployant toute la force qu’il me restait. Je remontais petit à petit mes adversaire jusqu’à me situer en deuxième position, mais la ligne arrivait trop vite pour pouvoir m’imposer… Quelle déception ! Même si une deuxième place est une belle performance, cela reste une défaite ! Cela aurait été si beau de gagner à domicile…
Trois de mes équipiers arrivaient dans un groupe de contre derrière, preuve de la bonne forme générale de l’équipe alors que nous approchons des grandes échéances.
Avec un peu de recul, je suis quand même ultra satisfait des sensations éprouvées sur cette course. Faire 2ème dans un peloton de rouleurs, sur une course sans dénivelé courue à près de 42 km/h de moyenne, je ne peux pas faire la fine bouche. Il y a très exactement un an, je venais de reprendre l’entraînement sur route avec des sorties de 1h30 maximum. Si on m’avait dit à l’époque que je ferais second de la course du club 12 mois plus tard, je n’y aurais pas cru un seul instant…
Maintenant, place aux Routes de l’Oise, un évènement d’une toute autre envergure et au niveau très relevé. J’y vais sans pression mais avec la rage de vaincre !