Après un weekend sans vélo pour consacrer du temps à mes enfants, j’avais posé quelques jours de congés en cette fin mai pour terminer quelques travaux à la maison et enchaîner de grosses sorties en vue des Routes de l’Oise. Cette course par étapes disputée le premier weekend de juin étant un vrai objectif, il me fallait donner un coup d’accélérateur à ma préparation. C’est donc après trois jours consécutifs de vélo que je me présentais à Etroeungt, petit village au sud du département du Nord, pour une course difficile et animée !
Une course par élimination qui me plait bien
Arrivé bien à l’heure sur place, c’est pourtant dans la précipitation que nous devions nous échauffer. J’étais venu avec mon équipier Julien et nous avions peut-être un peu trop discuté en prenant nos dossards. Il était trop tard pour reconnaître le circuit mais qu’importe, j’étais là pour faire du rythme et peaufiner ma condition physique. Une rapide reconnaissance des premiers kilomètres du circuit m’indiquait quand même que cette course s’annonçait dure, avec une belle montée à gravir 11 fois sous un beau soleil et une forte chaleur !
Le départ était donné à l’heure pour notre beau peloton garni d’une bonne soixantaine d’unité. Nous avions décidé avec mes équipiers de faire un départ prudent, mais Julien ne l’entendait pas de cette oreille et parcourait les premiers kilomètres à bloc. Le peloton s’étirait rapidement, je faisais l’effort pour me replacer et ne pas subir les contres.
La côte principale était difficile à appréhender. Le pied raide mais court se passait sur la plaque, avant de basculer dans un long faux plat vers la seconde partie moins pentue mais plus longue pour arriver au sommet. C’est à cet endroit que j’éprouvais le plus de difficultés à suivre les roues, notamment lors du 3ème tour pendant lequel notre peloton était secoué par de vives attaques.
Tours après tours, cette bosse était avalée à un bon train, si bien que le peloton que nous formions perdait de nombreux éléments. J’avais pour ma part plusieurs fois dû me faire violence pour rester au contact, mais je commençais à bien me sentir et tentais quelques timides offensives. Malheureusement, la fatigue accumulée lors de cette grosse semaine d’entraînement se faisait ressentir, et j’éprouvais quelques peines à maintenir un effort violent très longtemps.
Une échappée manquée de peu
Alors que nous franchissions la ligne pour la 7ème fois et qu’il ne restait donc que 4 tours, aucune échappée sérieuse n’avait pu prendre le large. La montée était une nouvelle fois avalée tambour battant, je serrais les dents mais me voyais obligé de craquer à 150 mètres du sommet. Une bonne dizaine d’hommes prenait la tête de course et je comprenais tout de suite que c’était le bon coup. Mon équipier Benoît avait presque réussi à intégrer ce groupe, mais il craquait à son tour.
Ne perdant pas espoir, je partais en contre avec un autre coureur, rattrapais Benoît puis un autre coureur nous rejoignait. Nous étions ainsi 4 en contre, perdant irrémédiablement du temps sur le groupe d’échappé, et avec un maigre avantage sur ce qu’il restait du peloton.
Je jetais toutes mes forces dans la bataille, résigné pour la victoire mais décidé à faire le plus d’efforts possibles. Nous enchaînions les relais à trois, un coureur de Ferrière ayant décidé de ne pas collaborer. Ce petit malin plaçait une grosse accélération dans la bosse, que seul Benoît pouvait suivre. Je conservais mon rythme avec l’autre coureur de Fourmies, et nous finissions par retrouver nos deux compagnons de fugue quelques centaines de mètres plus loin. Cette désunion avait pour effet de nous faire perdre du temps, ce qui permettait à un groupe plus conséquent de nous reprendre.
Plus grand monde ne voulait rouler dans cette course déjà perdue. Je continuais malgré tout à prendre quelques relais, jusqu’à ce que l’arrivée se profil. La ligne était situé au bas d’une longue descente, et un coureur avait décidé de faire le final à fond. Je restais sagement dans sa roue et me demandait quand il comptait couper son effort. De façon surprenante, il continuait ainsi jusqu’à la ligne droite finale, et je lançais mon sprint dans sa roue, déjà débordé par quelques coureurs.
Mais au bout de trois coups de pédales d’un effort maximal, ma roue avant glissait sur une plaque d’égout un peu enfoncée dans le macadam, et je chutais à pleine vitesse ! Impossible à éviter ni à contrôler, je subissais cette chute sans m’en rendre compte, me retrouvant allongé au sol. Je m’asseyait rapidement et constatait que je n’avais pas de douleur vive synonyme de fracture, mais les réactions des gens autour de moi étaient inquiétantes. J’avais visiblement chuté de façon impressionnante !
Le résultat n’était pas si grave, même si de grosses brulures ornaient mon dos, ma hanche et mon coude gauche. Le vélo n’avait pas trop souffert non plus, car vu la violence du choc, il aurait pu se casser en deux ! Malgré quelques nuits difficiles et un entraînement très light, cette chute ne compromettais pas ma participation aux Routes de l’Oise…