Vous le savez, toutes les bonnes choses ont une fin. Et au début du mois d’octobre, c’est la saison cycliste qui se termine. Il me restait encore en ce dimanche 5 octobre une dernière échéance avec la course de Roëllecourt disputée dans le cadre de la fédération FSGT. Je découvrais pour la première fois cette épreuve constituée d’un contre-la-montre le matin puis d’une course en ligne l’après-midi sur un circuit a priori très accidenté. Je n’allais pas être déçu …
Un contre-la-montre parfaitement géré
Au petit matin, le réveil sonne mais je n’ai aucune difficulté à me lever, la motivation est au rendez-vous ! Puisque je n’ai pas encore levé les bras cette année, je sais que cette dernière course de la saison représente une séance de rattrapage qu’il ne faudra pas rater.
En arrivant sur les lieux, je prend le temps de monter le vélo puis nous partons avec mon équipier Julien faire une reconnaissance du circuit avant le départ des premiers concurrents. Le départ se fait au pied d’une bosse particulièrement difficile avec des passages à 14 %. Ça fait mal d’entrée, et je note qu’il faudra être prudent dans cette ascension avant de vraiment lâcher les chevaux au sommet. C’est en effet à partir de ce moment là qu’on peut enfin passer le grand plateau et prendre une position aéro.
La suite du parcours n’est pas plus roulante pour autant, car c’est une succession de faux-plats montants et descendants qui se dessinent sous nos roues. Les virages serrés sont également nombreux, ajoutant une touche de pilotage qui n’est pas pour me déplaire.
Après ce tour de reconnaissance, nous prenons le temps de nous poser quelques minutes avant de remonter sur le vélo pour un vrai échauffement sur home-trainer. Je fais monter la température doucement, et alors que je suis en plein effort, je me rend compte qu’un des prolongateurs de mon guidon est en train de se desserrer. Je passe 5 minutes à essayer de le régler à l’aide de mon équipier Romain venu nous assister, tout en continuant à pédaler. Avec un peu plus de malchance, je me serais rendu compte du problème pendant mon chrono, et ça n’aurait pas été très drôle …
Malgré ce petit incident, l’échauffement est efficace et les jambes sont au rendez-vous. A quelques minutes du départ, je descend du home-trainer et continue de tourner les jambes sur le vélo en attendant que mon nom soit prononcé au micro. Le moment fatidique approche, et on m’appelle sur la ligne seulement 30 secondes avant mon départ. Je ne me laisse pas déconcentré et prend position, prêt à en découdre !
3, 2, 1, c’est parti ! Comme prévu, j’attaque la première bosse prudemment en me calant à un rythme qui ne me met pas dans le rouge. La position en danseuse avec le vélo de chrono n’est pas très agréable, mais vu le pourcentage, pas le choix ! Au sommet, je passe la plaque, m’allonge sur les prolongateurs et relance la machine. Les premiers virages s’enchaînent, imposant de multiples relances qui ne sont pas pour me déplaire.
S’ensuit une successions de faux-plats montants et descendants dans lesquels il est impossible de relancer. Je m’applique notamment à remettre du braquet dans les parties descendantes. A mi parcours, je reviens comme un boulet de canon sur le coureur parti une minute devant moi. Voilà un bel élément de motivation. Je le double à toute vitesse et enchaîne sur ce circuit exigeant. La fin de parcours approche, je négocie la descente la plus pentue parfaitement, puis me lance à fond dans l’avant dernière ligne droite. Je passe un petit dos d’âne à fond à 500 mètres de la ligne, ce qui provoque une descente de ma selle ! Un peu surpris, je relâche mon effort une ou deux secondes puis relance tout de suite à fond.
Le dernier virage est pris rapidement, puis je sprint jusqu’à la ligne d’arrivée pour boucler ce parcours en 15’46. Je reprend vite mon souffle, conscient que j’ai réalisé une bonne performance. Mon équipier Julien arrive juste après, avec quelques secondes de retard sur mon temps.
Tous les coureurs étant arrivés, le résultat est annoncé au micro. Je prend la deuxième place, à 4 secondes du leader, tandis que Julien monte sur la 3ème place du podium ! Même si le niveau n’était pas très relevé, je n’aurais jamais cru pouvoir un jour monter sur le podium d’un contre-la-montre …
Une course d’usure qui ne m’échappera pas !
Après un peu de repos, il est temps de se rhabiller pour l’épreuve en ligne de l’après-midi. Le parcours emprunte une grande partie de celui du contre-la-montre, avec la fameuse montée à 14 % qu’il faudra grimper à 14 reprises ! La course est ainsi très courte avec seulement une cinquantaine de kilomètres, mais cela suffira amplement vu la difficulté du circuit.
Au départ sur la ligne, nous ne sommes que 20 partants dans ma catégorie. C’est vraiment dommage qu’un tel circuit ne réunisse pas plus de monde ! Nos équipiers Franck et Ludo nous ont rejoint et avec 4 éléments, nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas gagner. J’ai bien repéré nos adversaires les plus costauds et je sais qu’il ne faudra pas leur laisser trop de champ.
La première montée est neutralisée, mais dès le replat les premières attaques fusent. Je laisse mes équipiers y aller, le temps de remettre la machine en route après le chrono du matin. Ludo est particulièrement fringuant, le CCV va être aux avants-postes aujourd’hui !
Au second passage sur la ligne, une petite échappée s’est constitué mais l’écart est vraiment faible. La montée est avalée rapidement mais le peloton est encore groupé. C’est seulement lors de la 3ème ascension que la course va vraiment prendre un autre tournant. En effet, mon équipier Ludo choisit de faire la montée en tête et lâche les chevaux. Je suis bien placé en 3ème position et serre les dents pour m’accrocher. Au sommet, nous embrayons tout de suite et nous retrouvons à 6 à l’avant : Ludo, Franck et moi sommes dans cette première échappée ! Les gros favoris sont aussi au rendez-vous, c’est parti pour une belle partie de manivelle.
Malheureusement, nos adversaires hésitent à prendre des relais car nous sommes sur représentés. Un tour plus loin, Franck décroche dans la bosse pris d’un gros coup de fatigue. Il abandonnera quelques minutes plus tard. Nous nous retrouvons à deux avec Ludo et essayons d’organiser les relais. Notre groupe avance tant bien que mal et je sens bien que personne n’est vraiment à fond.
Cette impression est vite confirmée, car aux alentours de la mi-course une grosse partie du peloton revient sur nous. Mon équipier Julien en fait partie mais tout est à refaire. Un tour se passe, quelques attaques fusent, mais c’est au sommet de la bosse que ça relance fort une fois de plus. Sentant le vent tourné, je retourne au combat et me retrouve à l’avant avec le vainqueur du chrono du matin et 3 autres coureurs. Cette fois, c’est la bonne !
Les relais s’organisent moyennement, mais ça ne roule plus derrière et l’écart se creuse rapidement. Je laisse faire le travail en bosse au vainqueur du contre-la-montre, qui me semble particulièrement dangereux. Notre groupe avance ainsi peu à peu vers l’arrivée, mais un petit malin se prépare à tout désorganiser. A trois tours de l’arrivée, au sommet de la bosse, le coureur qui en faisait le moins dans le groupe attaque. Tout le monde se regarde quelques instants, puis je décide d’y aller et ramène tout le monde en étant quand même un peu relayé.
Nous reprenons le fuyard peu avant la bosse qui se monte au train. Je sens à ce moment là que tout le monde est cuit, mais je n’en mène pas large non plus. Je ne suis pas loin des crampes, il va falloir être prudent. Au sommet, une nouvelle attaque secoue notre groupe. J’y retourne plus rapidement cette fois, ne voulant pas me faire avoir. La tension est palpable, je reste concentré bien décidé à ne pas laisser passer cette dernière occasion de m’imposer en 2014.
Nous passons une dernière fois sur la ligne, non sans avoir été cherché quelques attaques puis c’est le moment de la dernière ascension. Je suis en troisième position et aux 3/4 de la pente, je place une grosse attaque alors que le leader se rassoit sur sa selle. Je donne tout mais les crampes me ramènent vite à la raison, ne me permettant pas d’enchaîner pour partir seul. Mes concurrents souffrent mais reviennent petit à petit et le groupe se reforme. Évidemment, un équipier du vainqueur du chrono en profite pour attaquer, mais je ne veux plus faire l’effort. C’est aux autres de rouler !
Il prend quelques secondes d’avance mais ne creuse pas vraiment, alors que personne ne semble vraiment vouloir collaborer. Je maintiens un écart assez faible, puis place une petite accélération au début de la descente. Je fonds sur le fuyard en ayant fait un petit trou, passe le virage en prenant tous les risques et relance à bloc ! Je donne tout et en regardant derrière moi je vois que l’écart est fait. Je relance encore et me demande comment je fais pour pédaler avec toutes ces crampes, mais le mental est plus fort ! Le dernier virage est passé en trombe, j’accélère une dernière fois et franchit la ligne avec les points serrés, satisfait d’enfin gagner pour apporter la touche qu’il manquait à cette saison 2014.
Cette victoire en solitaire avec quelques secondes d’avance permet également de m’imposer au général de la journée, calculé sur les places cumulées sur le chrono et la course en ligne. Dommage que la participation n’était pas plus relevée, mais une victoire est une victoire et celle-ci me fait particulièrement plaisir au moment de boucler 2014.
Voilà, clap de fin sur cette saison qui aura été riche en bons résultats et en bons moments passés avec mes équipiers du CCV. Le bilan chiffré viendra bientôt …
Bravo.
Tu as réussi une trés belle saison.