Enfin ! Il aura fallu attendre le dernier weekend du juin pour prendre des coups de soleil sur une course en cette année 2013 ! Nous avions rendez-vous au sud de Troyes avec mon club du CC Verlinghem pour disputer notre seconde course par étapes de la saison, les 2 jours du Val d’Armance. Bien qu’étant en pleine préparation pour mes cyclosportives de l’été, je me suis présenté en bonne forme et plein d’ambition sur ces deux jours de course, avec une vraie soif de victoire. Et on peut le dire, la prestation d’ensemble du CCV est plutôt satisfaisante …
1ère étape : un contre-la-montre catastrophique !
Avant le soleil, nous avons quand même eu droit à notre petite matinée de pluie. Au réveil le samedi matin, le temps est maussade et il faut se rendre à l’évidence, le contre-la-montre inaugural se disputera sur une route et dans une atmosphère humide. Heureusement, à notre arrivée sur les lieux, le ciel nous offre une petite accalmie qui nous permet de nous installer tranquillement et de nous échauffer sur home-trainer au sec.
L’ambiance est bonne, nous sommes avant tout là pour s’amuser, mais je tente quand même de me concentrer pour un effort qui n’est pas ma tasse de thé …
Vers 10h30, il est l’heure pour moi de prendre le départ. Je me présente sur la ligne, et c’est parti ! Dès le départ, je m’impose un bon rythme de pédalage pour ne pas buter contre mon braquet. Le vent étant de face pendant la première partie du circuit, je sais qu’il ne faut pas trop en faire. Rapidement, je remarque que je reviens sur le concurrent parti 30 secondes devant moi. Je le double au bout de 2 km à la faveur d’un faux-plat montant, et continue mon effort.
Les muscles commencent à tirer, et un kilomètre plus loin, je me fais doubler par une véritable fusée ! Le coureur parti 30 secondes derrière moi roule à une vitesse telle que je ne tente même pas de relancer la machine pour profiter de ce point de mire. J’essaye de rester mobilisé, mais j’ai de plus en plus de mal à emmener du braquet, et je m’asphyxie dans les longs faux-plats défavorables. Je puise au plus profond de moi pour me motiver à relancer dans les descentes, puis je termine les deux derniers kilomètres sur le plat à l’arrachée. Je suis scotché au bitume, dépassant à peine les 37 ou 38 km/h, et je franchi la ligne en sachant pertinemment que j’ai fais un très mauvais temps.
L’arrivée de mes équipiers Julien et JB, très bons rouleurs, me confirment cette mauvaise impression. J’ai mis une minute de plus qu’eux à parcourir les 7 km, et je pointe même à 1’30” du vainqueur ! Pour le classement général, c’est mort ! Je reste quand même motivé, me disant que je ne serais ainsi pas trop surveillé …
2ème étape : la longue échappée de JB … pour rien !
Le départ de la seconde étape est donné en début d’après-midi, et fort heureusement, la pluie a stoppé et de timides rayons de soleil font leur apparition. Cela me remotive, et je prend le départ bien décidé à faire remuer notre peloton des 1ère catégorie. Le départ est très rapide, sur un circuit de 30 km ponctué d’une petite bosse. Ça attaque, je tente ma chance, mais ça ne sort pas. Puis, au bout de 15 km de bataille, un petit groupe de trois coureurs parvient à prendre un peu d’avance. JB a pu s’y glisser, et notre rôle avec Julien est de bloquer le peloton.
Nous prenons cette tâche au sérieux, et sautons sur toutes les attaques, espérant pouvoir former un petit groupe qui parviendrais à donner plus de consistance à l’échappée. Chacun notre tour avec Julien, nous prenons la roue des attaquants, mais aucun n’a vraiment le courage de poursuivre son effort. Cette bataille dure quasiment un tour, et j’y laisse pas mal de cartouches. Malheureusement, à 40 km de l’arrivée, plusieurs équipes se décident à rouler, et nous revenons sur les trois fuyards à l’entame du dernier tour.
Tout est à refaire, et ceux qui n’ont pas encore bougé sont maintenant surexcités ! Les attaques fusent dans tous les coins, et je dois me faire violence pour tenter ma chance à mon tour. Un petit groupe de 3 coureurs parvient à prendre de l’avance à un moment où le peloton se relâche, mais je préfère attendre la bosse avant de placer une attaque. J’applique bien ce plan, mais je suis un peu cuit et personne ne prend ma roue. Je me fais reprendre, puis le peloton accélère franchement à 15 km de l’arrivée.
Deux attaquants sont repris, tandis qu’un dernier fait toujours de la résistance. Je place une nouvelle attaque dans un faux-plat montant à 5 km de la ligne, mais je n’ai plus la force pour enchaîner. Je vois que Julien est bien placé, et lui propose de lancer son sprint. Il prend ma roue, et j’essaye de me frayer un chemin dans les premières place, au sein de ce peloton de plus en plus nerveux. J’évite la chute de peu à un kilomètre de la ligne, mais tout le monde reste sur son vélo. Ouf ! J’aborde le dernier virage un peu loin, et Julien lance tout de suite son sprint. Malheureusement, il n’est plus très frais non plus, et doit se contenter d’une huitième place environ, alors que le dernier attaquant s’impose en solitaire avec 30 secondes d’avance.
Nous sommes un peu déçu, mais avons bien montré le maillot et avons fais le maximum. Aucun regret !
3ème étape : j’ai flairé le bon coup !
En ce dimanche matin, le moral est au beau fixe. Le soleil est franchement au rendez-vous, et malgré un réveil matinal, la chaleur nous permet de courir en court sans risquer d’attraper un rhume ! C’est si rare en cette année 2013 ! Au programme du jour, deux étapes en ligne, dont une première de 80 km le matin. Nous n’avons qu’une vague idée du classement, car l’organisation plus que moyenne a eu du mal à l’établir la veille à cause d’un problème informatique. Mouais, peut mieux faire … En tous cas, les écarts sont toujours les mêmes qu’après le contre-la-montre, et nous savons que nous devons faire la course devant pour reprendre du temps aux leaders.
Dès le départ donné, ça roule à bloc comme d’habitude. Je me cale dans les roues puis tente ma chance assez rapidement. Il s’agit de ne pas louper la bonne ! Avec JB et Julien, nous sommes au four et au moulin, et tâchons d’être présents dans chaque attaque. Pendant les 20 premiers kilomètres, les offensives sont incessantes, mais le peloton n’est pas décidé à laisser partir un groupe. Je commence à accuser le coup à force de mettre de grosses accélérations, mais je tiens bon !
A ce moment là, un groupe d’une dizaine de coureurs s’échappe, et je me lance à leur poursuite. Je reviens dans les roues assez rapidement, je me retourne, le trou est fait. Je constate avec effroi que tout le monde se relève, et je relance franchement l’allure pour essayer de creuser l’écart. La persévérance paye, et chacun commence à prendre ses relais mêmes si c’est un peu désordonné dans les premiers kilomètres. Pour ne rien arranger à notre affaire, trois équipiers du leader sont avec nous et ne daignent pas prendre un relai. Normal me direz-vous …
Notre groupe de 12 coureurs se fait la malle, et je comprend assez vite que nous avons de grandes chances d’aller au bout. Il nous est malheureusement impossible d’avoir des écarts, mais le peu de fois où je me retourne, je ne vois rien derrière. Jusqu’à 30 kilomètres de l’arrivée, tout le monde s’entend bien, mais un classement de meilleur grimpeur vient mettre la zizanie dans notre belle entente.
Quelques uns sont bien décidés à jouer ce maillot, et une première grosse attaque fuse. J’y vais tout de suite, et je bouche le trou sans peine, sentant bien que les jambes sont très bonnes.
Le grimpeur passé, les relais reprennent plus sereinement, mais c’est le calme avant la tempête. Avec un si grand groupe, je me doutais bien que la hache de guerre allait être déterrée tôt ou tard … A environ 20 km de la ligne, une nouvelle attaque secoue notre groupe. Tout le monde revient, puis les trois équipiers du leader s’y mettent à leur tour, attaquant l’un après l’autre. Je me fais violence pour revenir à chaque fois, puis tente ma chance à mon tour.
Ça revient et ça attaque de plus belle ! Mais tout le monde semble en avoir gardé sous la pédale et personne ne se fait distancer. J’attaque une dernière fois à 1 km de la ligne, mais c’est peine perdue.
Nous nous présentons à 12 pour se disputer la victoire au sprint, que j’aborde assez mal placé. Un virage juste avant la ligne m’empêche de remonter, mais je suis de toute façon un peu cuit et prend seulement la 6ème place …
Sur le coup, je suis vraiment déçu d’être passé si près de la victoire, mais le vainqueur était de toute façon largement plus fort que moi au sprint. Le peloton arrive avec un retard d’environ 1’30”, ce qui me laisse espérer une belle remontée au classement général. En effet, nous apprendrons un peu plus tard que notre avance à chamboulé le classement général, qui est maintenant dominé par un coureur de notre échappée. Pour ma part, je pointe à la 10ème place à une minute du leader. L’ayant vu pas plus tranchant que ça dans l’échappée, je me dis que l’étape de l’après-midi nous offrira un terrain idéal pour le faire craquer …
4ème étape : le CCV passe à l’offensive !
La dernière étape du dimanche après-midi est présentée par tous les locaux comme le terrain d’un vrai chantier potentiel. Trois côtes sont au programme d’un circuit d’une quinzaine de kilomètres, ce qui me motive encore plus à l’idée d’aller grappiller des places au général.
Nous prenons le départ sous une vraie chaleur, ce qui n’est pas pour me déplaire. Une fois de plus, les premiers kilomètres de l’étape sont parcourus à vive allure, et je peine un peu à me mettre dans le rythme. Les jambes sont lourdes, et je préfère ne pas prendre trop de risque. Je me force juste à accompagner quelques offensives, mais j’en garde sous la pédale …
Assez rapidement, un groupe important dans lequel figure Julien prend une belle avance. Pour le leader et ses équipiers, c’est la panique ! Le classement général est peut-être en train de leur filer entre les mains, et ils se mettent à la planche pour réduire l’écart. Malheureusement pour eux, l’entente semble bonne à l’avant et l’écart se creuse pour atteindre la trentaine de secondes environ.
Pour JB et moi, la situation est parfaite ! Nous faisons toute confiance à Julien, et en profitons pour rester dans les roues. Nous nous payons même le luxe de perturber un peu les relais en tête de peloton, afin de maintenir l’avance de l’échappée …
Mais petit à petit, grâce au travail de sape de deux coureurs, nous commençons à revenir sur les fuyards. Profitant de la baisse de l’écart, certains costauds en profitent pour boucher le trou seuls ou à plusieurs. Pour notre part, nous restons sagement dans le peloton, sentant bien que celui-ci pourrait bien revenir.
A l’entame du dernier tour de circuit, c’est chose faîte, et tout est à recommencer. Je dis tout de suite à JB de remonter à l’avant du peloton reconstitué, car je sais bien que ça risque de ressortir tout de suite.
JB s’exécute tout de suite, et profite de son élan pour placer une violente attaque dans la première bosse du circuit. Quelques coureurs le suivent dans cette offensive, et je vois bien que tout le monde souffre. Ni une ni deux, je sens le bon coup et accélère à mon tour. Je rentre rapidement sur le groupe de 6 coureurs qui s’était constitué, je me retourne et constate que nous avons pris une petite avance. Je dis à JB que le trou est fait, et commence à prendre des relais très appuyés pour tout de suite creuser l’écart.
L’entente est plutôt moyenne au début, mais nous arrivons finalement à motiver tout le monde, sauf un équipier du leader qui a réussit à se glisser parmi nous. En étant à deux avec JB, nous avons un peu la pression, et sommes obligés de rouler à bloc pour assumer notre surnombre. La seconde bosse du circuit est avalée grand train, mais ça passe. Je sens quant même que je suis très juste, et des crampes commencent à faire leur apparition.
Les relais s’enchaînent, et je ne m’économise pas afin de sécuriser un maximum notre écart. La dernière bosse arrive, un coureur tire notre groupe et je serre les dents pour ne pas craquer. Au sommet, je suis bien entamé, mais je me dis que le plus dur est fait.
Nous redescendons, prenons un virage à droite et arrivons sur une longue ligne droite avec le vent dans le dos qui nous ramène vers l’arrivée. Il reste à ce moment 7 km, et une première attaque secoue notre groupe. Je saute tout de suite dans les roues pour ne pas laisser partir ce coureur. J’essaye de relancer les relais, mais personne ne veut rouler. JB laisse un petit écart, me permettant de prendre un peu d’avance, mais je n’ai pas les jambes pour finir seul. Tout le monde reviens sur moi, et JB profite de ce moment pour placer une superbe attaque qui laisse tout le monde sur place.
Nos adversaires hésitent, puis deux coureurs se lancent à leur poursuite. Bêtement, je n’y vais pas tout de suite pensant que le reste du groupe va suivre, mais les autres comptent sur moi pour boucher le trou. Ils constatent vite que je ne suis pas décidé à y aller et un autre coureur se lance seul dans la poursuite. Les deux derniers accélèrent enfin, et je mobilise toutes les forces de mon corps pour parvenir à garder leurs roues. Je suis au plus mal, les crampes commencent à m’envahir les jambes ! Devant, JB est toujours seul en tête, pris en chasse par trois coureurs. Connaissant ses qualités de rouleur, je suis confiant, il la tient enfin cette victoire !
Pour ma part, je me retrouve à devoir rouler comme un dingue pour profiter de l’écart que nous avons creusé, en me disant que je peux gagner quelques places au général. Les deux coureurs qui sont avec moi sont rincés, ce qui m’étonne franchement de la part de l’un deux, vainqueur des Routes de l’Oise un peu plus tôt dans la saison …
Tant bien que mal, nous arrivons à maintenir l’écart, mais il est trop tard pour revenir jouer la victoire d’étape. A l’avant, c’est la guerre des nerfs, et JB perd petit à petit du terrain sur ses poursuivants. Le final est un peu plus tortueux, et je n’aperçois plus les premiers. J’ai juste le temps d’apercevoir que deux coureurs sont presque revenus sur mon équipier. Et en effet, JB se fait rattraper à 400 mètres de la ligne, et s’incline au sprint en prenant une frustrante deuxième place.
J’arrive quelques secondes plus tard en prenant la 5ème place, et commence à compter les points. Le peloton arrive plus d’une minute derrière nous, et 3 des 4 premiers de l’étape étaient devant moi au général avant le début d’étape. Je dois donc remonter à la 4ème ou 5ème position au classement général final, sans être sur de rien cependant car l’organisation n’a toujours pas communiqué les résultats sur Internet à ce jour …
Dans tous les cas, cette dernière journée de course fut riche en rebondissements, et je suis content d’avoir réussi à intégrer les deux bonnes échappées du jour. La partie de manivelle était grandiose, et c’était particulièrement grisant de se retrouver échappés à deux avec JB. Dommage que nous n’ayons pas pu conclure par une victoire, et avec du recul, je regrette vraiment de ne pas avoir tout de suite pris la roue des poursuivants au moment ou JB était seul en tête …
Le bilan du weekend est quand même globalement bon, même si j’ai réalisé une fois de plus une contre performance sur le contre-la-montre. C’est vraiment mon point faible, et je ne sais pas trop comment le travailler.
J’ai quand même pris énormément de plaisir sur le vélo, et ce weekend avec l’équipe du CC Verlinghem fut excellent pour souder les liens. Nous sommes prêts à relever d’autres défis ! Je n’oublie pas de mentionner les belles performances de Céline, qui participait avec les féminines, et qui s’est permis de remporter une belle étape, malgré une sacrée poisse avec son matériel. Bravo 😉
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