Cela devient malheureusement une habitude, je vous partage les résumés de mes courses bien longtemps après les avoir courues, plutôt par manque de temps que de motivation. C’est donc le 22 août dernier que j’ai participé à ma seconde cyclosportive de la saison sur les rives du lac d’Annecy. Je connais relativement bien la région pour y être allé plusieurs fois en vacances, mais je n’avais jamais eu l’occasion de traverser les Bauges en mode compétition. Je n’allais pas être déçu…
Une première montée record
En ce dimanche de vacances, c’est avec toute ma petite tribu que nous prenions la route vers St Jorioz où avait lieu le départ de l’AlpinBike Lac d’Annecy. Avec 130 km au compteur (mais seulement 115 chronométrés) et plus de 2800 mètres de dénivelé positif, je savais que j’allais souffrir pour tenir les bonnes roues, mais je ne restais pas moins motivé et prêt à aller au combat.
Prenant place au milieu du peloton sur la ligne de départ, je ne tardais pas à remonter dans les premières positions une fois le départ donné. Les premiers kilomètres étaient neutralisés, mais cette entame à rythme modéré n’allait pas durer.
Le premier col du jour était de loin le plus dur et se présentait déjà à nos roues alors que nous avions moins de 5 kilomètres au compteur. C’est la montée du Semnoz qu’il fallait atteindre, via le col de Leschaux. Je me souvenais que ce col était difficile mais proposait un replat sur le haut, et j’allais faire de cette connaissance du terrain un avantage pour m’accrocher.
La voiture de course s’étant écartée, le peloton accélérait franchement alors que nous attaquions les premiers pourcentages. Pourtant bien calé dans les premières places, je commençais déjà à glisser vers l’arrière alors que j’appuyais fort sur les pédales. Comme je le pressentais au départ, le niveau était bien plus relevé que sur la JPP 9 de Coeur un mois plus tôt.
Après 5 minutes à me battre pour conserver les roues, je me résignais à laisser partir une bonne cinquantaine de coureurs et me calais à un rythme plus raisonnable pour mon niveau. Capteur de puissance sous les yeux, je ciblais 280 watts, un rythme que je pouvais tenir une bonne heure.
Rapidement, un petit groupe se formait autour de moi, tout le monde ayant compris qu’il était inutile de se mettre dans le rouge pour suivre les meilleurs alors que nous étions encore loin de l’arrivée. Je pensais dans un premier temps pouvoir souffler un peu dans les roues, mais la pente était raide et je flirtais plutôt avec les 300 watts de moyenne ce qui m’obligeait à puiser dans mes réserves.
Peu importe, je me fixais l’objectif de franchir le sommet avec ce groupe, ce que je parvenais à faire au prix d’un effort très soutenu !
Juste avant de basculer dans la descente, un ravitaillement nous était proposé. Ayant vidé un bidon, je choisissais de m’arrêter pour faire le plein en espérant reprendre le groupe dans la descente. Mais le temps de remplir mon bidon, une bonne minute s’était écoulée et je repartais à bloc dans les premiers lacets de la descente.
Bien calé sur mon Trek Madone, j’enchaînais les virages rapidement, en essayant de ne pas prendre de risques quand même. Et malgré cette petite retenue, je retrouvais de bons réflexes de descendeurs que j’avais perdu depuis quelques temps. A ce petit jeu, je reprenais les plus mauvais descendeurs de mon groupe mais je devais faire l’amer constat en retrouvant la vallée que les meilleurs avaient filés…
Une longue traversée du Massif des Bauges
Au bas de la descente, je me retrouvais donc tout seul pour la traversée du village de Quintal. Je regrettais à ce moment le choix de m’être arrêté au sommet, mais j’avais de toute façon besoin d’eau pour poursuivre l’aventure en évitant la déshydratation.
Ayant déjà été confronté à cette fâcheuse posture dans d’autres cyclosportives, j’adoptais un rythme soutenu mais sans excès, qui me permettait de progresser à une allure raisonnable en prenant le temps de me ravitailler. L’ascension du Semnoz avait été si intense que je n’avais pas beaucoup mangé.
Au bout de quelques minutes, je me faisais reprendre par un petit groupe de 4 coureurs, qui prenaient des relais appuyés et dont je prenais les roues sans difficultés.
Je participais activement à l’avancée de ce petit groupe, nous progressions sur des routes jamais vraiment plates, qui rendaient l’effort plus dur qu’il ne paraissait. Sans me mettre dans le rouge, je sentais bien que je tapais dans mes réserves et qu’il fallait à tout prix bien m’alimenter.
Assez rapidement, nous nous retrouvions dans une nouvelle ascension relativement roulante, qui nous amenais vers le village de St François. Toujours concentré sur mon effort, je décidais de monter moins fort que dans la première ascension. Mais les sensations étaient bonnes, et je ne pouvais m’empêcher de prendre des relais à mes compagnons de route, dont certains finissaient par lâcher prise. C’est dans cette montée également que nous commencions à reprendre de nombreux concurrents des plus petits parcours, ce qui rendait compliqué la remontée d’informations : je n’avais aucune idée du classement que j’occupais à ce moment de la course…
La descente après St François n’était pas très pentue, et sans forcer plus que ça, je prenais du champ sur les membres de mon groupe et m’en allait tout seul reprendre quelques concurrents. Quel plaisir d’enchaîner quelques virages à fond ! Arrivé à Lescheraines, la route se cabrait à nouveau mais en pente relativement douce, plutôt faux-plat montant. Ce n’est pas le type de terrain que j’apprécie et je savais qu’il y en avait pour un moment.
C’est à ce niveau de la course que deux coureurs bien en jambes me reprenaient en me doublant à une allure sensiblement plus rapide. Ni une, ni deux, je sautais dans leurs roues et prenait rapidement quelques relais. Je retrouvais le ryhme que j’avais tenu dans le premier col, autour de 300 watts, mais les jambes n’avaient plus la même fraicheur…
Me faisant violence, je participais aux relais pendant quelques kilomètres, avant de lâcher prise à la limite des crampes. Je reprenais un rythme plus raisonnable, qui me permettait quand même de rattraper quelques concurrents.
Il ne restait plus qu’une trentaine de kilomètres à parcourir, et je commençais à trouver le temps long. Le parcours ne présentait plus de difficulté majeure, j’avais hâte d’en finir avec cette succession de faux-plats montants ou descendants, ponctués ça et là de montées plus sèches mais jamais très longues.
Heureusement, je rattrapais dans une de ces montées un concurrent d’un plus petit parcours, qui prenait ma roue et me faisait le plaisir de prendre quelques relais. Nous parcourions ainsi une dizaines de kilomètres à bonne allure, avant que ce courageux coureur ne lâche prise.
Je passais le panneau des 10 kilomètres restant en solitaire, mais rattrapais une nouvelle fois un coureur au niveau proche du mien, qui faisait cette fois-ci le grand parcours. Il me confiait rapidement être vidé, mais passait quand même quelques relais bien appuyés qui nous permettaient de progresser à une bonne allure.
Puis peu à peu, les bas-côtés de plus en plus occupés par des voitures nous donnaient le sentiment d’approcher de l’arrivée. Il ne restait plus qu’un petit taquet de moins de 300 mètres à grimper, que je franchissais à bonne allure sous les encouragements de ma tribu. Les cris de ses enfants et sa bien-aimée sont toujours motivants !
Très fatigué mais sans être complètement vidé comme à la JPP, je franchissais la ligne à la 69ème place, un résultat à la fois correct et décevant. Correct car ma préparation fut irrégulière, décevante car je sais que je peux avoir un bien meilleur niveau sur ce type d’épreuve…
Sans le savoir, cette AlpinBike Lac d’Annecy était ma dernière course en 2021, le planning familial bien chargé n’ayant pas permis de raccrocher un dossard en fin de saison. J’ai quand même pris du plaisir en montagne, ce terrain si difficile qui me transcende quand je suis sur un vélo…
Vivement l’année prochaine avec je l’espère de meilleures jambes !