En ce samedi de weekend pascal, j’avais prévu de m’aligner sur une course avant de partir fêter Pâques en famille. Un peu pris de court pour les inscriptions, toutes les courses françaises avaient déjà fait le plein de coureurs, et je décidais de courir pour la première fois en Belgique avec mon coéquipier Jean-Baptiste. Pour cette reprise de la compétition après ma chute de Valenciennes, la motivation était de mise malgré un temps peu engageant. Si la pluie n’était pas de la partie, il ne faisait pas plus de 5° au thermomètre. Qu’importe, il fallait partir au charbon !
Un circuit pour rouleur !
Arrivés un peu en retard sur place, nous n’avions pas vraiment le temps de nous échauffer ni de reconnaître le circuit. Je découvrais donc le parcours lors du premier tour, au sein d’un peloton de plus de 100 coureurs. Ce circuit était composé de longues lignes droites, quelques relances, une petite bosse et une petite descente. Autant dire que le rythme allait être élevé, et les premiers tours de roues étaient en effet parcourus à vive allure !
Je m’efforçais de rester dans les premières positions en ce début de course, attendant patiemment mon heure. Le peloton était tellement rapide qu’aucune attaque n’arrivait à prendre plus de 200 mètres d’avances. Au bout d’une vingtaine de kilomètres, je me portais pour la première fois à l’avant en essayant de rattraper un gros groupe de coureur qui s’était échappé. Je donnais tout sur mon vélo pour boucher le trou, et revenait rapidement sur ce groupe d’une quinzaine d’unités.
J’enchaînais tout de suite en prenant quelques relais, mais j’étais vraiment à bloc. L’organisation n’était pas terrible, car certains coureurs refusaient obstinément d’assumer leur part de travail, ce qui devenait agaçant. Trois kilomètres plus loin, un coureur relançait l’allure de façon particulièrement violente, si bien que tout le monde était à la rupture dans sa roue. Évidemment, quand il relâcha son effort, personne ne voulait passer. Je prenais alors les choses en main pour tenter de réorganiser le groupe, mais c’était peine perdue, et le peloton revenait sur nous au bout de 10 kilomètres de fugue.
Au moment même où nous étions repris, le coureur de l’échappée qui avait placé une grosse relance repartait à l’attaque, accompagné de deux autres coureurs. Le souffle coupé par mon précédent effort, je n’osais pas y aller, et je voyais surgir de l’arrière mon équipier JB qui tentait sa chance à son tour. Malheureusement, il avait réagit trop tard et le bon coup venait de partir sans lui, tandis qu’il se faisait reprendre par le peloton.
Une fin de course sans prise de risque
Nous nous retrouvions donc à deux au sein de cet imposant peloton, qui roulait toujours rapidement mais sans parvenir à boucher les 30 secondes qui nous séparaient des échappés. Ne sachant trop quoi faire, je restais sagement dans les roues, en subissant un peu le rythme de ce peloton. Je n’osais pas retenter une sortie, car je voyais bien que chaque tentative était vouée à l’échec, et je ne me sentais pas vraiment la force de faire mieux.
A 12 kilomètres de l’arrivée, JB me replaçait dans les premières positions en vue de la fin de course, mais ça frottait beaucoup et je n’osais pas prendre de risque. Je garde encore quelques appréhensions de ma chute, et je n’étais pas très à l’aise dans ce peloton de belges fous furieux ! Je terminais ainsi ma course sans prendre de risque et sans me mêler au sprint final, car le peloton jouait finalement la 3ème place, n’ayant pu revenir sur les deux derniers rescapés.
Cette reprise de la compétition était donc satisfaisante, même s’il faudra rapidement reparticiper à un sprint pour évacuer les petites peurs de ma chute …