Nous sommes déjà à la fin du mois d’août, et la fin de saison commence doucement à pointer le bout de son nez. Pour autant, il reste de belles épreuves à disputer, et je m’étais fixé comme objectif de réaliser un bon résultat sur la Chti Bike Tour 2012, disputée dans les monts des Flandres. Il est rare de pouvoir courir sur ses routes d’entraînement, et je ne voulais en aucun cas manquer cette édition …
Super ambiance, magnifique parcours
Pour l’un de mes derniers objectifs de la saison, j’avais fixé la barre très haut, puisque je visais un top 10 sur cette épreuve. Ma victoire la semaine précédente à Burbure pouvait laisser entrevoir de bons espoirs, mais c’était sans compter sur une petite gastro qui allait me perturber deux jours avant le départ …
Malgré cet état de santé plutôt moyen, je décidais quand même de m’aligner pour la première fois sur cette cyclosportive renommée dans la région. Arrivé très tôt sur place, je profitais du temps plutôt clément pour bien m’échauffer avant le départ, sachant pertinemment qu’il allait être très rapide.
Je prenais place dans le premier sas 20 minutes avant le départ, et profitais de l’occasion pour discuter avec quelques connaissances en attendant le coup de feu.
A 8h15, le départ était donné sur une toute petite route traversant les Près du Hem à Armentières, avant de déboucher sur une large avenue toute droite pendant 6 km. Arrivé à Nieppe, tout le peloton était stoppé sur la route, pour donner le départ réel de cette course.
Bien que la tension dans le peloton était vive, j’avais pu conserver une place correct pendant ces quelques kilomètres neutralisés. Je prenais le départ en bonne position, prêt à souffrir et déterminé à ne rien lâcher !
Le parcours de la Chti Bike se caractérise par deux traversées des Monts des Flandres, à l’aller puis au retour. Ayant bien analysé le tracé et connaissant parfaitement toutes les routes empruntées, je savais qu’il fallait rester bien placé à l’approche des premières bosses.
Comme sur le Tour des Flandres chez les pros, il fallait vraiment frotter à l’approche du Mont Rouge, afin de conserver une place dans les premières positions. A ce petit jeu, je me débrouillais bien et passais ce premier mur dans les 20 premières positions. Même si le rythme était déjà élevé, j’arrivais encore à suivre sans trop de problèmes …
Quand la pluie s’invite … ça fait mal !
Dès le sommet passé, une légère pluie commençait à s’abattre sur nous, mouillant légèrement une chaussée qui n’avait pas gouté à la pluie depuis quelques jours. Comme toujours dans ces cas là, la route devient vite très grasse, et cela n’allait pas tarder à changer la physionomie de la course …
En effet, nous passions le Mont Rouge à vive allure, avant d’entamer une descente très étroite. Comme prévu, une chute se produisait dans un virage peu prononcé, à la hauteur de la 20ème place de notre peloton. Ceux qui étaient déjà passés en profitaient pour se faire la belle, tandis qu’une belle pagaille régnait derrière.
J’étais le premier à relancer l’allure, ayant pu me faufiler sans prendre de risques, et j’étais bientôt rejoint par quelques coureurs costauds, piégés comme moi.
Sans me poser de questions, je prenais tout de suite quelques relais très appuyés, bien aidé par une dizaine d’autres coureurs afin de refaire tout de suite notre retard sur l’échappée qui s’était constituée. Malgré tous nos efforts déployés, il n’y avait pas grand chose à faire, et les meilleurs du groupe de devant étaient partis pour un long raid.
Pour ma part, je ne me sentais pas très bien. Même en étant à bloc, mon cœur ne montait pas … Petit à petit, je me voyais obligé de reculer et de profiter de l’abri de ce peloton imposant, afin de ne pas exploser en vol !
A peine sortis de la zone des monts, une averse énorme s’abattait sur nous, transformant la route en une piscine géante. Malgré cela, le rythme était toujours rapide, mais nous allions être bloqués par … un passage à niveau ! Ce fait de course allait sceller le sort des échappés, qui venaient de doubler leur avantage sur notre peloton. Ils avaient déjà à ce moment plus de 3 minutes d’avance !
Malgré cet évènement, notre groupe reprenait son rythme, toujours sous une pluie battante et une sensation de froid peu agréable. Je tentais péniblement de conserver ma place dans ce groupe, sans oublier de me ravitailler, me servant des mes expériences précédentes cette saison.
La progression sur ces petites routes était rendue très dangereuse par la pluie, et les chutes étaient nombreuses. Je sentais parfois ma roue arrière se dérober sur les grosses relances, ce qui n’était pas franchement rassurant. Au bout de 70 km, nous arrivions sur le fameux Mont Cassel, très souvent théâtre décisif des 4 jours de Dunkerque. Malgré mes qualités de grimpeurs, j’allais devoir m’incliner sur ces pentes abruptes, et je devais laisser filer un groupe d’une quarantaine d’unités au sommet de ce mont.
Pendant quelques instants, je me retrouvais seul, avant de me faire rejoindre par un coureur puis un petit groupe de 5 unités.
Au mental jusqu’à l’arrivée
Même diminué par ma gastro, je tenais à conserver un rythme élevé, et je prenais allégrement ma part de relais pour assurer la progression de notre groupe. Mes jambes répondaient encore bien, mais je savais très bien que cela ne durerait qu’un temps …
Petit à petit, nous nous approchions du second passage dans les monts, et cette perspective me redonnait du courage. Plein de volonté, je prenais les rennes de notre groupe dans l’ascension du Mont Noir, et imprimait le rythme maximum que mon corps voulait bien m’accorder.
Je passais le sommet seul, ayant fait exploser le groupe, et seuls deux coureurs parvenaient à prendre ma roue. Nous reprenions très vite un bon rythme de croisière, ou chacun assumait sa part de relais sans rechigner à la tâche.
Mais, à trop vouloir appuyer sur les pédales, les forces commençaient à me manquer. J’étais obligé de sauter de plus en plus de relais, mes compagnons de route se montrant particulièrement compréhensifs.
J’essayais de passer chaque bosse en tête, afin d’imprimer un bon rythme, mais cela devenait de plus en plus dur, mon cœur étant peu coopératif …
La dernière partie du parcours était particulièrement exposée au vent, et les 15 derniers kilomètres allaient être pour moi un calvaire. Le vent, souvent de face, était violent, et la détermination de mes deux compagnons de route nous permettait de conserver une belle allure, et même de revenir sur deux groupes qui étaient devant nous.
Chaque relais pris me coûtait vraiment cher, mais je ne voulais pas laisser tout le travail aux autres. Nous arrivions finalement dans les rues d’Armentières, et je disputais le sprint pour l’honneur, afin d’assurer une peu brillante 69ème place …
La déception était de mise, car j’avais vraiment la forme et les jambes pour remplir mon objectif, et faire la course avec les meilleurs. Malheureusement, il est toujours compliqué de faire de belles performances quand on est diminué par une maladie, et surtout par une gastro ! Rendez-vous l’année prochaine pour faire mieux !
Il fallait déjà le faire en étant malade!