Pour la première fois depuis bien longtemps, le cuissard et le maillot court étaient de sortie en ce premier dimanche de juin, date des championnats régionaux en Ufolep. N’ayant pas disputé de course depuis les Routes de l’Oise (j’y reviendrais plus tard …) je partais un peu dans l’inconnu pour ce championnat Nord Pas-de-Calais, d’autant plus que mon début de weekend fut constitué d’une bonne soirée le vendredi, puis d’un mariage le samedi, soit deux très courtes nuits pas idéales pour la préparation de l’échéance du jour. Qu’importe, il fallait faire la course !
A l’offensive dans le vent …
Contrairement au championnat du Nord, le circuit proposé à Acheville était parfaitement plat, et balayé par un vent très puissant, qui soufflait de côté ou de face sur 90 % du circuit. L’ensemble des bons coureurs de notre catégorie (Séniors A) étaient au départ, donc autant dire que toutes les conditions étaient réunies pour que je ne fasse pas un bon résultat.
Mon coéquipier Jean-Baptiste avait au contraire coché cette course, et ses qualités de rouleurs en faisait un des prétendants au titre. Nous partions donc dans l’idée d’en faire notre leader avec notre troisième équipier Julien.
Malgré la fatigue de ce gros weekend, je partais motivé et me plaçait dans les 5 premières positions dès le départ. Le premier kilomètre était avalé bien tranquillement, avant qu’un premier coureur de Méricourt décide d’attaquer. Il prenait rapidement 100 mètres d’avance, et voyant que personne ne voulait le suivre, je me lançait à sa poursuite histoire de tester un peu les jambes. Je bouchais rapidement le trou, et nous commencions à prendre nos relais. Étant donné la configuration du circuit et du vent, j’en gardais sous la pédale, sachant bien qu’il était impossible de s’échapper à deux, surtout si loin de l’arrivée. Le peloton revenait sur nos pas dans la partie avec le vent de face, et je me replaçais sagement dans les roues.
A la fin du premier tour, la tension commençait à monter, et quelques costauds tentaient de faire tout sauter. Il fallait rester attentif pour ne pas se faire piéger par les premières bordures qui se formaient, mais je constatais avec étonnement que mes jambes répondaient plutôt bien. Après quelques grosses attaques, un regroupement général s’opérait à la fin du second tour, et un petit groupe de 3 coureurs en profitait pour se lancer à l’attaque.
Sachant que je n’avais pas les armes pour faire exploser tout le monde dans le vent, je décidais d’attaquer à mon tour pour prendre un peu d’avance avant que les favoris ne se décident à vraiment mettre en route. Je revenais facilement sur les trois hommes de tête, et nous étions partis pour une bonne partie de manivelle.
Les premiers relais étaient vite enchaînés, et j’avais beaucoup de mal à reprendre mon souffle. J’étais obligé de sauter mon tour de temps en temps, afin de me refaire une santé et de reprendre ma place dans les relais. Au passage sur la ligne, le trou semblait être fait, mais j’étais inquiet à l’idée de passer toute la course à quatre dans le vent …
Stratégie parfaite, mais la malédiction des crevaisons continue …
Au début du 5ème tour, un autre groupe de quatre coureurs revenait sur nous, dans lequel figurait un JB survolté. L’écart avec le peloton était assez faible, et JB organisait tout de suite les relais pour que tout le monde assume sa part de travail. Je voyais ce retour des contres-attaquants d’un très bon œil, récupérant un équipier et surtout quatre paires de jambes pour nous aider à évoluer contre ce vent toujours aussi fort.
Nous étions maintenant 8 à constituer l’échappée du jour, et il ne fallait pas s’endormir car le peloton restait à une distance plutôt réduite. Heureusement, l’entente était très bonne et chacun prenait ses relais. Au fil de l’avancement de la course, je remarquais que deux coureurs étaient un peu plus faibles que les autres, tandis qu’un coureur de Méricourt semblait costaud, tout comme JB qui semblait être particulièrement en forme. Pour ma part, la fatigue accumulée en début de weekend commençait à se matérialiser sous forme de crampes, que j’arrivais plus ou moins à contenir tout en continuant à bien rouler.
A deux tours de l’arrivée, on nous annonçait que notre avance s’était réduite à 15 secondes sur le groupe de favoris. Dès cette annonce, chacun des membres de notre échappée s’efforçait de prendre des relais plus appuyés dans le but de conserver ce maigre avantage. Et alors que la situation semblait bien partie pour nous avec deux coureurs représentés, JB venait me voir discrètement pour m’annoncer qu’il venait de crever de la roue avant. Catastrophe ! Je comptais bien me sacrifier pour lui et l’aider à gagner ce championnat ! Je priais pour qu’il s’agisse d’une crevaison lente, mais malheureusement, il devait se résoudre à abandonner à seulement 1 tour de l’arrivée …
Je me retrouvais donc seul pour défendre les couleurs du CC Verlinghem, et mes crampes de plus en plus présentes ne me laissaient présager rien de bon. Pour ce dernier tour, nous avions une grosse pression car l’écart avec nos poursuivants semblait bien mince. On nous annonçait seulement 10 secondes, bien que je n’apercevais personne en me retournant.
Cette situation était plutôt à mon avantage, car personne n’osait lancer d’offensive dans notre groupe, ayant peur que tout le monde se fasse rattraper. Notre rythme élevé avait quand même pour effet de nous faire perdre quelques éléments, et nous nous présentions à seulement 5 coureurs pour le dernier kilomètre.
Sachant que je n’avais aucune chance au sprint compte tenu de mes crampes, je décidais d’attaquer à 500 mètres de la ligne et de tenter le tout pour le tout. Je me dressais sur mes pédales, appuyais de toute mes forces, et devais me rassoir aussitôt, complètement bloqué par ces satanées crampes. Je maintenais mon effort, mais les autres coureurs de notre groupe revenaient vite sur moi, et restaient dans ma roue à l’approche du sprint. Au moment de lancer celui-ci, je ne pouvais qu’assister à la bataille entre les trois plus costauds, sans pouvoir placer la moindre accélération.
Je prenais quand même une belle 4ème place, synonyme de médaille en chocolat, mais surtout d’un bon résultat compte tenu de ma fatigue et du circuit pour rouleur pas franchement adapté à mon gabarit … Espérons que ce résultat et les beaux jours qui arrivent pourront vraiment lancer ma saison, car la victoire se fait attendre …
Une belle course offensive, bravo !
Merci Florent, il ne manquait plus que la victoire …