Cela faisait 9 mois que je n’avais pas couru ! Ma chute lourde de conséquence du 31 mai dernier m’a tenu éloigné des pelotons, et j’avais vraiment hâte d’épingler un dossard sur mon nouveau maillot de la 3C Team… C’est donc à Montdidier, petit bourg de la Somme, que j’allais m’aligner sur une course relevée de 2ème catégorie FFC. Retour sur une journée… épique !
Retrouver les réflexes du peloton
Participer à une course de vélo, c’est tout un cérémoniale. Manger un plat de pâtes 3h avant le départ, faire son sac en s’assurant de rien oublier, charger le vélo et les roues de rechange dans le coffre, voilà des réflexes que j’avais un peu perdu et que j’étais content de retrouver en ce dimanche matin de mars.
Arrivé sur place, j’allais récupérer mon dossard et me sentais un peu perdu face à tous ces coureurs que je ne connaissais pas. Après presque une dizaine d’année à arpenter les pelotons Ufolep, j’avais perdu l’habitude d’arriver en terrain inconnu…
Une fois préparé, j’enfourchais mon Trek Madone chaussé de ses plus belles roues pour aller m’échauffer sur un circuit plat comme la main. Mon Garmin Edge 820 affichait seulement 15 mètres de dénivelé au terme d’un tour complet, ce qui laissait présager d’une course très rapide.
Le vent très soutenu des jours précédents était un peu tombé, mais le ciel bien menaçant ne présageait rien de bon. Je retrouvais sur place mon équipier Nicolas, histoire de terminer l’échauffement en discutant tranquillement.
A 14h, il était l’heure de prendre place sur la ligne de départ. Le peloton imposant m’impressionnait un peu, je reconnaissais quelques maillots d’équipes connues pour leur haut niveau…
Mais je n’avais pas le temps de gamberger, le départ était donné. Parti en queue de peloton, j’avais pour habitude de remonter très vite vers l’avant en pareille circonstance. Mais je sentais cette fois une pointe d’appréhension, accentuée par la nervosité de ce peloton qui se retrouvait pour la première fois de l’année.
Je profitais de ce premier tour parcours à bonne allure pour reprendre mes marques, sans prendre de risques, tout en essayant de remonter petit à petit dans la première partie du groupe.
Je n’éprouvais aucune difficulté à suivre le rythme, alors qu’une fine pluie s’invitait à la fête…
Le déluge glacé plus fort que ma motivation
Dès l’entame du second tour, la pluie se faisait plus intense et commençait à bien mouiller la route. Je restais concentré dans ce peloton secoué par quelques attaques, et remontait dans les premières positions à la faveur d’une longue ligne droite avec vent de côté.
Mais rapidement, la pluie s’intensifiait et devenait vraiment forte. Le 2ème tour était bouclé sous des trombes d’eau ! Par excès d’optimisme certainement, je n’étais vêtu que d’un cuissard court et un maillot manche longue, qui ne résistait pas longtemps à la pluie…
Rapidement, je me retrouvais trempé et déjà bien frigorifié alors que nous n’avions même pas 20 km au compteur. Rageant !
Au 3ème passage sur la ligne, j’hésitais à m’arrêter mais un rapide coup d’oeil au compteur affichant 20 km parcourus m’incitait à prolonger encore un peu l’aventure.
Le peloton avait déjà sérieusement réduit, et je traînais ma grande carcasse grelottante en fin de paquet. Je tentais quand même de remonter, mais en sortant de la roue des coureurs me précédant, j’avais encore plus froid ! Je décidais de ne pas aller plus loin, sentant mes mains s’engourdir et commençant à avoir du mal à freiner…
Je m’arrêtais donc au terme du 4ème tour, sans aucun regrets ! Il me fallait de longues minutes pour me changer et me réchauffer, alors que la pluie redoublait d’intensité. J’étais admiratif des courageux qui continuaient la course sous ce déluge…
Cette première course de la saison fut donc un fiasco pour moi, mais j’ai quand même remis un dossard et retrouvé l’ambiance d’un peloton. Il va falloir vite enchaîner en jonglant avec les annulations de courses liées au coronavirus…