Malgré le cycle d’entraînement un peu perturbé par différents évènements familiaux ces derniers temps, j’ai pu me libérer pour disputer une course à Bantigny en ce dimanche 24 avril. A cette période de l’année, je commence à être généralement en forme, en même temps que les beaux jours reviennent. Mais cette année, si la forme est bien là, on ne peut pas en dire autant de la météo. Retour sur une course épique qui m’a finalement réussie !
Une échappée décisive qui se dessine vite
Une fois n’est pas coutume, mon équipier Julien m’accompagnais sur cette course sans son vélo, ayant disputé une course la veille et trainant un mal de dos un peu récalcitrant. Cela fait bien longtemps que je n’avais pas eu “d’assistant”, et vue la météo annoncée je savais que cela serait un petit plus bien agréable…
Arrivé sur place sous le soleil, je voyais le ciel se charger au fur et à mesure que je me changeais. Et l’évidence arriva au moment d’enfiler mon maillot. Une énorme averse s’abattait sur nous, alors que je n’avais pas encore touché à mon vélo ! Pas démotivé par ces conditions difficiles, j’attendais quelques minutes avant de sortir de la voiture bien couvert pour un petit échauffement.
J’effectuais celui-ci en compagnie d’Alexis, équipier de club que j’entraîne depuis le début de saison. Imperméable, jambière, gants et couvre-chaussures Castelli Diluvio n’étaient pas de trop pour résister à cette pluie glaciale qui s’abattait sur nous. Malgré tout, je tâchais de faire monter le cœur dans les tours pour être fin prêt au moment de me positionner sur la ligne.
La pluie se calmait un peu au moment de revenir à la voiture, mais je gardais toutes mes couches pour ne pas prendre froid avant le départ. Je pouvais ainsi donner à Julien sur la ligne ma veste imperméable et mon gilet bien chaud, un choix qui sera finalement judicieux pour la suite de la course.
Le départ était donné alors que la pluie redoublait d’intensité, ce qui avait pour effet de motiver tout le monde à rouler tout de suite très fort. Il fallait bien se réchauffer face à ces conditions dantesques ! Bien conscient que la course pouvait se décanter rapidement avec la présence du champion de France Damien Kebdani, je prenais tout de suite place dans les premières positions et attaquait la première bosse tambour battant.
Sous le déluge, notre maigre peloton était déjà en file indienne et je me retrouvais ainsi en tête dans un petit groupe de 5. Le rythme était très élevé et les attaques incessantes, je me faisais violence pour rester dans cette position. Malgré la meilleure volonté du monde, j’étais obligé de lâcher prise peu après le second passage sur la ligne, pour me retrouver dans un groupe de chasse derrière 3 hommes de tête qui paraissaient très costauds. Je savais bien à ce moment-là qu’il serait difficile de les revoir…
Écrémage par l’arrière pour une place sur le podium
Retombé dans un groupe d’une dizaine de coureurs, je retrouvais rapidement mon souffle pour continuer à prendre des relais. Après tout, les hommes de tête n’étaient pointés qu’à une vingtaine de secondes… Mais rapidement, alors que nous reprenions un des trois fugitifs qui avait craqué, l’écart allait augmenter petit à petit jusqu’à atteindre deux minutes à 15 kilomètres de l’arrivée.
Dans notre groupe qui avait perdu quelques éléments au fil des tours, je sentais bien que certains étaient au dessus du lot. Et à 5 tours de l’arrivée, ce qui devait arriver… arriva ! Un des plus costauds de notre contre plaçait une violente attaque, suivie par deux coureurs. Je réagissais légèrement à contre-temps mais parvenait à boucher le trou sans trop de difficultés.
Cette hausse du rythme me montrait quand même vite mes limites, puisque j’étais rapidement asphyxié, incapable d’assumer tous mes relais. Le trou étant fait, le rythme baissait légèrement ce qui me permettait de reprendre quelques couleurs en vue de l’arrivée.
A l’entame du dernier tour, la pluie recommençait à tomber, ce qui n’arrangeais pas mes affaires. J’avais en effet remarqué que la route séchant, je prenais les virages très rapidement en prenant plusieurs dizaines de mètres à mes adversaires à chaque fois. Mais sur une chaussée humide, je n’étais pas aussi franc ! Je laissais donc tomber l’idée de prendre le dernier virage à fond pour lancer une attaque finalement assez loin de l’arrivée.
L’un de mes adversaires avait visiblement le même plan que moi, puisqu’il attaquait dans la dernière descente juste avant ce fameux virage. Ne voulant pas me faire piéger, je faisais tout de suite l’effort pour recoller, et c’est donc à 4 que nous allions nous disputer la dernière place sur le podium…
La longue ligne droite finale avec un fort vent de face n’incitait pas à faire l’effort trop tôt. Je décidais de ne pas lancer le sprint pour essayer de surgir au dernier moment. Malheureusement, les crampes qui me guettaient depuis un long moment allait me coûter cher puisque j’étais incapable de sprinter , me battant quand même jusqu’au bout mais échouant à la 6ème place. Quelle course quand même !
Le bilan est largement satisfaisant, puisque j’ai réussi à faire une très belle course dans des conditions dantesques que je déteste pourtant. Les sensations étaient plutôt bonnes, laissant espérer de bonnes performances quand le beau temps sera revenu. Seule ombre au tableau, j’ai terminé la course avec une grosse contracture sur un muscle profond de la hanche, du côté de ma prothèse. Une semaine et demi après, je ressens encore une petite gêne qui pourrait s’avérer très embêtante pour les Routes de l’Oise qui arrivent à grands pas. Affaire à suivre…