Malgré une double licence Ufolep/FFC, il faut parfois faire de nombreux kilomètres pour pouvoir participer à des courses cyclistes. C’était notre cas avec mon coéquipier Jean-Baptiste en ce samedi 6 avril, puisque nous avons du nous exporter dans l’Aisne pour pouvoir mettre un dossard. En cette veille de départ en vacances pour ma part, j’avais la ferme intention de jouer la gagne, et j’arrivais à Bichancourt plein d’espérance et de motivation.
Le souffle court contre le vent
Le temps du jour était une nouvelle fois peu engageant, avec des températures très fraiches, et un vent fort venant du Nord. Mes premiers tours de roues pendant l’échauffement me faisait craindre le pire quand au déroulement de la course, car le circuit était constitué de routes très étroites, balayées par un vent latéral qui allait forcément créer des bordures.
Pas impressionné par ces conditions que je déteste, je me positionnais dès le départ dans les premières positions, pour ne pas subir les accélérations et rester bien à l’abri dans les bonnes roues. Je passais donc le premier tour de course sereinement, en bouchant quelques trous suite aux premières attaques. Au premier passage de la ligne d’arrivée, je passais à l’offensive en essayant de me faire la belle avec quelques coureurs, mais le peloton revenait assez facilement.
Juste après cette première attaque, j’éprouvais le besoin de souffler dans les roues, mais le moment était mal choisi. Au moment d’aborder la partie vent de côté, je me retrouvais mal placé en prenant le vent en pleine face. J’étais à bloc dans la roue du coureur qui me précédait, alors qu’un autre coureur placé devant moi laissait un écart. J’étais déjà à bout de souffle, mais je me précipitais vers l’avant pour boucher ce trou. Malheureusement, il était déjà trop tard et le peloton prenait inexorablement quelques longueurs d’avance. Je me retrouvais piégé avec quelques coureurs, complètement abattu par ces mauvaises sensations et cette situation peu avantageuse.
Je continuais à rouler avec mes compagnons d’infortune, et je retrouvais un peu de moral en voyant que l’écart se stabilisait à 300 mètres environ. A force d’efforts et de relais bien enchaînés, nous retrouvions le peloton après une chasse de 6 kilomètres.
Déjà bien entamé par cet effort violent, je persistais bêtement à rester dans les dernières positions du peloton, souffrant le martyr à chaque passage où le vent était de côté, c’est-à-dire sur une bonne moitié du circuit …
JB à l’offensive !
Pendant ce temps là, mon équipier Jean-Baptiste virevoltait dans un élément qu’il aime tant, en tant que bon flandrien. Il n’arrêtait pas d’attaquer, et je voyais bien qu’il faisait souffrir tout le monde. J’aurais aimé lui donner un coup de main, mais je n’en avais pas la force … A force de coups de boutoirs, il finissait par s’échapper avec deux autres coureurs, prenant rapidement une vingtaine de secondes d’avance.
Malgré une belle attaque, le trio n’allait pas prendre beaucoup d’avance, et ne comptais que 300 mètres d’avance au bout d’un tour de fuite. Au détour d’un virage, je voyais l’échappée se dissoudre et un costaud partir seul pour un long raid. Rapidement, le coureur de Méricourt creusait l’écart, tandis que JB et l’autre échappé se faisaient reprendre.
Le rythme étant moins soutenu, je pouvais reprendre un peu mon souffle, et à mi-course un contre se formait avec une nouvelle fois JB à l’attaque. Ce groupe de 5 coureurs s’entendait bien, et avec le peu de forces qu’il me restait, je m’attelais à ralentir la progression de notre groupe pour laisser le contre se développer. Pendant ce temps là, l’homme de tête comptais bientôt deux minutes d’avance. Impressionnant !
Jusqu’à la fin de la course, j’allais garder ce rôle dans ce qu’il restait du peloton, tantôt restant dans les roues, tantôt cassant les relais de mes compagnons de route. Malgré ça, nous n’étions plus très loin du groupe de contre, mais les efforts déployés par mes adversaires n’allaient pas suffire pour faire la jonction. Cette fin de course était pour moi un peu frustrante, car je sentais que j’avais les jambes pour faire le bon … Je terminais la course sans faire le sprint, n’ayant pas participé à la poursuite, à une anonyme 11ème place, plutôt bien payée compte tenu de mes sensations du jour. Point positif du jour, JB prend une belle 5ème place et retrouve la confiance alors que nous attaquons le cœur de la saison …
Il était temps de partir en vacances …