Ça y est, c’est les vacances ! Enfin, à l’heure où j’écris ces lignes, elles sont déjà terminées, mais on va faire comme si … Mon premier rendez-vous des vacances était donc fixé dans la station de Saint-Jean d’Arves dans les Alpes, afin d’y disputer ma première cyclosportive de la saison, l’Arvand-Villards. Il s’agissait également pour moi de gravir mes premiers cols en 2013, et malgré ce point faible, j’avais bon espoir de réaliser une bonne performance compte tenu de ma forme ascendante. Mais que ce fut dur …
Un parcours très difficile
Avec seulement 110 km annoncés, on pouvait s’imaginer que cette cyclosportive ne serait pas très compliquée. Et pourtant, le menu proposé aux courageux du jour était pourtant bien copieux. Le départ étant donné à 1500 mètres d’altitude, l’apéritif était composé de la fin de l’ascension du col de la Croix de Fer, puis un peu descente avant de remonter légèrement pour atteindre le col du Glandon, et attaquer une vraie descente vers la vallée. Après quelques kilomètres de plat, nous devions réattaquer la montagne avec la montée vers La Toussuire, puis après une longue descente le col du Mollard. Pour nous achever, après la descente de ce dernier col, il restait quelques kilomètres de faux-plat montant pour rejoindre la station de départ … A priori, ce programme n’était guère pour me déplaire !
Grâce à mes belles performances sur les cyclosportive l’an dernier, j’avais la chance d’avoir un dossard prioritaire, qui me permettait de prendre place dans les premiers sur la ligne. J’avais autour de moi quelques grands noms du cyclosport en montagne, et je savais bien que j’allais souffrir si je voulais accrocher leurs roues. Pour parfaire mon moral et ma motivation, le départ était donné sous un large soleil, qui allait transformer les vallées en véritable four. Toutes les conditions étaient donc réunies pour que je fasse une belle performance.
Le départ était donné peu après 8h30, et nous attaquions les premières rampes au bout d’1,5 km. La fin d’ascension du col de la Croix de Fer ne me paraissait pas insurmontable, et je comptais bien basculer avec les meilleurs. Belle illusion … Dès le premier kilomètre de montée, quelques costauds se portaient à l’avant du peloton et imposaient déjà un rythme très soutenu. Mon cœur montait rapidement, et malgré ce gros effort, je commençais déjà à perdre des places ! Je m’accrochais pendant les 5 km d’ascension, mais le niveau était décidément bien trop élevé pour moi.
Je me hissait péniblement jusqu’au sommet, souffrant physiquement et moralement, déjà déçu d’être si loin des premiers. Une courte descente ne permettait pas de récupérer, avant d’attaquer un petit kilomètre de montée pour passer le col du Glandon. J’effectuais toute cette partie à bloc afin de revenir sur un groupe que je pouvais apercevoir au loin.
Savoir descendre, ça aide !
Les organisateurs nous avaient prévenus, la descente du Glandon est technique et dangereuse. L’ayant empruntée dans le sens de la montée lors de l’Etape du Tour l’an dernier, je savais que les pourcentages étaient élevés et que de nombreuses épingles se dressaient sur cette route.
Peu importe, j’attaquais cette descente le couteau entre les dents, bien décidé à refaire une partie de mon retard. Les virages s’enchaînaient parfaitement, et je pouvais à nouveau apercevoir le petit groupe qui me précédait. Quelques enchainements de courbes et épingles plus tard, je revenais dans les roues et prenais immédiatement la tête du groupe pour continuer de descendre à fond. Je pouvais profiter une nouvelle fois des énormes qualités du couple Look 695 SR et Mavic R-Sys SLR, absolument remarquable pour les descentes !
Au bas du Glandon, une dizaine de kilomètres de vallée nous permettaient d’atteindre le pied de la montée vers la station de La Toussuire. Je profitais de ces quelques kilomètres un peu plus calmes pour me ravitailler, sans oublier de donner quelques relais pour aider à la progression de notre groupe. Puis, dès les premiers lacets vers La Toussuire, notre groupe explosait. Je me calais pour ma part à un bon rythme, me permettant de lâcher quelques coureurs sans trop puiser dans mes réserves.
Je savais que cette ascension n’était pas spécialement difficile, car elle comportait quelques replats voir même des petites descentes, qui permettaient en théorie de souffler. Mais dans cette course, le niveau était tel qu’il ne fallait jamais relâcher l’effort pour conserver sa place. Appliquant ce principe, je repassais la plaque dès que c’était possible pour relancer l’allure et me rapprocher des coureurs me précédant. A deux kilomètres du sommet, je subissait un petit coup de moins bien, mais je profitais de pourcentages un peu moins difficiles pour bien me ravitailler.
Le sommet de La Toussuire était passé à fond, mais je m’arrêtais quand même au ravitaillement situé dans le bas de la station afin de remplir mes bidons. Une fois encore, je prenais tous les risques dans la descente, sur une route bien large et peu techniques. Les longues lignes droites permettaient d’approcher les 90 km/h, faisant chauffer les patins de freins quand une épingle se profilait. Cette descente me permettait de reprendre une dizaine de coureurs, constituant ainsi un petit groupe une fois arrivé en bas.
Arrivées des crampes = grosse panne …
Cette fois, les portions de plat étaient réduites, puisque moins de 5 km dans la vallée nous amenaient au pied du Col du Mollard. J’attaquais cette avant dernière ascension avec entrain, mais mes jambes me rappelaient vite que je venais de leur faire subir de gros efforts. Quelques crampes à l’intérieur des cuisses commençaient à faire leur apparition, signe que j’étais déjà bien entamé, et que monter des cols nécessite un coup de pédale que je n’avais pas.
Je me retrouvais ainsi très limité, ne pouvant appuyer sur les pédales comme je le voulais. Ce train assez réduit me faisait perdre quelques places, mais je maintenais quand même une bonne allure dans ce col. Sentant mes forces décliner, je m’alimentais régulièrement mais avait de plus en plus de mal à supporter les tubes de gel hyper sucrés. Je passais le sommet complètement cuit, et profitais d’un dernier ravitaillement pour remplir une nouvelle fois mes bidons et manger quelques morceaux de bananes.
Je m’élançais dans la descente avec un groupe de 3 coureurs qui venaient de me passer pendant que je me ravitaillais. J’effectuais une descente prudente à leurs côté, sentant bien que je n’avais plus la lucidité suffisante pour prendre des risques. La descente était courte, et nous arrivions au pied d’une dernière difficulté, consistant à remonter vers la station de Saint Jean d’Arves. Il ne restait que 7 kilomètres de course environ, mais j’étais à bout.
Les 3 coureurs avec lesquels j’avais fais la dernière descente me lâchaient bien vite, et j’avais toutes les peines du monde à relancer la machine. Chaque coup de pédale me coutait cher, et mes crampes se faisaient de plus en plus présentes. Je reprenais quand même quelques concurrents du petit parcours, mais cela ne suffisait pas à me remonter le moral.
A 3 kilomètres de l’arrivée, je commençais vraiment à peiner. Mes crampes m’empêchaient d’appuyer sur les pédales, et j’avançais à moins de 10 km/h dans des pentes pourtant pas très difficiles. Ces derniers hectomètres me paraissaient interminables, mais enfin, j’apercevais l’arrivée ! Je passais devant mon épouse à 500 mètres de l’arrivée sans même la voir ni l’entendre, étant en pleine hypoglycémie, à la limite de voir des étoiles !
Je franchissais la ligne dans un état physique que j’ai rarement atteint, et il me fallait plusieurs minutes pour retrouver mes esprits et calmer mes crampes. Je termine cette Arvand-Villards 2013 à la 29ème place, ce qui est plutôt correct compte tenu de ma grosse défaillance dans les deux dernières ascensions.
Je retiens surtout de cette épreuve qu’il faut être très humble avec la montagne, et qu’il faut l’apprivoiser avant de la dompter. Le fait d’habiter dans le Nord constitue à ce propos un sérieux désavantage pour appréhender ce genre de cyclosportives …
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