Une semaine après m’être rassuré sur ma forme à Ablain Saint Nazaire, je retrouvais mes coéquipiers du CC Verlinghem tout proche de chez moi à Wambrechies. Cette course est organisée depuis des années mais je n’avais jamais eu l’occasion d’y participer, étant peu attiré par ce terrain plat et venté qui m’attendait. N’ayant pas beaucoup d’occasion de courir en ce début de saison, il fallait bien me faire violence et m’aligner sur cette course. Récit…
Ça roule fort, très fort !
Le premier tour de reconnaissance de ce circuit confirmait mes attentes. Avec environ 0 mètres de dénivelé, de nombreuses relances et un vent fort, je n’allais pas être à mon aise en ce samedi après-midi. Peu importe, je tâchais de m’échauffer correctement avant de prendre le départ dans un beau peloton au niveau plutôt relevé.
Les premiers tours de roue étaient évidemment parcourus à vive allure, mon équipier Christophe se portant rapidement à l’avant dans un petit groupe d’échappés. Après un tour de bataille acharnée, il était repris et tout était à refaire. Quelques costauds en profitaient pour lancer un contre, que j’hésitais à suivre après un début de course aussi rapide. Pourtant, en reprenant Christophe, celui-ci me criait dessus pour que je suive le coup, ce que j’exécutais sans trop réfléchir.
Je me lançais dans une grosse poursuite, ayant déjà accumulé 200 mètres de retard qu’il allait falloir combler face à un groupe d’une dizaine d’unités lancé à vive allure. J’écrasais les pédales de toutes mes forces, roulant à près de 50 km/h sur le plat. Ce très gros effort me permettait de faire la jonction en 2 kilomètres environ, mais j’étais vraiment à bout de souffle en intégrant ce groupe.
Je me retrouvais alors dans une échappée de 10 coureurs constituée de gros rouleurs, ce qui m’annonçait quelques moments de souffrance pour les kilomètres à venir. Éreinté par ce trou à boucher, j’avais toutes les peines du monde à trouver un second souffle et à prendre ma part de relais. Il faut dire que le rythme était très élevé, chacun des membres de notre groupe étant motivé pour distancer le peloton principal. Je comprenais rapidement que nous étions dans la bonne échappée du jour et me demandais vraiment ce que je faisais là. Pourquoi mes équipiers m’avaient-ils envoyé à l’avant, moi le grimpeur ?
J’exagère un peu, car j’étais quand même content de me retrouver en pareille situation. Jusqu’à la mi-course environ, j’éprouvais toutes les peines du monde à suivre le rythme. J’étais à fond dans les roues et je devais me mettre dans le rouge pour prendre mes relais. A ce train-là, je craignais de me retrouver lâché à chaque relance…
Puis, alors qu’il restait une trentaine de kilomètres à parcourir, je retrouvais peu à peu des sensations qui me permettait de prendre ma part de travail sans trop souffrir. J’espérais tenir ce rythme jusqu’à l’arrivée, mais mon manque de compétition ces derniers mois allait vite se rappeler à mon bon souvenir… Alors que la course entamait son dernier quart, je commençais à ressentir quelques crampes qui ne laissaient présager rien de bon.
C’est précisément à ce moment que les plus costauds du groupe passaient à l’offensive. Une première grosse attaque envoyait 3 coureurs à l’avant, avant qu’un 4ème les rejoignent peu après. Il restait alors 3 tours à parcourir, et je savais bien qu’il serait difficile de revenir sur les plus fort de notre échappée. Malgré tout, j’employais mes dernières forces dans la poursuite, éprouvant quand même quelques difficultés à enchaîner les relais. Je buvais abondement pour diminuer les crampes, mais rien n’y faisait.
Avec mes compagnons de route, nous ne baissions pas les armes pour autant, ce qui nous permettait de limiter l’écart avec les hommes de tête à une vingtaine de secondes environ. Malgré toute cette débauche d’énergie, le trou était fait pour les 4 hommes qui allaient se disputer la victoire.
Il nous restait donc à se départager les places d’honneur et je pensais bien à quelques encablures de l’arrivée terminer 10ème. Je lançais malgré tout mon sprint loin de la ligne que je franchissait en 8ème position, heureux d’avoir fait partie du bon coup mais déçu de ne pas avoir fait mieux.
Il est certain que cette course passée entièrement à l’avant sera bénéfique pour la suite de la saison, qui s’annonce en dent de scie pour moi jusqu’au mois de juin. Les évènements festifs et familiaux vont se succéder, perturbant largement mon entraînement et ma participation aux courses. Nous verrons bien ce que cela donne…