En cette année particulière, le calendrier FFC du Nord de la France ne propose pas beaucoup de courses aux coureurs. Ayant eu la bonne idée de prendre une licence Pass’Cyclisme en début d’année, j’ai heureusement la possibilité de m’inscrire sur des courses de tout niveau. C’est un certain avantage, mais qui allait me coûter cher pour cette course à Caucourt-Hermin début septembre…
Un parcours vallonné, ce n’est pas pour me déplaire
En arrivant sur place en ce début septembre, j’avais le plaisir de constater que le circuit proposé était plutôt bien vallonné. Et puisque le soleil et une température douce accompagnaient cette journée, les conditions étaient réunies pour faire un résultat correct.
Mais c’était sans compter sur la présence de nombreux juniors français et belges au départ, ce qui augurait d’une course très nerveuse.
Après deux tours de reconnaissance, je me doutais que les montées assez courtes allaient être avalées sur un gros rythme, ce qui nécessite dans ces cas là de se placer en tête de peloton pour ne pas subir une énorme relance une fois le sommet franchi. Ça, c’est la théorie…
Petite originalité de cette course, le départ était donné en dehors du reste du parcours, au pied de la bosse principale qui allait selon moi être escamotée. Après un bon échauffement, il était donc temps de se positionner sur la ligne.
Je ne reconnaissais pas grand monde mais qu’importe, j’étais là pour m’amuser et peaufiner ma condition en pensant à de futurs échéances.
Assez mal placé sur la ligne, je parcourais les premiers mètres de la course en seconde partie de peloton, un peu coincé dans le trafic. La première côte était finalement montée sur un rythme déjà important, nous n’avions pas le temps de nous chauffer les jambes.
Comme décrit plus haut, le peloton s’allongeait au passage du sommet et on sentait bien qu’il ne fallait pas grand chose de plus pour que ça casse. De mon côté, j’étais déjà à bloc et me concentrais sur la roue de devant pour ne surtout pas lâcher.
Mais les plus costauds avaient décidé d’appuyer fort ! Le rythme ne baissait pas et les petits faux-plats du parcours n’en finissaient pas d’étirer notre groupe. Peu après le premier passage sur la ligne, je subissais une première alerte car un coureur devant moi laissait un trou. Je faisais tout de suite l’effort pour recoller, mais j’étais déjà à fond. Le vent dans le dos m’aidait heureusement à réintégrer le groupe principal et je tâchais tout de suite de remonter quelques places.
Pas le temps de reprendre mon souffle, nous nous approchions déjà de la difficulté principale du parcours. Une chute se produisait quelques places devant moi, et je devais faire un sprint pour recoller aux roues. Je subissais le rythme dans la montée suivante et je commençais sérieusement à m’inquiéter sur mon sort. J’étais à fond depuis le début !
L’élastique se tend, puis casse
Dans les quelques moments où le peloton ralentissait, j’essayais de remonter mais je n’arrivais pas à me faufiler parmi les concurrents. Je n’étais pas assez lucide pour frotter proprement et ne voulais donc prendre aucun risque.
Etant ainsi mal placé, chaque relance me coutait cher et j’arrivais une nouvelle fois au pied de la bosse principal du circuit avec les jambes fébriles…
Au troisième passage dans cette fameuse montée, je n’avais plus les ressources pour suivre. Si mon cerveau envoyait encore toute la motivation du monde au reste de mon corps, les jambes ne suivaient plus et ne répondaient plus comme je le voulais. Impossible pour moi de tenir les roues, je devais laisser filer le peloton sans pour autant craquer complètement.
Pas le temps d’être déçu, je ne relâchais pas mon effort et reprenais rapidement deux coureurs ayant subit le même sort que moi. Motivés eux aussi pour continuer à se battre, les relais appuyés s’enchaînaient tout de suite et l’écart avec le peloton n’augmentait que lentement.
Evidemment, il était inenvisageable de revenir sur le groupe principal, mais je gardais à l’esprit qu’une course courue de bout en bout serait de toute façon un bon entraînement pour les échéances à venir…
C’est donc dans ce petit groupe d’attardé, bientôt composé d’une petite dizaine de coureurs, que je passais la majeure partie de cette course. Et l’air de rien, je faisais certainement autant d’efforts que si j’étais resté dans le peloton, car le rythme de notre avancée restait élevé.
Prenant des relais réguliers, j’entamais à chaque tour mes réserves physiques et voyait d’un bon œil la fin de course approcher.
Quelques escarmouches et un final en solo
A un peu plus de trois tours de l’arrivée, soit à 30 km environ, mes compagnons de route plaçaient une vive accélération dans un faux-plat, alors que je venais de prendre mon relais. Pour moi, impossible de me dresser sur les pédales, mes jambes étaient dures comme du bois ! J’arrivais à conserver le même rythme mais j’étais incapable de placer la moindre accélération.
Constatant impuissant l’attaque des coureurs qui m’accompagnaient, je me plaçais quand même en mode chrono, bien aérodynamique sur le vélo pour tenter de garder une bonne allure. Je n’avais plus qu’un seul objectif, ne pas me faire prendre un tour par la tête de course.
A ma grande surprise, je parvenais à maintenir un écart de 15 secondes avec les coureurs m’ayant lâché, et parvenais même à revenir au prix d’un bel effort quelques kilomètres plus loin. Ils devaient être bien émoussés eux également…
Mais un tour plus tard, rebelote ! Profitant à nouveau d’un faux-plat montant, certains coureurs se faisaient la belle et je n’étais pas capable de réagir. Cette fois, c’était fini pour moi, alors qu’il restait un peu plus de deux tours à parcourir.
Au passage sur la ligne, on m’invitait à réaliser mon dernier tour ce qui finalement arrangeais bien mes affaires. J’étais cuit ! Mais cela signifiait aussi que les premiers concurrents n’étaient pas loin de me prendre un tour.
Jetant le peu de forces qu’il me restait dans la bataille, je conservais un bon rythme mais qui s’avérait insuffisant pour résister au futur vainqueur. Celui-ci me dépassait à 5 km de l’arrivée, et j’avais le plaisir de découvrir qu’il s’agissait du fils du président de mon club. Un petit mot d’encouragement au passage ne pouvait pas lui faire de mal !
Peu après, c’est un groupe de contre qui me dépassait, puis le peloton m’avalait à son tour dans la bosse principale du circuit. J’observais les visages exténués, cette course avait fait des dégâts !
Je finissais ma course juste derrière le peloton, sans chercher à rester dans les roues pour ne pas perturber les commissaires établissant le classement. Je n’avais de toute façon absolument rien à y gagner.
C’est ainsi que je franchissais la ligne d’arrivée, déçu de ne pas avoir tenu le rythme du peloton mais c’était franchement au dessus de mon niveau du moment. Restait le plaisir de rouler en course, de se donner à fond, ce que j’ai fait jusqu’à la fin !
Je ne le savais pas encore, mais c’était déjà ma dernière course de l’année 2020, le virus qui fait l’actualité m’ayant rattrapé… #covid
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