Après une après-midi cool dans la station de l’Alpe d’Huez, puis une nuit un peu plus longue qu’à l’accoutumée, ce 4ème jour de course consécutif s’annonçait radieux. Le soleil accompagnait mon petit déjeuner, et le programme plus relâché du jour avait de quoi donner le sourire… Mais si la seule montée de l’Alpe d’Huez figurait au programme, et que certains envisageaient cette journée comme un jour de repos, j’estimais que cette ascension qui allait être effectuée en contre-la-montre, seul face à la pente et au chrono, n’allait pas vraiment être une partie de plaisir…
Une montée bien gérée mais un résultat décevant
Mon classement général correct permettait donc à tout le camping-car de s’éveiller un peu plus tard, ce qui n’était pas de refus après cet enchaînement de réveils à 5h du matin. Très motivé par cette étape, je comptais bien gérer mon effort pour faire le meilleur temps possible, en partant à l’assaut des 21 virages le couteau entre les dents ! Ayant déjà gravi cette ascension à plusieurs reprises, je savais qu’elle pouvait me permettre de réaliser une bonne performance, bien qu’elle ne soit finalement pas si dure que ce que la légende laisse entendre.
Étant installés dans la station de l’Alpe d’Huez, il me fallait tout d’abord descendre dans la vallée pour tenter de réaliser un petit échauffement. Se préparer à un contre-la-montre sur home-trainer n’est pas toujours évident, vous imaginez donc bien que c’est encore plus difficile sur la route. Entre la circulation, les stops, les ronds-points, la ville de Bourg d’Oisans n’est pas idéale pour ce genre d’exercice…
J’enchaînais quand même quelques aller-retour sur un boulevard histoire de faire monter le cœur, mais celui-ci semblait encore bien endormi ! De toute façon, le système de départ annulait quasiment tous les effets d’un échauffement, car il fallait se présenter quasiment 20 minutes avant le lancement. Heureusement, le premier kilomètre n’était pas chronométré, le tapis étant placé juste au pied de la montée de l’Alpe.
Un peu avant 11h, je prenais place sur la rampe de départ, concentré sur l’effort à venir. 3, 2, 1, Go ! Je choisissais de faire le premier kilomètre sur un bon rythme pour faire tout de suite monter le cœur et me retrouver au pied de l’Alpe un minimum échauffé. Ce choix s’avérait payant puisque je trouvais tout de suite une belle cadence dans le premier kilomètre d’ascension.
Je commençais déjà à reprendre quelques coureurs partis devant moi, en fixant en point de mire un concurrent qui semblait monter aussi vite que moi. Le rythme était intense mais j’en gardais quand même sous les pédales pour pouvoir conserver cette allure sur toute la montée. A mi-pente, j’avais déjà doublé au moins une quinzaine de concurrents et les jambes tournaient toujours aussi bien. Mais à partir de ce moment, j’allais commencer à sentir mes forces décliner.
Sans paniquer, je maintenais un bon rythme mais j’avais désormais du mal à rattraper les coureurs qui me précédaient. Pire, deux coureurs particulièrement costauds me doublaient à une minute d’intervalle, j’étais incapable de les suivre ! Heureusement, la fin de l’ascension commençait doucement à approcher, et j’avais la surprise de me faire encourager par mes suiveurs à la sortie du virage d’Huez.
Ce regain de motivation me permettait de relancer la machine mais je n’avais plus grand chose dans le réservoir. Je me hissais tant bien que mal dans la station de l’Alpe d’Huez, puis relançais franchement sur le replat avant d’attaquer la dernière ligne droite au sprint pour couper la ligne en 56’57, assez loin de l’objectif que je m’étais fixé. Ce temps me plaçait en 48ème position de l’étape, je reculais ainsi d’une place au général pour être désormais 40ème…
Un peu déçu par cette performance moyenne, puis ayant essuyé une grosse averse en regagnant le camping-car, je me réfugiais dans une bonne tartiflette pour recharger les batteries. Ce craquage culinaire faisait un bien fou au moral, et ne me paraissait pas si farfelu alors que la mi-course était déjà passée…