Ah le printemps, ses oiseaux qui chantent, ses journées qui s’allongent sérieusement, ses premières odeurs de barbecue et… son temps très variable ! Et ce dernier weekend d’avril 2019, on peut dire que le ciel nous réservait une course bien difficile. C’est donc sous un sacré déluge que je suis revenu courir à Gommegies sur un terrain relativement vallonné…
Des jambes coupées par le froid
Arrivé sur place avec un peu d’avance, j’en profitais pour discuter avec mes équipiers et quelques connaissances avant de m’habiller. Face à une météo annoncée chaotique, je ne savais pas trop combien de couche enfiler. Après quelques hésitations, je choisissais finalement de partir m’échauffer avec un maillot manche longue et un coup-vent sans manche. Mais après seulement 500 mètres à tourner les jambes et alors que la pluie commençait à faire son apparition, je rebroussais chemin pour mettre des gants longs et rajouter une couche. Et à peine arrivé à ma voiture, c’est un véritable déluge qui s’abattait sur nous. Je me réfugiais dans l’habitacle en attendant que ça se calme, et passais donc mon échauffement assis sur un siège au lieu de tourner les jambes. En de pareilles circonstances, je n’aurais même pas pris le départ il y a quelques années…
L’heure du départ approchant et la pluie s’atténuant, je rajoutais une veste imperméable et enfourchais enfin mon vélo pour tenter de faire chauffer les muscles. Mais nous étions rapidement appelés sur la ligne de départ et c’est donc presque à froid que j’allais m’élancer, le thermomètre du Garmin affichant un magnifique 6° !
Le départ était donné au pied d’un long faux-plat, et je m’attendais évidemment à un départ rapide, même avec une telle météo. Je remontais donc dans les premières positions de notre peloton dès les premiers mètres de course, mais le rythme déjà élevé me faisait terriblement souffrir ! Je ressentais presque une crampe au bout de 2 kilomètres, cette course s’annonçait bien mal !
Pas démotivé pour autant, je restais plutôt bien placé dans le peloton, assistant un peu impuissant aux premières attaques. Tout le monde semblait déjà bien à l’ouvrage et le groupe était particulièrement étiré.
Laissant passer les premières attaques, je finissais pas retrouver quelques sensations au bout de 30 minutes de course, et commençais à poindre le bout de mes roues à l’avant du paquet. Personne n’arrivait réellement à faire la différence sur ce circuit pourtant difficile, mais j’y allais quand même à mon tour. A plusieurs reprises, j’attaquais dans des moments qui me semblaient opportuns, mais je me retrouvais à chaque fois seul ou avec des coureurs n’ayant pas la franche envie de rouler. Et de toute façon, le peloton veillait au grain et trouvait toujours quelqu’un pour faire l’effort.
Une échappée… qui nous échappe !
A force de placer des accélérations, je commençais sérieusement à fatiguer de devais me faire violence pour rester dans les roues sur certaines relances appuyées. La fin de course approchait, et la décision n’était toujours pas faite, il allait forcément se passer quelque chose.
Et c’est donc dans l’avant dernier tour que les choses allaient se décanter. A la faveur d’une montée un peu escamotée, quelques coureurs s’échappaient pas grappe de 2 ou 3 et parvenaient à former un groupe de 7 échappés. Ni moi, ni Thibaut ni Sylvain n’ayant réussi à prendre ce coup, il devenait urgent de réagir ! J’étais pourtant bien cuit, mais je prenais rapidement quelques relais en tête de groupe.
Malheureusement il n’y avait plus grand monde pour rouler, et le groupe qui nous devançait de quelques secondes semblait bien parti pour la gagne. Je relâchais un peu l’effort à l’amorce du dernier tour, sentant bien que le dernier passage sur le long faux-plat était une occasion rêvée pour faire le bon.
C’est donc avec un esprit partagé entre l’appréhension de devoir fournir un gros effort et la motivation de bien faire que j’abordais ce passage juste après la ligne. Et comme prévu, un des favoris qui s’était fait piégé plaçait une grosse accélération, décrochant tout le monde de la roue… Le groupe accélérait lui aussi, et bien calé dans les roues, je ne pouvais pas faire mieux. J’assistais impuissant à cette déroute du CCV, car franchement nous aurions pu faire mieux !
Retrouvant des couleurs en haut de la bosse, je reprenais des relais appuyés en tête de groupe pour tenter de relancer l’allure, mais nos chances de boucher le trou étaient vraiment mince. Je jetais mes dernières forces dans la bataille, en me disant qu’au pire Thibaut irait chercher une place au sprint.
Je relâchais un peu mon effort à 1 km de l’arrivée, laissant ceux qui voulaient sprinter se battre pour les premières positions. A ce petit jeu, c’est Thibaut et notre copain Franck qui venaient prendre les derniers accessits dans le top 10, tandis que je franchissais la ligne en 26ème position, sans m’être battu pour faire mieux dans le sprint.
Je repartais de cette course avec la satisfaction d’avoir terminé dans des conditions dantesques, mais quelque peu frustré par le scénario qui permettait d’aller chercher mieux que ça. Il faudra être plus audacieux sur les prochaines épreuves…