De retour de deux semaines de vacances dans le sud, je suis rentré avec la ferme intention de faire de belles performances sur les courses de fin de saison. J’ai profité du soleil de la côte d’Azur pour bien me préparer, grâce aux conseils avisés de mon entraîneur. En ce samedi 22 septembre, je m’alignais sur le Grand Prix de la ville d’Annequin, en Pass’Cyclisme FFC …
Un beau soleil d’automne pour rouler vite
Une fois n’est pas coutume, le temps de ce samedi de fin septembre était plutôt au beau fixe, avec un large soleil qui réchauffait l’atmosphère. Malgré la lassitude qui peut gagner les coureurs en fin de saison, le nombre d’inscrits était assez important avec 74 engagés, dont mon coéquipier Jean-Baptiste.
Après un rapide échauffement, nous prenions place sur la ligne de départ, dans les dernières positions du peloton. Cette position n’était pas franchement avantageuse, car le circuit de 5 kilomètres était particulièrement sinueux, étroit et … plat ! Dès le départ donné, je m’efforçais de remonter dans les premières positions du peloton, afin de pouvoir mieux contrôler ce qu’il se passait à l’avant.
Comme souvent sur ce genre de tracé, les premiers kilomètres étaient parcourus à vive allure, et le peloton était très étiré. Ayant réussi à bien me replacer au bout du premier tour, j’assistais à quelques vaines attaques, puis me lancais à mon tour pour une première offensive, qui n’allait pas durer longtemps.
A peine repris, je me replaçais sagement dans les roues, attendant un moment plus propice pour attaquer franchement. Ce moment propice allait arriver plus vite que je ne le pensais, à la fin du 4ème tour. Mon coéquipier JB venait de m’annoncer qu’il avait crevé, et j’avais à cœur de réaliser une belle course pour qu’il n’ait pas fait le trajet pour rien. Après une grosse et longue accélération du peloton, j’attendais le premier relâchement pour placer mon offensive.
J’étais tout de suite pris en chasse par Hervé Deroubaix, tout récent champion de France des élus, qui allait me rejoindre rapidement. Nous étions partis pour un long raid !
A l’arrachée pendant toute la course
Connaissant mes piètres qualités de rouleur, cette situation m’inquiétait un peu, et je m’imaginais mal résister à deux face à un peloton survolté. Malgré cela, je jetais toutes mes forces dans la bataille, et l’écart se creusait rapidement. Au bout d’un tour de fugue, nous comptions environ 20 secondes d’avance sur un petit groupe de poursuivants.
Bien conscient qu’il ne fallait pas se poser de question, je continuais d’appuyer comme un forcené sur les pédales, mais mon compagnon de route était un cran au dessus de moi. A chaque fois que je prenais un relais, je devais me mettre dans le rouge pour pouvoir garder l’allure. Et quand il prenait son relais, je restais à bloc dans sa roue et n’arrivait quasiment pas à récupérer ! Conséquence de cette supériorité, le coureur de Lillers prenait à sa charge la majorité du travail.
Étant peu adepte du suçage de roue, je m’efforçais de prendre régulièrement des relais afin de soulager son effort et conforter notre avance. Mais petit à petit, à force de tutoyer mes limites, l’énergie commençait sérieusement à me manquer, alors que la mi-course n’était pas encore passée ! Nous comptions à ce moment une trentaine de secondes d’avance, et je n’allais pas tarder à lâcher prise. A la faveur d’une grosse relance, je devais concéder un mètre, puis me résoudre à laisser partir cette mobylette pour ne pas risquer d’exploser en vol …
Ayant été distancé, je ne relâchais pourtant pas mon effort, espérant voir revenir sur moi un petit groupe de contre dans lequel je pourrais récupérer un peu. A ma grande déception, ce groupe de contre n’était constitué que de deux coureurs, qui roulaient eux aussi à un rythme très élevé. Je m’efforçais quand même de prendre les roues, et de vite reprendre quelques relais afin de rassurer mes deux compagnons de contre sur mes intentions.
A ce moment là de la course, l’écart avec l’homme de tête était de 40 secondes, et nous possédions nous-même 40 secondes d’avance sur le peloton. Il restait encore une bonne trentaine de kilomètres à parcourir, et je craignais franchement de ne pas pouvoir tenir le choc. Je tentais quand même de laisser mes inquiétudes sur le bord de la route, et continuais à prendre un maximum de relais, même si ma fugue du début pesait lourdement dans mes jambes.
L’homme de tête était résistant, si bien qu’à deux tours de l’arrivée, il possédait encore 30 secondes d’avance. J’avais de plus en plus de mal à prendre des relais, mais je forçais sur mes jambes dans l’espoir de revoir le fuyard avant l’arrivée. A notre grande surprise, au passage sur la ligne pour le dernier tour, on nous annonçait un retard de moins de 20 secondes.
Galvanisés par cette bonne nouvelle, les deux coureurs qui étaient avec moi redoublaient d’effort pour combler l’écart. Nous voyions celui-ci fondre rapidement, et avions l’homme de tête en point de mire. A environ 1,5 kilomètre de l’arrivée, alors que nous allions opérer au regroupement, mes deux compagnons de route attaquaient violemment, alors que j’étais incapable de la moindre accélération.
Étant complètement cuit, je gardais cependant le rythme le plus élevé possible, et reprenait le malheureux Hervé Deroubaix, qui avait complètement craqué dans les derniers kilomètres. Il prenait tout de suite ma roue, et alors que nous assistions impuissants au sprint pour la victoire devant nous, je ne pouvais même pas sprinter pour aller chercher une place sur le podium, me contenant d’une honorable 4ème place.
Je ne peux être complètement satisfait de cette course, car non seulement la victoire n’est pas au rendez-vous, mais j’ai surtout subi pendant tout le temps où j’étais échappé. Il est clair que les trois coureurs qui me devancent au classement étaient meilleur physiquement, et ce n’était pas qu’une partie de plaisir d’essayer de les suivre.
Au rayon des satisfactions, j’ai quand même réussi à provoquer l’échappée du jour, et à rester en tête une bonne partie de la course, à plus de 40 km/h de moyenne …
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