Après avoir connu la joie de réaliser de bonnes performances en montagne, le retour sur les routes plates du Nord fut un peu difficile pour le moral. Il fallait se remotiver pour conserver les acquis de la montagne et profiter d’une forme ascendante, de bonne augure pour la fin de saison qui s’annonce. Afin de préparer mon dernier objectif de la saison, le Chti Bike Tour, j’avais à cœur de tester mes jambes sur plusieurs courses. Une fois n’est pas coutume, je vous résume tout cela dans un même article.
10 août, Blaton (Belgique), ça roule vite !
Pour ma reprise de la compétition après les vacances, le calendrier peu fourni de ce samedi 10 août m’incitais à franchir la frontière pour aller défier nos amis belges. La course de Blaton étant ouverte à toutes les catégories, je m’attendais à souffrir un peu, mais j’étais venu pour ça.
Après un bon échauffement, je me plaçais sur la ligne avec mon équipier JB, mais on nous annonçait un retard d’environ 5 à 10 minutes. Nous retournions roulotter quelques minutes, mais en revenant sur nos pas, nous avions la surprise de voir débouler le peloton. La course venait d’être lancée, sans même attendre que tout le monde revienne se placer sur la ligne de départ. Un bonne blague belge ! Heureusement, nous avions le temps de faire demi tour pour intégrer le peloton déjà lancé à toute allure !
Le circuit était particulièrement roulant, bien qu’un faux-plat d’environ 500 mètres venait bruler un peu plus les jambes à chaque tour. Je remontais rapidement l’imposant peloton pour me placer dans les premières positions et ne pas trop subir la course. Au bout de 10 km, je tentais ma chance en suivant quelques attaques, mais il y avait toujours des coureurs pour ramener tout le monde.
Voyant bien que c’était peine perdue, je retournais me protéger dans les roues en restant vigilent aux groupes qui pourraient s’échapper. Aussi incroyable que cela puisse paraître, personne n’arrivait vraiment à faire la différence, si bien qu’aucune échappée sérieuse ne se dessinait. A une vingtaine de kilomètres de l’arrivée, je voyais quelques costauds tenter de faire exploser le groupe, et j’allais à mon tour au front.
Je passais 10 bons kilomètres à attaquer, relancer et contrer pour faire craquer ce satané peloton, mais rien n’y faisait. Je pouvais quand même constater que les jambes étaient très bonnes, c’est toujours ça ! A un tour de l’arrivée, 3 coureurs parvenaient à prendre un peu d’avance, le peloton ayant donné un bon de sortie. Mais si près de l’arrivée, c’était leur offrir la victoire … Et effectivement, ils ne furent plus revus. Pour ma part, je tentais une dernière fois de m’extirper du peloton en plaçant une grosse attaque à 2 km de l’arrivée. Mais même en roulant à 55 km/h, je me faisais avaler juste avant le sprint, que je ne disputais même pas …
Cette course a au moins eu le mérite de me rassurer sur ma forme du moment. Vivement la suite !
11 août, Aniche, piégé comme un débutant
Le lendemain de mon escapade belge, je reprenais le chemin des courses, en France cette fois-ci, et en Ufolep. La course d’Aniche présentait un beau parcours pour … les rouleurs ! Comme d’habitude, les bosses sont soigneusement évitées pour je ne sais quelle raison, mais passons …
Un peu frustré de ma course de la veille, je partais motivé comme un cadet, et passais les deux premiers tours à sauter sur toutes les attaques, quand ce n’était pas moi qui en était l’auteur. Les équipes de Lieu Saint-Amant et Méricourt étant surreprésentées, je surveillais leurs meilleurs éléments pour ne pas me faire avoir.
Je commençais à m’épuiser à force de toujours relancer, et ce qui devait arriver arriva. Alors que je venais de me faire reprendre dans le 4ème tour, un groupe d’une dizaine de coureurs prenait la poudre d’escampette. Les deux équipes citées étant représentées, il n’y avait plus grand monde pour rouler. Sentant bien l’urgence de réagir, je me mettais à plat ventre en tête de peloton et tentais même de provoquer un contre, mais j’étais marqué par les équipiers de ces deux clubs, et il n’y avait plus rien à faire. J’étais hors de moi, énervé et frustré d’avoir loupé cette échappée royale qui allait se disputer la victoire.
Je passais une bonne partie du reste de la course à rouler en tête de peloton, à attaquer ou aller chercher des contres, ce qui me valait quelques inimitiés dans le peloton. A deux tours de l’arrivée, je plaçais toute ma rage dans une grosse attaque dans le seul faux-plat du circuit. Je parvenais enfin à me défaire du peloton, qui avait déjà laissé partir quelques coureurs en contre.
Je rattrapais quelques hommes en contre au prix d’un gros effort, et prenait une lamentable 18ème place au terme d’une course particulièrement frustrante.
17 août, Burbure, un titre à défendre !
Souvenez vous, il y a un an, la course de Burbure m’avait permis de décrocher ma première victoire. J’arrivais sur cette édition 2013 en tant que tenant du titre, et bien décidé à renouveler l’expérience. Mes entraînements de la semaine confirmaient ma très bonne forme, et je comptais en profiter pour faire le doublé.
Le circuit était rendu difficile par un fort vent, qui soufflait de face sur toute la partie finale. Je me doutais que cela allait calmer certaines ardeurs, mais pas les miennes qui étaient au zénith ! Le départ était donné sous un beau soleil, et mon équipier JB plaçait tout de suite une attaque. Il prenait rapidement quelques dizaines de mètres d’avance, tandis que je sautais sur tous les contres afin de défendre son échappée.
Au bout du premier tour, je laissais partir deux hommes qui allaient bientôt rejoindre JB, puis un autre groupe de 3 coureurs avec quelques beaux poissons. La situation était ainsi parfaite, avec un équipier à l’avant qui me permettait de rester tranquille dans le peloton derrière.
Je continuais quand même à défendre l’échappée, et tentais même de créer un contre avec deux autres bon coureurs, mais nous étions vite repris. L’échappée des 6 creusait petit à petit, avant que le peloton ne baisse vraiment les bras, laissant une minute d’avance aux fuyards. J’en profitais pour me ravitailler et souffler un peu dans les roues, tout en gênant les relais en tête de groupe.
Soudain, l’allure accélérait à nouveau, et je constatais avec étonnement que notre peloton s’était coupé en deux. Notre groupe d’une vingtaine de coureurs reprenait sa marche en avant, réduisant vraiment l’écart. Je comptais mes coups de pédale, essayant de me préserver au mieux au cas où l’échappée serait reprise.
A deux tours de l’arrivée, je pensais bien que ce serait chose faîtes, mais au moment de produire le dernier effort, tout le monde se regardait. L’échappée reprenait un peu de champ, ce qui allait lui permettre de jouer la victoire. Pour ma part, je continuais à prendre quelques faux relais, puis plaçait une grosse attaque à deux kilomètres de l’arrivée, en ayant le vent en pleine face.
Je creusais tout de suite un bel écart, et revenais facilement sur deux coureurs ayant contre attaqués juste avant. Je soufflais 5 secondes dans leurs roues, puis plaçais un nouveau démarrage sans me relever jusqu’à l’arrivée. Je revenais presque sur un membre de l’échappée qui avait été décroché, mais ne pouvait prendre finalement que la 7ème place après un bel effort.
Mon équipier JB ne pouvait prendre que la 5ème place au sprint, après s’être démené pour lâcher ses concurrents avant la ligne droite finale. Nous étions tous les deux déçus de ne pas avoir pu mieux manœuvrés, mais nous ne pouvions pas faire beaucoup mieux …
Au final, ces trois courses se sont montrées difficiles pour le moral, car je sens bien que j’ai les moyens de faire mieux. J’espère que cela payera sur le Chti Bike Tour qui se court ce dimanche, mais on annonce de la pluie. Et comme vous le savez, je n’aime pas ça du tout et je serais certainement obligé de revoir mes ambitions à la baisse …