Voilà bien longtemps que je n’ai pas pris le temps de poser mes mains sur mon clavier pour vous raconter mes aventures cyclistes. Il faut dire qu’avec un ordinateur plus que récalcitrant et une motivation en baisse ces derniers temps, les ingrédients n’étaient pas réunis pour passer du temps à rédiger ce blog qui me tiens pourtant à coeur. Preuve en est, je disputais en ce jeudi de l’ascension à Etroeungt ma 4ème course de l’année seulement, après Bousies, Beaulancourt et le Tour du Pays de Brie. C’est donc sous un ciel mitigé et un peu à court de forme que j’allais m’élancer sur un circuit que j’affectionne malgré ma grosse chute de l’an dernier…
Une première partie de course convaincante
Notre peloton de 1ère catégorie Ufolep était moyennement garni, avec environ 40 coureurs au départ. Je croisais néanmoins quelques coureurs bien costauds, je savais quelles étaient les roues à prendre. Le circuit d’Etroeungt est réputé difficile, car il est constitué d’un long faux-plat montant en plusieurs paliers, puis d’un long faux-plat descendant jusqu’à la ligne d’arrivée. On est toujours en prise ou presque, impossible de la jouer fine sur ce genre de parcours.
Bien conscient de mes limites du moment, je prenais un départ tranquille en me calant dans les roues, assistant aux premières attaques sans broncher. Mais à la faveur d’une vague, je me retrouvais devant et en profitais pour placer une première accélération au plus fort de la pente. Les trois coureurs m’ayant suivi n’étaient visiblement pas disposés à prendre des relais et le peloton nous reprenait très rapidement. Surpris en bien par mes sensations, je conservais les premières positions du groupe pour éviter de me faire surprendre.
A chaque tour, le faux-plat montant était le théâtre de nombreuses attaques, toutes plus ou moins éphémères. Deux coureurs semblaient au dessus du lot, mais tout le monde sautait dans leurs roues dès qu’ils accéléraient. J’étais pour ma part toujours bien présent, bouchant quelques trous sans difficulté malgré la violence des efforts successifs. Ces multiples accélérations commençaient quand même à m’épuiser, le rythme était toujours bien soutenu sans véritable échappée à l’approche de la mi-course.
La logique respectée
À force de secouer le peloton qui maigrissait tours après tours, les coureurs les plus en forme formaient des cassures qu’il était de plus en plus difficile de combler. Je mettais toute mon énergie dans la bataille, mais je sentais déjà venir des crampes qui allaient contrecarrer mes plans.
Au 6eme passage dans le long faux-plat, un groupe d’une petite dizaine d’hommes creusaient un petit écart, à peine 30 secondes devant mon groupe de chasse. Je sentais que j’avais les jambes pour faire le bon, mais mes crampes m’empêchaient de me dresser avec force sur les pédales. Pas découragé pour autant, je participais à la poursuite avec toute la motivation qu’il me restait !
La situation restait figée pendant deux tours, le groupe d’échappés naviguant toujours à une trentaine de secondes devant nous. Mais notre groupe était à peine plus conséquent que celui nous précédant, et tout le monde ne prenait pas des relais appuyés. Peu à peu, les hommes de tête disparaissaient de notre champ de vision, la course était pliée.
Toujours en course pour un fond de top 10, notre groupe progressait désormais en ordre dispersé, quelques coureurs plus costauds tentant de partir en contre dans les parties les plus difficiles. À deux tours du but, 3 hommes parvenaient ainsi à nous fausser compagnie. J’étais pour ma part incapable de les suivre, à la limite des crampes à chaque fois que je forçais un peu.
La fin de course approchait, je sentais bien que certains en gardaient sous la pédales, mais j’étais bien décidé à ne plus laisser filer personne. Trois de mes compagnons de route abordaient la dernière ascension plein gaz. Incapable de réagir, je revenais au train juste avant le sommet, ramenant tout le monde dans ma roue. Je prenais encore quelques relais en jetant mes dernières forces dans la bataille, avant de me caler en fin de groupe pour respirer un peu. Nous abordions alors la descente précédant l’arrivée, et je décidais sur un coup de tête de placer une attaque à plus de 70 km/h… Cette tentative était rapidement vouée à l’échec, les crampes se rappelant à mon bon souvenir.
L’ensemble du groupe me débordait rapidement juste avant de lancer le sprint. Je ne pouvais même plus me mettre en danseuse, et franchissais la ligne quelques mètres derrière mon groupe, bien loin du vainqueur du jour…
Au final, cette course fut un peu décevante au niveau du résultat, mais rassurante quand à ma condition à quelques jours de la plus grosse course de mon calendrier 2018, les Routes de l’Oise… Affaire à suivre !