Après un début de saison laissant plus la place à l’entraînement qu’aux compétitions, il était grand temps pour moi de remettre un dossard sur mon maillot. En cette veille de Paris-Roubaix, c’est donc à Beaulancourt que je retrouvais mes équipiers Christophe, Paul et Guillaume pour une belle partie de manivelle sur un circuit de 11 km…
Une échappée fleuve loupée de peu
Le beau soleil qui nous accompagnait en ce début avril n’était pas pour me déplaire. Moi qui préfère largement la chaleur au conditions froides et humides, j’étais servi bien avant l’heure ! Après quelques minutes d’échauffement, il était temps de se rendre sur la ligne de départ pour se lancer sur un circuit que je découvrais. N’ayant pas participé à cette course depuis deux ans, j’avais encore en tête l’ancien parcours…
Le premier tour était donc pour moi l’occasion de découvrir ce nouveau tracé, formé de nombreux toboggans mais finalement très roulant. Le peloton était lancé à toute allure et les nombreuses tentatives d’échappées vouées à l’échec. Je tentais malgré tout ma chance au bout de 7 ou 8 kilomètres de course, histoire de tester les jambes qui avaient l’air de bien réagir.
Un tour plus tard, alors que le peloton était toujours secoué de nombreuses attaques, un groupe conséquent commençait à se constituer à l’avant. Christophe avait pu s’y glisser et j’hésitais à y aller à mon tour. Mais en réagissant un peu tard, je ne voulais pas compromettre le début de fugue de mon équipier en ramenant le peloton avec moi. Belle erreur…
C’est un groupe d’une quinzaine d’unité qui prenait les commandes de la course et creusait très vite un bel écart. Il faut dire que beaucoup de clubs étaient représentés à l’avant et que les coureurs de La Cherizienne faisaient un blocage en profitant d’une route étroite.
Des contres, une ballade puis un bon de sortie
Bien conscient qu’un seul homme de Verlinghem dans une échappée aussi conséquente était trop peu, notre équipier Guillaume se lançait dans un contre rageur, suivi par un seul coureur. Ils allaient ainsi batailler pendant plus de 15 kilomètres entre l’échappée et le peloton, avant de se faire reprendre à la faveur d’une accélération à l’arrière.
Un petit groupe prenait à son tour la fuite à la poursuite des échappés, et je réagissais avec un peu de retard. Pris en chasse un peu tardivement par le peloton, je me retrouvais seul entre ces deux groupes et hésitais à faire l’effort. Motivé pour me faire violence, je choisissais de boucher le trou et jetais toutes mes forces dans la bataille pour revenir finalement assez rapidement sur ce contre. Malheureusement, tous les coureurs semblaient déjà bien fatigués et le peloton revenait sur nous au bout de quelques kilomètres.
L’écart avec l’échappée était alors de plus de deux minutes, et je savais bien que la course était jouée. Peu de monde était motivé pour rouler dans notre peloton, et c’est finalement Guillaume qui produisait le plus d’effort en tête de groupe, plus pour se faire mal aux jambes que pour revenir sur le groupe dans lequel nous étions représentés par Christophe.
Je pensais en rester là, mais à l’amorce du dernier tour, le peloton laissait à Guillaume quelques mètres d’avance suite à un gros relais. Je faisais l’effort pour boucher le trou et constatais à ma grande surprise qu’un petit groupe de 7 unités venait de se créer. Le peloton semblait lâcher prise, et nous étions partis dans un baroud d’honneur pour terminer la course. Chacun prenait des relais appuyés et j’étais finalement content de mes sensations à ce moment de la course. Si les muscles de mes jambes étaient proches des crampes, j’arrivais néanmoins à prendre ma part du boulot sans problèmes.
J’abordais les derniers mètres en seconde position et lançais mon sprint à 300 mètres de la ligne. Je n’avais malheureusement plus de force et la majorité des coureurs de notre groupe me dépassaient facilement sans que je puisse accélérer. Je franchissais la ligne en 17ème position, légèrement devant Guillaume tandis que Paul arrivait dans le peloton. Quand à Christophe, il prenait une 4ème place rassurante pour lui qui était blessé en début de saison.
Je retiens de cette course une prestation correcte de ma part, même si j’aurais du me faire violence pour intégrer l’échappée dans laquelle j’aurais été plus utile pour aider Christophe. Les jambes sont quand même bonnes, c’est encourageant pour la suite !