Il y a déjà plusieurs semaines, tout le CC Verlinghem se mettait en route en direction de l’Aisne pour disputer notre première course par étapes de la saison, le Circuit de l’Aisne. J’avais fait de cette épreuve mon premier objectif de l’année, et c’est avec une confiance regonflée par ma 3ème place à Beaulancourt que je m’apprêtais à disputer cette course. Au programme, 3 étapes à disputer dont un contre-la-montre final, et quelques bosses pour pimenter le parcours. Résumé d’une course dans laquelle les échappées n’ont pas eu droit de cité …
1ère étape : un circuit ultra rapide et un manque de vigilance dans le final
La première étape de ce Circuit de l’Aisne 2014 était disputée le samedi après-midi, sur un circuit d’environ 5 kilomètres à parcourir à 14 reprises. C’était bien la première fois que je participais à une course sur un si petit circuit dans le cadre d’une course par étapes. Passée cette première déception, un premier tour de circuit me faisait craindre le pire. La seule bosse du circuit était prise vent de dos, et se passait aisément sur le grand plateau, tandis que le reste du circuit était plat. Autant dire que l’avantage n’était pas donné aux grimpeurs …
Pas démotivé pour autant, je prenais le départ tambour battant en essayant de m’échapper à plusieurs reprises. Toutes les tentatives étaient reprises, jusqu’à ce que le champion de France Franck Duynslager secoue sérieusement le peloton. 4 autres costauds prenaient sa roue, et ce petit groupe prenait vite un peu de champ. Un peu affolé par la situation, je roulais en tête de peloton puis plaçais une très grosse attaque pour partir en contre. Je produisais un énorme effort afin de boucher le trou, et c’était chose faite au bout de 3 km. A bout de souffle, je tentais de participer à l’échappée en prenant quelques relais, mais j’avais laissé beaucoup de jus dans la poursuite. Pensant avoir fait le plus dur, je n’imaginais pas que le peloton allait revenir sur nous quelques centaines de mètres plus loin …
Un peu abattu qu’une telle débauche d’énergie n’ai pas donné lieu à une échappée plus sérieuse, je décidais de prendre un peu de retrait, laissant mes équipiers prendre les bons coups. Malheureusement pour le spectacle, le peloton n’était pas décidé à laisser partir des attaquants, et aucune échappée sérieuse ne voyait le jour. A 4 ou 5 tours de l’arrivée, une tentative de 5 coureurs parvenait quand même à prendre un peu d’avance, mais je ne donnais pas chère de sa peau.
Quelques kilomètres plus loin, nous revenions en effet sur cette ultime tentative et la victoire allait se jouer au sprint. Du moins, c’est ce que je croyais. Un peu perdu par les multiples attardés, je n’avais pas vu qu’un homme seul résistait toujours à l’avant.
Alors que nous décidions de rouler pour préparer le sprint de notre équipier Franck, le podium nous annonçait une minute de retard sur l’homme de tête à l’entame du dernier tour. De mon côté, c’était un peu l’affolement tant la surprise était grande, et j’en voulais au speaker qui n’avait jamais donné les écarts depuis le début de la course. Il nous restait alors 5 kilomètres à parcourir, et nous donnions tout avec quelques équipiers pour réduire l’écart au maximum avec l’homme de tête. Aucun club ne souhaitant nous aider dans cette tâche, il fallait se livrer à fond. A 1 kilomètre de la ligne, nous commencions a apercevoir sérieusement l’homme de tête, mais il était trop tard.
Les équipes de sprinter prenaient les choses en main (enfin !) seulement dans la dernière ligne droite, et lançaient le sprint vent de face. Mon équipier Franck était bien placé, mais un écart l’empêchait de bien lancer son dernier effort. Il prenait une honorable 8ème place, tandis que j’avais suivi pour terminer 12ème de l’étape.
La déception était grande d’avoir laissé filer un homme seul, alors que nous étions encore bien représentés dans le peloton. J’ai manqué d’attention en fin de course, et ça se paye cash !
2ème étape : une belle bosse pour faire la sélection
Au matin de la seconde étape de ce Circuit de l’Aisne, c’est un parcours de 30 km à parcourir 3 fois qui nous attendait. Les écarts au général étant encore assez faible, j’avais la ferme intention avec mes équipiers de faire bouger les choses et de remuer ce peloton trop cadenassé à mon goût.
Dès le départ, les attaques fusaient mais la première partie parcourue vent dans le dos était clairement à l’avantage du peloton. Juste avant de tourner vers une partie avec le vent de côté, je plaçais une première grosse attaque et j’étais suivi dans ce mouvement par quelques coureurs costauds, dont un équipier du leader. Rapidement, un petit écart se creusait, mais l’entente n’était pas parfaite et certains ne prenaient pas des relais très appuyés.
Dans ces conditions, le peloton revenait rapidement sur notre petit groupe et tout était à refaire.
Sachant que nous approchions de la grosse montée du circuit, je me replaçais sagement dans le peloton, alors que mon équipier Julien se portait à son tour à l’avant. Quelques kilomètres plus loin, nous arrivions enfin aux choses sérieuses. Mais malheureusement pour moi, cette fameuse montée n’était finalement pas si difficile, avec un profil d’environ 2,5 km à 5 % de moyenne. Qu’importe, je croyais en mes chances et j’attendais que mon équipier Julien soit repris à mi-pente pour placer une première accélération.
Le vent de face ne m’aidait pas dans cette tâche, et j’étais rapidement rejoint par une bonne partie du peloton. Je retentais ma chance au moment de basculer au sommet, ce qui avait pour effet d’étirer franchement le peloton, mais rien n’y faisait. Au premier passage sur la ligne, nous étions encore entièrement groupés. Sentant bien que cette montée avait fait mal à tout le monde, je choisissais d’attendre la seconde ascension pour retenter ma chance.
Pendant ce temps là, ça s’agitait en tête de peloton, et mon équipier JB se retrouvait à l’avant dans un groupe d’une quinzaine d’unités très dangereux. Il y avait beaucoup de bons coureurs à l’avant, mais les leaders du club de La Cherizienne n’étaient pas présents. Cette grosse échappée était ainsi reprise avant la seconde ascension.
Alors qu’il ne restait que un ou deux coureurs à l’avant, l’équipe du leader plaçait intelligemment un homme à l’avant du peloton, qui faisait le rythme dans la montée. Son tempo soutenu avait pour effet de décourager les attaquants, qui n’étaient pas bien nombreux à se manifester. Pour ma part, j’attendais une fois encore le sommet pour placer une grosse attaque dans le vent, et tenter de m’échapper dans cette partie qui faisait mal à tout le monde. J’étais accompagné dans mon offensive par quelques coureurs, mais nous étions repris par une bonne moitié du peloton, le reste étant éliminé. Le leader des 2ème catégorie ayant sauté, mon équipier Franck pouvait prétendre au maillot !
Il restait alors un tour à parcourir, et la situation n’était toujours pas débloquée. L’équipe du leader sautait sur tous les coups dangereux, et il était difficile de créer de vrais écarts. Une fois encore, je choisissais d’attendre la dernière ascension pour tout donner. Avant ça, un groupe de 3 coureurs dangereux avait pris une vingtaine de secondes d’avance, et personne ne semblait vouloir aller les chercher. Sentant bien le danger pour la victoire d’étapes, nous décidions avec mes équipiers de rouler pour revenir sur ce groupe. C’était chose faite en moins de 5 km, et il ne restait plus qu’à se concentrer sur la dernière montée pour faire le ménage.
A l’approche de la bosse, je me replaçais dans les premières positions, me disant qu’il faudrait attendre au moins la mi-pente pour placer mon attaque. Mais le le champion de France Franck Duynslager en avait décidé autrement. Il plaçait une grosse accélération au pied de la bosse, que je décidais de suivre à contre temps. Je me retrouvais ainsi en contre 200 mètres derrière lui et un autre attaquant, avec un vent défavorable et le peloton à mes trousses. Sentant bien que j’aurais du mal à boucher le trou seul, je décidais rapidement d’attendre les premiers coureurs d’un peloton qui était en train de voler en éclat.
Je me replaçais en 3ème position, derrière un Olivier de Saint Fuscien des grands jours, qui imposait un tempo très élevé pour revenir sur les 2 coureurs de tête. Pour ma part, j’hésitais à en remettre une couche, mais j’avais peur d’exploser en vol si je plaçais une nouvelle accélération. Finalement, c’est sur le sommet que la guerre était déclenchée, avec un vent latéral assez soutenu. Des petits paquets de coureurs attaquaient pour revenir sur la tête, dont mon équipier Franck qui jouait la gagne en 2ème catégorie. J’étais parmi les dernier à faire le bond, pour intégrer un groupe d’une quinzaine d’unités qui allait se jouer la victoire. La descente était parcourue à vive allure, et je relançais le groupe au pied pour favoriser une arrivée groupée pour Franck. Le sprint était lancé assez tôt, et Franck ne pouvait pas mieux faire qu’une 6ème place, alors que je franchissais la ligne en 8ème position.
Même si ce résultat me faisait remonter à la 5ème place du classement général, j’étais très frustré de ne pas avoir eu assez de force pour faire la différence dans la montée. Il faut dire que celle-ci pouvait se grimper sur le grand plateau, et j’aurais aimé un peu plus de déclivité pour faire parler mes qualités de grimpeur …
Un bon CLM pour clôturer ce weekend
Après cette belle étape, il nous restait à parcourir un contre-la-montre de 15 km pour départager les meilleurs. Si vous lisez ce blog régulièrement, vous savez déjà que cette discipline n’est pas franchement ma tasse de thé. Mais pour 2014, j’ai pris le taureau par les cornes et investis dans un vélo de CLM que je vous présenterais prochainement. Ce contre-la-montre final du circuit de l’Aisne était ainsi l’occasion d’étrenner pour la première fois ma nouvelle machine.
Le circuit du jour était clairement à l’avantage des rouleurs, avec de longues lignes droites vent dans le dos, puis un retour vent de face en plein champs et une petite bosse à passer dans le final. Ayant reconnu le parcours la veille en voiture, je savais pertinemment que j’allais souffrir.
A l’échauffement, les sensations était pourtant plutôt bonnes, et je me concentrais avec un peu de musique dans les oreilles et la ferme intention de conserver ma place dans le top 10 au général. Notre équipier Julien qui partait avant nous avait le temps de nous donner quelques indications avant notre départ, qui allait m’être précieuses pour la suite.
Le départ était donc donné vent dans le dos, et je m’appliquais dans les premier kilomètre à bien monter en régime sans me mettre dans le rouge. Je trouvais rapidement mon rythme, et tournais bien les jambes. A mi-parcours, je revenais sur le coureur partis devant moi, ce qui avait pour effet de me booster encore davantage. C’est bien la première fois que ça m’arrivais ! Mais c’était le moment de basculer vers le retour, et le vent de face allait me poser beaucoup de problème. Mon directeur sportif en voiture derrière moi était d’un précieux secours avec ses encouragements, mais je butais contre ce vent et avais toutes les peines du monde à faire passer le compteur au dessus de 35 km/h.
Je m’efforçais à garder la meilleure position possible, mais je sentais bien que ce n’était pas suffisant. La bosse de fin parcours arrivait, et me posait également beaucoup de difficultés. Le manque d’expérience avec le vélo de chrono se faisait sentir, tant j’avais du mal à le relancer en danseuse. Je me rattrapais heureusement dans la descente, parcourue à plus de 70 km/h, avant de franchir la ligne en ayant le sentiment d’avoir tout donné !
Le résultat tombait peu après, avec une 17ème place sur ce contre-la-montre, à 2 minutes du vainqueur qui empochait également le général. Même si cette place n’avait rien d’exceptionnelle, elle traduisait déjà un beau progrès dans cet effort solitaire. Et surtout, j’ai vraiment pris du plaisir pour la première fois dans un contre-la-montre. Malheureusement, j’étais éjecté du top 10 au classement général pour 4 petites secondes, prenant une 11ème place bien maigre par rapport aux objectifs que je m’étais fixés.
Même si la forme était excellente, le parcours de ce Circuit de l’Aisne était bien décevant, esquivant beaucoup de bosses de la région qui auraient pu dynamiter la course et me donner un vrai avantage … Vivement la montagne !
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