Après les premières courses de début de saison plutôt satisfaisantes, mais sans résultats probants, il me tardait d’aller chercher au moins un podium ou une victoire pour traduire ma bonne forme du moment. Pour cela, j’ai choisi avec mes équipiers de me rendre à Beaulancourt la veille de Paris-Roubaix, pour disputer une course sur un circuit que je connaissais bien, légèrement valloné et qui m’avait réussi en 2012 avec une 6ème place au final. Retour sur une course qui me sourit !
Échappée à 6 dès les premiers kilomètres
Le premier tour d’échauffement sur le circuit me permettait de me remémorer les petits faux-plats et tapes-cul qui émaillent ce parcours. Je prenais ainsi le départ en confiance, conscient que j’avais les moyens de bien faire malgré une concurrence bien affutée …
Dès les premiers kilomètres de course, un gros groupe échappés prenait quelques longueurs d’avance, au sein duquel mon équipier JB avait pris position. Bien conscient que la course pouvait déjà se jouer là, je restais vigilent et prenais la roue de tous les contres attaquants, sans toutefois faire l’effort pour ne pas condamner cette offensive dans laquelle nous étions représentés.
Mais après un tour et demi de chasse, le peloton se reconstituais et tout était à refaire.
C’est précisément à ce moment que deux coureurs du club de Méricourt plaçaient une accélération. Je sautais dans leurs roues, sentant bien que tout le monde avait besoin de souffler, et deux coureurs faisaient le bon avec moi. Nous nous retrouvions à 5 à l’avant, quelques secondes devant le peloton, et les relais étaient franchement appuyés. Puis quelques mètres plus loin, nous voyions revenir sur nous l’un des favoris de la course du second gros club de la région, Lieu Saint-Amant. En le voyant revenir, je me doutais bien que cette échappée était vouée au succès …
Effectivement, très rapidement, l’écart avec le peloton s’agrandissait pour atteindre la minute peu avant la mi-course. Pourtant dans notre groupe, l’entente n’était pas parfaite, et quelques petits malins s’économisaient en sautant quelques relais, feignant d’être à bout de souffle. D’autre fois, le favoris de notre échappée prenait de gros relais qui faisaient mal à tout le monde, et qui nous incitaient à en garder sous la pédale pour la fin de course. Malgré ces petites mésententes, l’avance n’en finissait plus de s’agrandir, nous avions déjà course gagnée.
Piégé par plus fort et plus malin
A plus de 4 tours de l’arrivée, alors qu’il nous restait plus de 20 kilomètres à parcourir, le plus fort de notre groupe plaçait une attaque qui laissait tout le monde sans réaction. J’hésitais quelques instants à y aller à mon tour, sachant bien qu’il ne fallait pas laisser trop de champ à ce coureur … Je me ravisais cependant, pensant qu’il lui serait impossible de tenir seul face à 5 sur une si longue distance. Grave erreur …
Je n’avais pas fait attention, mais le peloton des 2ème catégorie (cette autre course se disputant en même temps que la nôtre) n’était plus si loin, ce qui allait profiter à l’attaquant solitaire. Après coup, je pense qu’il avait bien calculé son affaire car il produisait un énorme effort pour revenir sur l’autre course et creuser un écart définitif sur le reste de notre échappée. Nous pouvions l’apercevoir au loin faisant du derrière voiture, puis du derrière “peloton”, profitant de l’accélération de la fin de course des 2ème catégorie. C’était à la limite de la morale, mais il était de toute façon le plus fort …
Dans notre groupe, un autre costaud avait décidé de se faire la belle en solitaire. Sentant bien que les 3 autres coureurs étaient cuits, je me lançais seul à sa poursuite, mais plafonnait rapidement. Je me faisait reprendre, et nous revenions finalement assez vite sur ce second attaquant. Notre fin de course n’était plus très motivante, car la victoire s’était envolée et le peloton ne paraissait pas en mesure de revenir. Il ne nous restait qu’à départager les places d’honneur …
Me sentant encore très en jambe, je veillais à ne pas faire trop d’efforts pour négocier au mieux la petite côte de l’arrivée. Je surveillais quand même le coureur de La Chérizienne Yoann Bisiaux qui avait tenté de partir seul lui aussi, car il me paraissait également encore très frais. Alors que j’attendais le pied de la montée finale pour produire mon effort, lui choisissait d’anticiper dans la descente qui précédait. Un peu surpris, je perdais quelques longueurs à lancer ma machine, et appuyais de toutes mes forces dans la rampe finale.
Je me rapprochais petit à petit, jusqu’à seulement 5 mètres, mais il relançait plus fort que moi sur le replat du sommet, me laissant finalement prendre la 3ème place de cette course.
Si le résultat est plus que correct, je reste quand même un peu déçu de m’être fait piégé de cette façon pour la victoire. Il y avait moyen de faire mieux, mais cette course fut quand même rassurante pour la suite de la saison. Espérons qu’elle m’ouvre les portes de la victoire pour bientôt !
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