Voilà bien longtemps que je n’ai pas parlé du cyclisme professionnel sur blog-cyclisme.fr … Mais avec la Vuelta que nous venons de vivre, je pouvais difficilement faire l’impasse. J’imagine que la plupart des lecteurs de ce blog ont suivi de près ou de loin la course, et ont assisté au sacre de Juan-José Cobo devant Chris Froome et Bradley Wiggins. Étonné ?
Les grimpeurs à la ramasse
Pour ma part, ce podium me paraît complètement inattendu. Entre un revenant, une révélation et un rouleur devenu grimpeur, on peut dire que les surprises sont au rendez-vous. Les grands tours (Italie, France et Espagne) offrent tous les ans leurs lots de nouveautés, mais ce cru de la Vuelta est quand même exceptionnel.
Le début de course fut animé avec dès la 3ème étape un succès de Pablo Lastras en échappé, devant le champion de France Sylvain Chavanel. Ce petit exploit des échappés laissait déjà entrevoir un scénario de course étonnant. Rare sont les grands tours où la 3ème étape ne se termine pas au sprint.
Dès le lendemain, la première arrivée en altitude à la Sierra Nevada voyait le grand favoris perdre pied. Le basque Igor Anton accusait un retard sur la ligne de 1’38” par rapport au vainqueur Daniel Moreno, un autre revenant …
La seconde étape de montagne remettait les grimpeurs à leurs places, avec un succès de Joaquim Rodriguez à San Lorenzo. Mais le grimpeur de poche de la Katusha n’allait pas être à la fête tous les jours. En effet, dès le lendemain, il perdait de précieuses secondes sur ses adversaires dans une arrivée pourtant à sa mesure. Premier signe de faiblesse …
Le contre-la-montre de Salamanque plaçait les rouleurs sur le devant de la scène, tandis que le britannique Chris Froome apparaissait au grand jour en prenant le maillot de leader au nez et à la barbe de son leader Wiggins.
Ce même Wiggins allait récupérer rapidement le paletot rouge, avant la terrible ascension de l’Angliru. Sur ces pentes abruptes, l’oublié Cobo terrassait ses adversaires et prenait la tête du classement général qu’il n’allait plus quitter. Derrière lui, les coureurs de Sky s’époumonaient mais ne pouvait rien faire, tandis que le vainqueur sortant Vincenzo Nibali ne retrouvait pas ses jambes de l’an dernier.
Bilan final : Nibali se prend 4’30” au général, Rodriguez plus de 15′, Sastre plus de 20′, et Anton trainait sa misère à 51′ malgré un victoire d’étape. Étonnant vous dis-je !
Au bénéfice du doute
Juan-José Cobo, vous ne vous en souvenez plus ? En 2008, c’était l’équipier de Riccardo Ricco et Leonardo Piepoli à la Saunier Duval. A cette époque, il marchait comme un avion, puis nous ne l’avons plus vu aux avants-postes avant cette dernière Vuelta. Sans vouloir faire de scandale, comment ne pas croire à l’arnaque ?
Derrière lui, nous retrouvons deux formidables grimpeurs : Christopher Froome, qui n’avait jamais rien montré de tel auparavant, et Bradley Wiggins, le roi de la perte de kilos qui vous change un rouleur en grimpeur … Je suis toujours l’actualité du cyclisme avec intérêt et attention, et cela fait bien longtemps que la logique ne fait plus partie de ce milieu. La glorieuse incertitude du sport ? Peut-être, mais je crois plus certainement que le vélo professionnel est encore gangréné par les trousses à pharmacie peu reluisantes.
Bien entendu, cette vision des choses n’engage que moi. Mais les résultats des différentes courses en 2011 sont bien étranges …