Etape du Tour 2012 : le sort s’acharne entre Albertville et La Toussuire

Dimanche 8 juillet, 4h45. Après une courte nuit pendant laquelle le sommeil est toujours difficile à trouver, ça y est, le jour de l’Etape du Tour Acte 1 est arrivé ! Des mois de préparation, une forte envie d’en découdre, et … de la pluie. Voilà une invitée que nous n’avions pas prévue avec mes compagnons de route, Guy (@GV80) et Rémi (@RemiPiat). Tout au long de la route qui nous mène au départ, je ne cesse de maudire ce fichu été qui n’arrive jamais, et je me demande comment m’habiller, moi qui déteste les conditions humides pour courir … Qu’importe, c’est l’objectif de l’année, il faut y aller !

Départ canon !

Grâce à un très bon dossard, je prend place dans le premier sas, sans pression. Vu que le temps se dégage, je décide d’abandonner mon vieil imperméable que je cède à un spectateur bien surpris. Le départ est donné un peu après 7h, et je passe la ligne assez rapidement après les premiers. Je remonte tout de suite un maximum de coureurs, et au bout de 5 km parcourus à vive allure, je m’approche de la tête de course que j’aperçois.
A partir de ce moment, il est difficile de remonter, car la route n’est pas très large, et ça frotte pas mal. Je profite d’un bas-côté à peu près praticable pour remonter en tête de peloton, mais c’est n’est pas facile. Pour ne rien arranger, la route est particulièrement humide, et nous sommes trempés par les projections des roues au sein du peloton.

Au bout d’une vingtaine de kilomètres, nous attaquons la première ascension du jour avec le Col de la Madeleine. Il était temps, je commençais à me refroidir sérieusement … Étant bien placé au pied, je me retrouve avec les meilleurs coureurs de ce peloton géant, mais je me garde bien de me mettre en sur-régime. Après environ 3 kilomètres de montée, je décide de me mettre à mon rythme, et laisse filer le groupe de tête pour ne pas me griller d’entrée.

A ma grande surprise, l’allure devant n’est pas infernal, et je parviens sans difficultés à conserver un écart raisonnable de 150 à 200 mètres avec le premier groupe fort d’une centaine de coureurs. A mi-pente, à la faveur d’un replat puis même d’une petite descente, je parviens à revenir en tête et je me cale dans les roues pour la suite de l’ascension. Malheureusement pour moi, les premières attaques fusent, et le rythme accélère à nouveau. Une nouvelle fois, je reste raisonnable, et je bascule au sommet de cette première difficultés avec quelques coureurs lâchés.

Dans la montée du Col de La Madeleine
Dans la montée du Col de La Madeleine

Le début de la descente est un peu humide, mais ne me gêne pas trop pour la descente que je mène tambour battant ! Je profite des qualités dynamique de mon Look 695 et du freinage exceptionnel de mes roues R-Sys SLR pour m’éclater à chaque virage. Ce rythme élevé me permet de reprendre de nombreux concurrents. Les bons descendeurs ne sont visiblement pas légion sur les cyclosportives …

Le Glandon, cet enfer …

Au bas de la descente du col de La Madeleine, nous devons effectuer une petite boucle sur le plat d’environ 8 kilomètres. J’espérais me retrouver dans un groupe conséquent, mais je me retrouve quasiment seul au monde, avec seulement deux coureurs pour m’accompagner dans cet effort. Chacun prend ses relais, et nous évoluons à une belle allure mais sans vraiment taper dans nos réserves. L’entrée dans le village de Saint Etienne-de-Cuines marque la fin de ce petit repos. A partir de ce moment, il n’y aura plus un seul mètre de plat …

Nous attaquons les pentes abruptes du Glandon, qui est le col le plus redouté pour cette journée hors du commun. Effectivement, dès les premiers lacets, il faut vraiment s’employer pour avancer. La pente oscille toujours autour de 10 %, et les moments de repos sont rarissimes. J’essaye de maintenir un rythme régulier, mais mon compteur ne m’indique pas plus de 13km/h en moyenne. C’est dur, très dur, et je ne double pas grand monde au cours des 19 km d’ascension …
Les 5 derniers kilomètres sont les plus difficiles. Nous arrivons en haute montagne, nous sommes en plein soleil et il commence à faire vraiment chaud. Et pour couronner le tout, mon vélo va me jouer un mauvais tour … A environ 4 kilomètres du sommet, je remarque que ma selle bouge beaucoup. Et quelques mètres plus loin, c’est la catastrophe ! Le chariot de selle est complètement desserré, et je ne peux quasiment plus m’asseoir sur ma selle. Quelle idée de l’avoir changé deux semaines avant le départ !

J’essaye de ne pas paniquer, et je parcours environ 1 kilomètre en danseuse jusqu’à un groupe de camping-car. Heureusement pour moi, un aimable fan du tour dégaine sans clés Allen, et me resserre ma selle en quelques secondes. Je perd certainement trois à quatre minutes dans l’affaire, mais je me dis que rien n’est perdu. Malheureusement, à peine 500 mètres plus loin, ça recommence …
Cette fois, le coup est trop fort, la tête n’y est plus, mais je m’accroche. Je sais qu’il me reste environ 2 kilomètres jusqu’au sommet, où j’espère qu’un camion de l’assistance Mavic pourra m’aider.

Je me hisse tant bien que mal jusqu’au col du Glandon, et même si ces deux derniers kilomètres d’ascension sont terribles, je suis particulièrement content d’apercevoir un camion jaune sur le parking … Je me précipite sur les mécanos, qui prennent en main le problème, et en profitent pour huiler ma chaîne qui couine depuis quelques kilomètres. Après 5 minutes d’arrêt, je remonte sur mon vélo, et je me rend très vite compte que ma selle est particulièrement mal réglée. La galère n’est pas finie …
Un peu dépité par la situation, je m’arrête longuement au ravitaillement du Glandon, pour bien manger et souffler un peu. Cet arrêt dur facilement 15 minutes, alors que j’avais prévu de sauter ce ravitaillement.

C'est dur dans le col du Glandon !
C’est dur dans le col du Glandon !

Mollard facile, la Toussuire, terrible !

Après une très courte descente, nous attaquons les deux dernières kilomètres de la Croix de Fer. La pente n’est pas très élevée, mais le moral n’y est plus, et je me fais doubler par quelques coureurs. Mais dès le sommet passé, la route sèche et la perspective d’une belle descente me remotive.

Une fois de plus, je lâche les freins et profite à fond de la route fermée. J’enchaîne les épingles à toute vitesse, et je me fais vraiment plaisir. Cette descente sportive me permet de reprendre un paquet de coureurs, et de refaire en partie mon retard …

Sans transition, nous attaquons le col du Mollard. Avec seulement 6 kilomètres à gravir, il s’agit de la plus petite difficulté du parcours. J’attaque les premières pentes avec beaucoup de rage, et je remonte petit à petit les concurrents qui me précèdent. Je m’amuse dans ce col au profil très irrégulier, qui me convient parfaitement avec ses nombreux changements de rythme. J’arrive rapidement au sommet, et attaque une nouvelle fois une descente technique à fond. Là encore, les virages s’enchaînent, et me permettent de doubler à nouveau de nombreux coureurs.

Les paysages derrière sont magnifiques !
Les paysages derrière sont magnifiques !

L’entrée dans Saint Jean-de-Maurienne se fait à tout allure, mais marque le début de la montée finale vers La Toussuire. Au pied, il fait plus de 35°, et la fatigue commence sérieusement à se faire sentir. Les premiers kilomètres sont déprimants avec de longues lignes droites très pentues et en plein soleil. Je réalise pourtant un bon début d’ascension qui me permet de garder ma place.
Les kilomètres défilent très lentement, mais je m’accroche, et le léger replat à 5 kilomètres de l’arrivée fait du bien. La chaleur et la longueur de la course n’aident pas vraiment à s’alimenter, et le goût sucré me devient insupportable. Patatras, pour ne rien arranger à ma course, je suis victime d’une belle fringale à 2 kilomètres de l’arrivée.

Alors que la route s’aplatit franchement, je suis incapable de relancer la machine, et reste planté à 15 km/h. Je commence à voir des étoiles à la flamme rouge, et je donne tout ce que j’ai, c’est à dire rien, pour terminer cette fichue course. Je passe la ligne dans un état second, et m’écroule complètement une fois passé l’arrivée. Il me faudra plus de 30 minutes pour me relever et reprendre mes esprits, après avoir avalé une bonne dizaine de madeleines !

Arrivée en fringale, c'est pas le top ...
Arrivée en fringale, c’est pas le top …

Je termine ce premier volet de l’étape du Tour 2012 en 220ème position, en ayant perdu quasiment 25 minutes suite à mon ennui mécanique, et sans compter la perte de motivation … J’estime que j’aurais terminé largement dans les 100 premiers, autour de la 80ème place, ce qui était mon objectif initial.
La déception est de mise à l’arrivée, même si je sais que physiquement j’étais au rendez-vous. Je me suis quand même bien éclaté dans les cols, et c’était bien là l’essentiel.

Il s’agissait de ma 4ème étape du Tour, et c’était sans conteste la plus dure, avec ce terrible Col du Glandon, qui aura eu raison de plus d’un cyclosportif. C’est promis, j’y reviendrais, avec une selle bien serrée ! J’ai une revanche à prendre …

6 thoughts on “Etape du Tour 2012 : le sort s’acharne entre Albertville et La Toussuire

  1. Bonjour,
    Ce beau récit me rappelle de bons souvenirs maintenant.
    Un gentil sort, pas de chute, ni de casse c’est l’essentiel.
    La prochaine fois on passera chez mon réparateur de vélo avant 🙂
    C’est vrai le col du Glandon fut terrible, ce n’est que maintenant que je le découvre au vu de cols qui me paraissaient durs et que je monte allègrement.
    Je m’amuse même à chercher des côtes à fort pourcentage!
    Ca y est je commence à établir mon calendrier de fin de saison.
    Samedi 15/09, je suis dans le Pas de Calais à Lillers où se déroulent les championnats de France élus.
    Je vous embrasse bien fort
    A bientôt
    Guy

  2. Ton problème de selle est bien visible sur les vidéos Mavic ! Dommage, je comprends un peu la démotivation. J’ai ressenti la même chose en crevant dans le SAS de départ lors de L’EDT 2 … Et pourtant la course n’était même pas commencée … :p

    Très content d’avoir fait ta connaissance. J’espère qu’on pourra rouler un peu ensemble durant tes vacances cette été.

    A bientôt 😉

    Ps : (j’attends plutôt le compte rendu de l’EDT 2, car celui la je le connaissais déjà :D)

  3. Effectivement on voit bien sur l’arrivee au Glandon. La loose quand même !

    Tu ne m’avais pas dis que tu avais crevé sur l’acte 2 ! Pas cool non plus et bien stressant avant le départ …

    Très content aussi de t’avoir rencontré, et partant pour partager de nouvelles aventures du genre !

    Pour le CR de l’acte 2, ça va pas tarder …

  4. Hello Guy ! Oui tu as raison, l’essentiel était de terminer sans bobos. Mais on ne se refait pas, quand on a un objectif dans la tête …

    Effectivement, sacré morceau ce Glandon. On s’en souviendra longtemps …
    Profite bien de tes vacances et à la prochaine !

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