Excusez-moi pour ce titre racoleur, mais ce Paris-Roubaix 2010 fut mi figue, mi raisin de mon point de vue.
C’est vrai, les coureurs nous ont offert comme tous les ans un spectacle impressionnant, et Cancellara a virevolté sur les pavés comme jamais il ne l’avait fait auparavant. Son arrivée au vélodrome de Roubaix fut émouvante, tant l’émotion et la satisfaction de la victoire pouvait se lire sur son visage. Juan-Antonio Flecha nous a gratifié d’une explosion de joue à l’arrivée, pour justifier une belle troisième place. Bref, c’était la joie chez les coureurs. Enfin sauf pour Tom Boonen …
L’objet de cet article, c’est plutôt la déception que j’ai ressentie sur le bord des routes …
La gendarmerie en force sur le parcours
Tout a commencé dès le vendredi soir précédent l’épreuve. Je m’entraîne régulièrement du côté de Cysoing, et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir plus de 48h avant le départ, des dizaines de gendarmes dans la région. Devant chaque entrée et sortie de secteur pavé, une voiture bleue est en travers, bloquant tout accès aux véhicules motorisés, et hurlant sur les malheureux cyclistes voulant s’aventurer sur les routes bosselées.
En conséquence, je vous laisse imaginer la délégation de gendarmes qui était déployée sur l’épreuve le dimanche matin de la course. En passant au Carrefour de l’Arbre vers 10h du matin, on se serait cru à un défilé du 14 juillet sur les Champs Élysée !
Pour la petite histoire, ces mesures de “sécurité” ont été prises suite aux “débordements” de l’an dernier, ou de nombreux compatriotes de Tom Boonen, un peu éméchés, ont vilipendé de façon peu glorieuse les coureurs étrangers (comprendre non belge). Ces mêmes spectateurs passionnés ont également eu la malveillance de confondre les champs des environs avec une déchetterie pour cannette de bière.
C’est sûr, ce n’était pas classe, mais il y avait peut être d’autres solutions à envisager que de bloquer tout accès aux secteurs pavés …
Beaucoup moins de monde au Carrefour de l’Arbre
Comme tous les ans, je me suis rendu vers 15h sur le secteur du Carrefour de l’Arbre, afin de sentir l’ambiance de cet enfer du Nord, et voir au plus près les coureurs en plein effort.
En conséquence de toutes ces interdictions, je pense qu’il y avait au moins deux fois moins de monde par rapport à l’an dernier, et surtout beaucoup moins d’ambiance. Pour preuve, les juniors qui courent la course trois heures avant les pros, n’ont quasiment pas eu de spectateurs tout au long des secteurs pavés, contrairement aux autres années ou les cohortes de supporter belges étaient déjà bien en place.
Même s’il y a eu des abus, je trouve quand même bien dommage d’en arriver là, et de casser l’ambiance qui peut régner sur ces derniers secteurs pavés. Assurément, il faudra être moins radical l’an prochain, pour qu’à nouveau, Paris-Roubaix soit une fête convivial et passionnée.
Allez, je vous livre quand même les quelques photos que j’ai eu le temps de prendre :