Après la course bien humide de Gommegnies, c’est à Bruille St Amand que j’avais décidé de poursuivre ma saison en ce début mai. Il était temps d’enchaîner les courses, car l’échéance des Routes de l’Oise approchant, il fallait accumuler les kilomètres en course… Même si la pluie semblait s’éloigner, le vent était toujours présent et allait forcément peser sur la course…
Une échappée qui part dès les premiers kilomètres
Après avoir récupéré mon dossard, et pour la première fois sur une course Ufolep dans le Nord un transpondeur, j’effectuais quelques aller-retours aux abords de la ligne d’arrivée pour échauffer les jambes. Je retrouvais une bonne partie de mes équipiers et équipières, et profitais de ces quelques instants de répit pour discuter avec les uns et les autres. Je n’avais pas encore conscience que j’allais passer une après-midi… difficile !
Le départ était donné sous un beau soleil, avec pour une fois un beau peloton d’une cinquantaine de coureurs en première catégorie. Dès les premiers mètres, plusieurs coureurs passaient à l’offensive, sans laisser à personne la possibilité de tourner les jambes et échauffer les muscles. Pas trop emballé à l’idée de faire un gros effort à froid, je ne cherchais pas à prendre les roues et suivais le rythme du peloton, déjà bien étiré.
Mais au bout de 3 kilomètres, c’est un vrai groupe d’une dizaine de coureurs qui prenaient un peu d’avance. Thibaut n’ayant pas réussi à prendre le train en marche, nous nous retrouvions tous les deux dans le peloton, partagés entre la volonté de faire l’effort pour réduire l’écart ou rester dans les roues pour faire travailler les autres équipes.
Le groupe de tête, longtemps en ligne de mire du peloton avec une quinzaine de secondes d’avance, prenait finalement son envol au bout de quelques tours de circuit. Il faut dire que dans le peloton, les attaques fusaient dans tous les sens, rendant la poursuite finalement peu efficace. Et de mon côté, je n’étais pas à la fête…
Garder les roues, seul objectif du jour
Sans faire le fou mais en essayant quand même de me glisser dans quelques tentatives de contre, je sentais bien que les jambes ne répondaient pas comme d’habitude. J’éprouvais énormément de difficultés à maintenir des efforts de durée moyenne, ce qui était très pénalisant sur ce genre de circuit presque parfaitement plat.
Après une attaque vite reprise par le peloton, je manquais de peu de me faire lâcher, ayant toutes les difficultés à rependre les roues. J’en râlais même sur mon vélo, tellement frustré de ne pas être au niveau ! Toute la fin de course étaient parcourue ainsi, en ne maintenant ma position dans le groupe que par la force mentale, tant je manquais de moyens physiques pour être plus à l’aise.
Thibaut lui avait les jambes, et se faisait violence pour provoquer une contre-attaque avec l’espoir de revoir la tête. Mais c’était peine perdue, l’écart était déjà trop important… S’il parvenait à s’échapper dans un petit groupe à une vingtaine de kilomètres de l’arrivée, les relances répétées de notre peloton finissaient par réduire l’écart, mettant fin à la fugue de mon jeune équipier.
C’est donc au sein du peloton que nous allions rejoindre la ligne d’arrivée, pour se jouer une des dernière place dans le top 15. Etant complètement épuisé par la course, je ne prenais même pas la peine de bien me placer, et franchissait la ligne à une piteuse 39ème place, bien loin de mes ambitions initiales. Je rentrais chez moi bien dépité par cette prestation, essayant de comprendre ce qui n’avais pas fonctionné dans mon approche de la course.
Heureusement, le mois de mai et ses jours fériés allaient me permettre de me rassurer quelques jours plus tard…