Comme l’an dernier, c’est à Bousies, petit village du Nord de la France, que j’avais décidé de reprendre la compétition après les longs mois d’hiver. Mais alors que le thermomètre affichait des températures proches de 0° il y a un an, c’est cette fois un ciel relativement clément et une température “correcte” qui nous attendait au départ. Mais cette fois, c’est le vent très soutenu qui allait peser sur la course…
Retrouver les automatismes du peloton
Retrouvant sur place de nombreuses têtes connus, je me préparais tranquillement en reprenant les habitudes de la course. Epingler le dossard, se changer, gonfler les boyaux et partir pour l’échauffement, voilà le rituel qui permet de se mettre en condition avant de partir à la guerre !
Les premiers tours de roue sur mon nouveau vélo en configuration course me donnaient un sérieux coup de motivation, malgré la fatigue qui m’accompagnait pour cette première course. Enchaînant de grosses journées au travail cumulées avec quelques nuits blanches provoquées par les petites maladies des enfants, je ne me présentait pas au meilleur de ma forme.
Je prenais donc la direction du circuit du jour, largement balayé par le vent et que je pensais propice aux coups de bordure. Je me préparais psychologiquement a affronter un vent latéral assez fort, mais je constatais qu’à aucun moment le circuit n’était propice à de tels faits de course. De grandes haies bordant la route diminuait largement le souffle, il n’allait pas être possible de secouer le peloton…
Je choisissais de porter uniquement un maillot court avec manchette, et grelottait un peu sur la ligne de départ. Je m’attendais à vite me réchauffer, le rythme des premières courses de la saison étant toujours très rapide. A 13h, le départ était lancé pour mon plus grand plaisir, et je remontais tout de suite dans les premières positions de notre imposant peloton.
Les premières attaques fusaient déjà, nous roulions à plus de 55 km/h vent dans le dos et je préférais observer tout ça en laissant mon corps monter en température.
Au premier passage sur la ligne, un petit groupe devançait le peloton de quelques secondes. Placé dans la roue d’un des favoris de la course, je le voyais descendre les vitesses et préparer une attaque. Voyant les choses venir, je m’agrippais à mon cintre et sautais dans sa roue dès qu’il se levait de la selle. Son démarrage était si violent que je perdais quelques longueurs et devais boucher un petit trou au prix d’un énorme effort. Nous rattrapions rapidement les hommes de tête et les relais s’organisaient immédiatement. Malheureusement, le peloton était vigilant et ne nous laissait pas de marge de manoeuvre, nous étions rapidement revus.
Ce premier effort assez violent m’obligeait à souffler un peu, je redescendais dans le peloton en laissant passer l’orage. Heureusement, mes équipiers Christophe et Thibault avaient toujours de l’énergie et se plaçait successivement dans les attaques qui s’enchaînaient.
Peu avant la mi-course, un groupe conséquent se dégageait, dans lequel Thibault avait réussi à prendre place. Les gros poissons étant également présents dans cette échappée, la messe semblait dite !
De beaux efforts jusqu’en fin de course
Confiant dans les capacités de Thibault à maintenir sa position dans l’échappée, je redescendait dans le peloton pour prendre des nouvelles de Christophe et notre nouvel équipier Sylvain. Les jambes commençaient à tirer pour tout le monde, mais la motivation était encore là pour éventuellement prendre position dans un contre.
Bien décidé à me faire violence, je remontais dans les premières positions et suivais quelques accélérations sans conséquences. Puis, à une vingtaine de kilomètres de l’arrivée, je plaçais une grosse attaque dans une partie exposée au vent. Fournissant un gros effort sans me retourner, j’avais le plaisir de me faire relayer par deux coureurs qui avaient suivi le mouvement.
Un peu à bout de souffle, je pensais à prendre leurs roues mais je mobilisais toutes mes forces pour tenir le choc. Quelques relais étaient rapidement enchainés, à bloc, mais l’écart avait du mal à se creuser. Heureusement, nous recevions le renfort de 5 autres coureurs, dont Christophe, ce qui nous permettait d’espacer un peu les relais. Ce groupe d’une petite dizaine d’hommes s’organisait tout de suite, et nous pouvions réellement envisager de distancer le peloton. Je ne tergiversais pas et prenais mes relais à bloc, en espérant creuser rapidement l’écart.
Malheureusement, après quelques kilomètres intenses, le peloton revenait sur nous. Tout était à refaire…
Bien entamé par cet effort, je descendais un peu dans le peloton, sentant bien qu’il serait compliqué de s’en échapper. Le rythme était de toute façon très rapide, et le vent calmait les ardeurs de tout le monde. N’ayant aucune information sur l’avance de l’échappée, je me résignais à terminer ma course au sein du peloton pour ne pas prendre de risque dans un sprint pour la 16ème place…
C’est donc sans trop forcer que je franchissait la première ligne d’arrivée de ma saison 2019, satisfait d’avoir réalisé de beaux efforts et quelque peu rassuré sur ma condition. Encore un peu d’entraînement, quelques enchainements de course, et je devrais pouvoir un peu m’amuser sur les courses cette année…