Au retour de la Forestière Cyclo, et après avoir enchaîné un bon bloc d’entraînement pour préparer cette échéance, je voulais profiter de ma bonne forme pour épingler encore quelques dossards et tenter pourquoi pas d’obtenir de bons résultats, ou d’aider mes équipiers à le faire. Mais dans le Nord, les courses sont désespérément plates, et c’est avec des ambitions mesurées que je me présentais au départ des courses de Nomain, puis de Wavrin le weekend suivant. Retour sur ce qui fut finalement une relative réussite…
De bonnes jambes à Nomain, une tactique à revoir
Le samedi 29 septembre, c’est donc dans le charmant village de Nomain que j’avais rendez-vous avec mes équipiers Christophe et Thibault, sur une course que j’avais découvert l’an dernier. Le circuit est tracé sur de belles routes à travers le village et la campagne environnante, présente quelques virages serrés mais laisse la part belle aux rouleurs qui peuvent s’en donner à cœur joie !
Sous un beau soleil, mais une relative fraicheur, je me plaçais sur la ligne de départ avec la ferme intention de bien faire. Dès le départ, je tâchais de bien me placer sur ce parcours dont les virages étirent le peloton. La première ligne droite nous permettait déjà d’atteindre une vitesse hallucinante de 58 km/h, ce qui ne calmait pas pour autant les ardeurs des premiers attaquants du jour. Pour ma part, je restais sagement dans les roues, attendant une petite accalmie pour me montrer.
Au bout de 15 minutes de course, cette accalmie arrivait. Alors qu’un petit groupe de 4 coureurs avait pris une vingtaine de secondes d’avance, je profitais d’un relâchement du peloton pour placer une belle attaque. J’étais suivi dans mon effort par deux coureurs de St André, dont le favoris de la course qui allait me faire souffrir. Celui-ci passait un énorme relais, je peinais vraiment à tenir sa roue, et il me lâchait définitivement en prenant un virage à toute allure alors que j’étais plus prudent. Le temps de relancer, le mal était fait d’autant plus que son équipier en profiter pour attaquer lui aussi afin de le rejoindre.
Un peu dégoûté par la situation et bien conscient que je ne pouvais boucher l’écart tout seul après ce violent effort, je décidais de me relâcher pour me faire reprendre par le peloton. J’y retrouvais mes équipiers Christophe et Thibault… Le temps de retrouver un second souffle dans ce groupe lancé à vive allure, je constatais avec surprise que les échappés n’étaient plus si loin. Et effectivement, vers la mi-course, les cartes étaient rebattues. Je nourrissais tout de suite moins de regrets de ne pas avoir pu suivre…
Comme bien souvent dans ce cas-là, les attaques reprenaient de plus belle et secouaient le rythme déjà élevé de notre groupe. Et rapidement, un nouveau groupe de 9 coureurs parvenait à se faire la belle. Ayant loupé le bon coup comme mes équipiers, je profitais d’un petit ralentissement du peloton pour placer un contre et tenter de rejoindre le groupe de tête. Je produisais un gros effort, et constatais en me retournant que le junior qui m’avait fait sauter en début de course avait suivi le mouvement. Et alors que je pensais me rasseoir, il ré accélérait en me dépassant ! Je me dressais à nouveau sur mes pédales mais les toxines envahissant les muscles de mes jambes ne permettaient plus de poursuivre un tel effort. J’étais obligé de le laisser partir en le voyant revenir sur la tête de course, alors qu’un autre groupe de coureur semblait se détacher à l’avant du peloton.
C’est finalement un contre d’une dizaine d’hommes qui se constituait, mon attaque n’ayant pas été vaine. Je prenais tout de suite quelques relais pour tenter d’organiser la poursuite, mais voyais bien que tout le monde n’était pas prêt à se mettre à la planche. Nous étions toujours 5 ou 6 à tourner, mais des petits malins se contentaient de suivre le rythme, ce qui n’aidait pas à la bonne entente dans le groupe. Pour ma part, je ne ménageais pas ma peine et peu à peu, nous nous rapprochions très sérieusement de la tête de course.
On nous annonçait 5 secondes de retard et dans une longue ligne droite vent dans le dos, un des coureurs qui ne participait pas à la poursuite en profitait pour faire le bon. Venant de prendre un gros relais, je ne pouvais pas y aller et constatait avec un certain dépit que cette mentalité de « raton » était parfois payante…
Sans me démobiliser pour autant, je continuais de rouler mais la mésentente était de plus en plus grande dans notre groupe de contre. Et le résultat n’allait pas se faire attendre. Tours après tours, notre retard recommençait à croître, jusqu’à atteindre 45 secondes alors qu’il restait moins de 20 km à parcourir. L’affaire semblait pliée. Pourtant, mes espoirs renaissait quand je voyais revenir de l’arrière un petit groupe de coureur dont faisait partie mon équipier Christophe. La belle affaire, ces bons rouleurs allaient peut-être nous permettre de renverser la vapeur…
Aussitôt dit, aussitôt fait ! Le rythme s’accélérait franchement, et quelques coureurs initialement dans notre contre en faisaient les frais. Ne restaient plus que les plus costauds et courageux pour prendre des relais, dont j’essayais de faire partie tant bien que mal. Les jambes devenaient dures, je devais me mettre à plat ventre pour assurer ma part de travail. Mais comme souvent dans ces cas-là, les plus émoussés commençaient à sauter des relais, et d’autres petits malins pensaient profiter de notre travail pour jouer la gagne. Cela avait pour effet de désorganiser le groupe, qui ralentissait à nouveau. Et à 3 tours de l’arrivée, tous nos espoirs s’envolaient. L’écart dépassait à nouveau la minute !
Sans possibilité de jouer le top 10, je continuais malgré tout mon effort pour le plaisir d’aller au bout. La cohésion n’était plus vraiment là, et au dernier passage sur la ligne avant l’arrivée, Christophe plaçait une violente attaque pour tenter de finir seul. Personne ne prenant vraiment la poursuite à son compte, je constatais que sa tentative n’était pas forcément vouée à l’échec. Malheureusement, le retour vers l’arrivée vent de face allait lui être fatal. Notre petit groupe plaçait un gros coup d’accélérateur et le pauvre Christophe était repris.
Je me plaçais pour le sprint sans vraiment d’ambitions et me faisait surprendre par l’attaque d’un vieux briscard ayant passé toute la course dans nos roues, et qui se payait le luxe de nous faire le sprint pour la 11ème place. Je trouvais pitoyable ce comportement… Qu’importe, je franchissais la ligne en 14ème position, plutôt satisfait de ma course et surtout des bonnes sensations retrouvées en cette fin de saison. Comme quoi, l’entrainement paye toujours !
Dans la bonne à Wavrin pour finir la saison sur une bonne note
Après ma bonne prestation à Nomain, et compte tenu des conditions estivales de ce début d’automne 2018 dans le Nord, je ne pouvais pas manquer la course de clôture à Wavrin, dont le circuit est situé à moins de 10 kilomètres de chez moi.
J’y retrouvais avec plaisir mes équipiers Christophe et Thibault, ainsi que mes enfants et quelques amis comme supporters. Même si ce circuit très roulant n’était pas fait pour moi, j’avais la ferme intention de donner le meilleur de moi-même et pourquoi pas d’aller chercher un résultat.
Le départ était donné une fois de plus sous un beau soleil et une relative fraîcheur que nous n’allions pas avoir le temps de ressentir… Le rythme imposé par le peloton était très élevé dès le départ, je restais sagement dans les roues, étant incapable de placer une attaque à cette vitesse ! Les tentatives étaient pourtant nombreuses en ce début de course mais personne n’arrivait à vraiment creuser l’écart. Le peloton avait tendance à se morceler au fil des relances, je me concentrais pour rester à l’avant pour ne pas subir les plus gros changements de rythmes…
Mes équipiers n’étaient pas avares d’efforts, surtout Christophe qui paraissait bien en jambes en cette fin de saison. Puis à force de coups de boutoirs, un peu après la mi-course, je voyais partir un beau groupe de rouleurs dont faisait partie Christophe. La belle affaire !
Creusant tout de suite un écart d’une dizaine de secondes, je me doutais bien que cette échappée était la bonne. Et je n’étais pas seul à le penser ! L’un des coureurs les plus costauds de notre peloton qui s’était fait piéger plaçait une énorme attaque, que j’avais la présence d’esprit de suivre ! Je prenais tout de suite un gros relais, me disant que nous serions plus à l’aise à deux du club à l’avant… Encore fallait-il boucher le trou ! Je m’accrochais de toutes mes forces et parvenait à faire la jonction à bout de souffle…
Sans avoir le temps de respirer, je prenais tout de suite mes relais pour favoriser la cohésion du groupe et creuser l’écart avec le peloton. A 12, les relais ne revenaient pas trop vite, mais j’avais toutes les peines du monde à retrouver des couleurs.
Il faut dire que l’allure moyenne depuis le début de la course était très élevée, et qu’il ne baissait pas au sein de cette échappée ! Je me demandais un peu ce que je faisais là, mais ne boudait pas mon plaisir d’être dans le bon groupe pour la première fois de l’année. Les kilomètres défilaient vite, chacun assumant de façon généreuse sa part de travail. Mais à 10 km de l’arrivée, cette belle entente était brisée par l’attaque d’un gros rouleur… A plus de 50 km/h, celui-ci arrivait à prendre 100 mètres d’avance, impressionnant !
Sans s’affoler, le reste du groupe continuait à enchaîner les relais tout en augmentant progressivement le rythme. Me retrouvant à l’avant à ce moment-là, je devais fournir un gros effort pour assurer ma part de travail, ce qui ne présageait rien de bon pour la suite. J’étais tout simplement à fond ! Le fuyard était rapidement revu, et s’enchaînait une série d’attaques plus ou moins tranchantes qui avaient pour effet de disloquer le groupe. Alors que Christophe avait encore de l’énergie et participait aux offensives, j’étais contraint de rester dans les roues, arc bouté sur mon vélo. J’étais à peine capable de prendre des relais pour boucher les trous, le rythme était maximum ! Étonnamment, le groupe des 12 coureurs se reformait régulièrement, personne n’ayant la force de faire la différence mais personne n’étant totalement largué non plus.
Après une dernière série d’attaques, je parvenais à rentrer sur le groupe à 500 mètres de la ligne, complètement à bout de souffle. Et c’est donc dans cette configuration qu’allait se jouer la victoire. Évidemment à ce jeu là, je n’en menais pas large face aux rouleurs qui m’entouraient, et lançais mon sprint dans les roues sans être capable de remonter les plus costauds. Je franchissais la ligne en 10ème position, un peu derrière Christophe qui finissait 7ème. Quelle course !
C’est donc sur la dernière course de la saison que je suis revenu dans le match, que j’ai pris la bonne échappée et que je suis arrivé pour la gagne. Mon gros bloc d’entraînement pour la Forestière a payé, comme quoi dans le vélo, un bon entraînement est toujours récompensé un jour ou l’autre…