Le milieu du mois d’octobre est toujours un mélange de deux sentiments chez les fans de cyclisme. Si la saison touche à sa fin, toutes les courses majeures du calendrier étant déjà disputées, notre passion dévorante est encore assouvie par la présentation du Tour de France de l’année suivante. Villes étapes, principaux cols escaladés, profils des étapes, ces informations précieuses nous mettent en émoi alors que le Tour de France 2016 fut de l’aveu de beaucoup une édition bien décevante. La magie du Tour agit pourtant chaque année, et il suffit de suivre les réseaux sociaux orientés vélo pour se rendre compte de l’effervescence du jour.
Car oui, c’est bien en ce mardi 18 octobre qu’à eu lieu la présentation du Tour de France 2017. Mais ce qui importe le plus les pratiquants, ceux qui s’apprêtent à rouler tout l’hiver dans le froid et sous la pluie, c’est la présentation de l’Étape du Tour. La plus grande et une des plus prestigieuses cyclosportives de France vous promet de très belles choses pour 2017…
Le lac de Serre-Ponçon en toile de fond
J’ai disputé ma première étape du Tour en 2009, avec une arrivée au Ventoux, et c’est sur ces pentes surchauffées que j’ai découvert mes aptitudes et ma passion pour les longues ascensions. De fil en aiguille, j’ai fait de cette Étape du Tour mon principal objectif chaque saison, jusqu’à terminer dans le top 100 en 2014, une performance remarquable à mes yeux et qui restera à jamais gravée dans ma mémoire.
Après une impasse en 2015 à cause de ma hanche, j’avais décidé de ne pas m’inscrire non plus cette année en estimant que le parcours n’était pas à la hauteur de la légende ni tu tarif d’inscription. A 100 € la journée de vélo, j’attends de l’Étape du Tour un parcours difficile, des cols de légende… Alors que nous propose ASO pour 2017 ?
Présenté ce matin, le parcours de l’Étape du Tour 2017 était déjà pressenti depuis plusieurs semaines. C’est donc entre Briançon et le col d’Izoard que les milliers de cyclosportifs poseront leurs roues sur des routes empruntées quelques jours plus tard par le peloton du Tour de France. L’évocation de ces deux lieux est permet déjà d’imaginer dans quel décor les amateurs venus des quatre coins du monde évolueront.
Le tracé s’étend donc sur 178 km avec “seulement” deux cols répertoriés, le Col de Vars et la montée finale vers l’Izoard. Mais ne vous laissez pas tromper par le profil ci-dessous, il comporte de nombreux pièges à ne pas négliger…
J’ai eu la chance de passer deux semaines de vacances cet été au bord du Lac de Serre-Ponçon, et j’ai pu donc sillonner les routes de la région en long et en large ! Le départ se fera de Briançon, plus haute ville d’Europe. Il faudra d’abord remonter un bout de vallée qui fera certainement mal aux jambes, puis le long peloton s’élancera ensuite pour une dizaine de kilomètres en faux-plat descendant.
Mais à l’approche d’Embrun, la route va commencer à se cabrer dans le sens inverse. Sur une chaussée large et dégagée, il faudra escalader deux bosses plutôt courtes et peu pentues, mais qui obligeront à piocher dans les réserves…
Après Embrun, le parcours met le cap sur le lac de Serre-Ponçon en empruntant la route la plus courte pour rejoindre la vallée de l’Ubaye. C’est le long du lac qu’il faudra franchir le premier piège de cette Étape du Tour 2017, la côte des demoiselles coiffées. Je l’ai gravie à une dizaine de reprises pendant mes vacances, et je peux vous assurer qu’il va déjà y avoir des écarts dans ces 6 kilomètres de montée irrégulière.
Une descente très technique permet de revenir au niveau du lac, avant d’entamer une courte bosse vers la vallée de l’Ubaye. Commence alors un long passage dans la vallée jusqu’à Barcelonnette, avec un parcours montant mais qui ne présente jamais de vraies difficultés. C’est là qu’il faudra être vigilent pour se retrouver dans un groupe et travailler en relai, plutôt que de s’épuiser tout seul face à un vent potentiellement de face…
Deux cols mythiques pour en découdre
Peu après Barcelonnette, on tourne sur la gauche pour entamer le premier col référencé du jour, le col de Vars. Celui-ci se dresse sur 9,3 km avec une pente moyenne de 7,5 % qui cache de grandes disparités. Si les 5 premiers kilomètres sont plutôt faciles, la route se cabre subitement affichant un kilomètre à presque 12 % de moyenne. Ce passage est terrible est nécessite de prévoir un braquet vraiment souple si vous ne voulez pas y laisser vos cuisses ! D’autant plus que la fin du Col de Vars n’est pas simple, avec un dernier kilomètre une fois encore très difficile.
On bascule à 2100 mètres d’altitude dans une descente rapide mais sans danger. Quelques épingles seront à négocier avec prudence, mais il n’y a rien de compliqué ! On traverse ensuite Guillestre, avant de redescendre encore un peu pour se diriger tout droit vers le col d’Izoard. L’évocation de ce col de légende fait déjà rêver, d’autant plus que l’arrivée est jugée au sommet !
Malheureusement, c’est un des seuls cols du coin que je n’ai pas eu l’occasion de grimper pendant mon séjour sur place, mais l’analyse du profil fait craindre le pire. Un peu comme le Col de Vars, les premiers kilomètres semblent accessibles, avant que l’affaire se corse pour la seconde moitié. Avec des kilomètres entre 9 % et 10 % de moyenne et déjà une belle distance dans les jambes, il va falloir faire preuve de résistance pour se hisser en haut de ce mythe !
Cette édition 2017 de l’Etape du Tour paraît abordable sur le papier, mais risque d’en surprendre plus d’un dans sa première partie finalement très vallonnée. Ceux qui viennent pour profiter du paysage ne seront pas déçus, tandis que les coursiers auront 178 km pour se départager sur un terrain qui fait la part belle aux grimpeurs…
Il se pourrait bien que je retourne sur les rives du Lac de Serre-Ponçon en 2017…
La partie de replat au milieu de la descente du col de Vars va en surprendre plus d’un également.
A noter que les deux cols vont être abordés après une longue vallée montante qui fatiguera bien les organismes, que ce soit celle entre le lac et le pied du col de Vars (40km à 1,8%) ou la vallée du Guil entre Guillestre et le pied de l’Izoard (16km à 2% sur un goudron bien granuleux et un vent toujours défavorable). Bref, à partir du km 70, il n’y aura quasiment pas de repos.
C’est vrai que je n’ai pas parlé de ce replat dans la descente du Col de Vars. Ca casse bien le rythme et les jambes, ceux qui veulent faire la course vont devoir s’employer dans cette partie là…
Je ne connais pas l’approche de l’Izoard, mais si c’est comme tu le décris, cette Étape du Tour va faire des dégâts…