De retour de vacances ensoleillées en montagne, il était grand temps de remettre un dossard en cette saison 2016. Après plus d’un mois et demi sans courir et malgré de belles sorties dans les cols alpins, j’avais quelques doutes sur ma condition physique au moment de m’inscrire à cette course de Linselles. Heureusement, cette course nous offre un circuit difficile de plus de 10 kilomètre, toujours plus avantageux pour moi qu’un parcours composé de longues longues droites toutes plates…
Une course d’équipe bien menée…
Au départ, la météo est menaçante mais il ne pleut pas. C’est toujours plus sympathique pour disputer une course de vélo ! Mais un autre élément va considérablement influencer le déroulement de cette compétition : le vent souffle fort, très fort même, ce qui n’est pas forcément pour me déplaire…
Le départ est donné pour notre petit peloton d’une trentaine de coureurs, et pour une fois ça ne part pas à bloc. Avec mes équipiers Fabrice, Christophe et Guillaume, nous choisissons d’être prudents et de rester dans les roues pendant les premiers kilomètres. Le vent n’incite de toute façon pas à l’attaque, les premières escarmouches des uns et des autres ne donnant rien de très concret.
Peu à peu, nous nous mettons en action et je participe à mes premières accélérations. Je sens rapidement que les jambes sont bonnes, mais que mon cœur n’est plus habitué à autant de changements de rythme. Qu’importe, je ne me laisse pas abattre et me glisse dans des coups régulièrement. Guillaume de son côté est très actif, il tente de s’échapper plusieurs fois, sans succès.
Au bout d’une vingtaine de kilomètres, une attaque sur la ligne droite d’arrivée change la donne. Plusieurs coureurs partent à l’avant, dont mes deux autres équipiers Christophe et Fabrice. Étant un peu enfermé à ce moment là, je ne peux pas y aller, mais avec deux hommes à l’avant, le scénario est parfait.
Derrière, le reste du peloton s’arrête de rouler. Parler de peloton est un peu présomptueux, car nous ne sommes qu’une quinzaine d’hommes, face à onze échappés… Les hommes de tête prennent rapidement un peu de champ, laissant présager un fin de course limpide qui leur permettra de jouer la victoire.
Pourtant, quelques gros rouleurs des équipes piégées se mettent en action dans notre groupe, et l’écart avec les échappés ne se creuse pas. Au fil des tours, nous apercevons toujours le groupe de tête à un moment ou un autre du circuit, ce qui laisse entrevoir la possibilité d’un retour.
Alors que nous ne roulons évidemment pas avec Guillaume pour favoriser la course de nos équipiers à l’avant, nous décidons quand même de tenter de créer un contre car nous sentons que nous pouvons revenir renforcer l’échappée. L’objectif de la manœuvre sera évidemment de ne pas ramener d’adversaires sur la tête de course. Quelques minutes plus tard, nous passons à l’action. Guillaume passe un gros relais dans un faux plat, un petit trou se fait derrière moi et nous nous retrouvons à 4 légèrement détachés. Je crie sur Guillaume pour qu’il accélère, et accélère à mon tour le rythme pour tenter de s’échapper. Malheureusement, quelques coureurs vigilants font l’effort et notre groupe se reforme, ce qui nous vaut quelques réprimandes de la part d’un coureur n’acceptant pas notre tactique.
Nous continuons à rouler un peu pour calmer les ardeurs, sans trop en faire pour ne pas ramener tout le monde sur l’échappée. Mais quelle n’est pas notre surprise quand nous apercevons le groupe de tête à deux tours de l’arrivée, à peine 30 secondes devant nous ! La fin de course risque d’être haletante !
… avec une belle victoire au bout !
Évidemment, cela réveille quelques velléités offensives dans notre groupe, certains ayant pour idée de « faire le bond » en rejoignant le groupe de tête. Je me contente de contrer les coureurs les plus dangereux, tandis que Guillaume place de grosses attaques. Ces accélérations finissent vraiment par nous rapprocher de l’échappée, qui semble rouler tranquillement sans véritable entente.
Au dernier passage sur la ligne d’arrivée, un coureur de Wavrin place une grosse accélération. Je sais qu’il est très costaud et saute tout de suite dans sa roue. Revenu à sa hauteur, j’enchaîne tout de suite avec un gros relais. Je jettes toutes mes forces dans la bataille, constatant en me retournant que le trou est fait avec notre ancien groupe. Quelques centaines de mètres plus loin, nous revenons sur l’échappée mais n’avons pas vraiment le temps de souffler. Nous attaquons la seule vraie bosse du parcours, qui est avalée grand train. Le groupe s’étire mais ne se disloque pas, et j’arrive à passer cette difficulté sans encombres malgré le violent effort que je viens de produire.
Mes équipiers Christophe et Fabrice ayant pris quelques mètres d’avance avec trois autres coureurs, je reste sagement en dernière position pour laisser les autres membres de l’échappée faire le travail. Quelques centaines de mètres plus loin, tout le monde se regroupe et on sent bien que la tension monte. Personne ne veut faire l’effort de trop, alors Christophe en profite pour placer une belle attaque. Il accélère juste avant un virage, et prend tout de suite une petite centaine de mètres d’avance. Malheureusement, ça réagit derrière et notre équipier est revu peu après.
Pour ma part, je commence à être limite, sentant quelques crampes arriver dans les cuisses. Fabrice se porte à ma hauteur et m’annonce qu’il a les jambes pour disputer le sprint, qu’il aimerait un peu d’aide mais que je peux jouer ma carte personnelle si l’opportunité se présente. Ni une ni deux, je me concentre exclusivement sur une arrivée au sprint, n’étant de toute façon plus apte à porter une attaque.
Alors que nous abordons le dernier kilomètre de course et que le rythme est plutôt faible, un coureur du club de Saint André place une petite accélération. Étant bien placé, je saute dans sa roue pour avorter sa tentative, mais constate en me retournant que personne n’a suivi. L’opportunité est trop belle, je place un contre en partant du côté opposé de la route pour que personne ne suive.
Cette tentative est un peu désespérée, je n’ai plus grand chose dans les jambes et je peine vraiment à maintenir un gros rythme. Pour ne rien arranger, la ligne droite finale est en faux-plat montant et je butte un peu dans la pente. Derrière, un coureur de Wavrin se sacrifie pour un équipier, et favorise un retour de l’échappée sur moi. Mais mon attaque n’a pas été vaine : mes équipiers ont pu se ménager dans la poursuite, et Christophe lance le sprint pour Fabrice. Celui-ci me double avec l’ensemble de l’échappée à plus de 200 mètres de l’arrivée, il est déjà en tête et je doute un peu qu’il parvienne à s’y maintenir.
Pourtant, nous assistons avec Christophe à une victoire magistrale devant quelques bons coureurs de notre peloton Ufolep, couronnant une course d’équipe parfaitement menée ! Quel plaisir de partager ces moments là !
Le bilan de la course est donc plus que positif avec une victoire pour le club, une condition physique très correcte pour ma part, qui me permettra je l’espère de gouter aux joies de la victoire d’ici la fin de saison…
Bravo, belle course. Visiblement, tes soucis de hanche restent derrière toi, tant mieux !
Merci Florent ! Effectivement, je ressens encore quelques douleurs musculaires de temps en temps, mais les jambes sont de retour…