Cet été 2016 n’est pas très prolifique en termes d’articles sur le blog, ni en termes de compétition d’ailleurs. Après avoir couru deux courses à Verlinghem et Saint André à des vitesses moyennes incroyables début juillet (j’y reviendrais plus tard si je trouve le temps…), mon équipier Julien m’entraînait dans une nouvelle aventure pour terminer le mois. Quelques membres du CC Verlinghem participant au championnat de France de contre-la-montre en septembre, il faut bien s’entraîner dans la discipline. Alors c’est de l’autre côté de la frontière chez nos amis belges que j’allais courir ma plus longue épreuve chronométrée à ce jour…
Une bonne gestion de l’effort sur un parcours très roulant
En allant disputer un contre-la-montre en Belgique à proximité d’Ostende, je me m’attendais pas franchement à devoir gérer un parcours vallonné. Ce pressentiment était confirmé en arrivant sur place, en découvrant que le circuit du jour était tracé le long d’un canal. Nous devions effectuer deux aller-retour sur cette route assez étroite pour un total de 26 km et certainement moins de 20 mètres de dénivelé. Autant dire que les grosses cylindrées allaient être à la fête !
Je ne partais évidemment pas dans les favoris, mais j’étais content d’être là avec les copains pour me tester sur une telle distance. Je n’avais en effet jamais fait plus de 15 km en contre-la-montre, avec des résultats en constante progression depuis l’achat de mon BMC TM02 il y a un an et demi.
L’heure de s’échauffer étant venue, je montais d’abord sur ma machine pour faire quelques tours de roue sur route en compagnie de Julien. Les premières petites accélérations laissaient entrevoir de bonnes sensations, mais il était déjà temps de monter sur le home-trainer. Ayant un peu trainé sur la route, nous n’avions plus que 30 minutes avant le départ. Je réalisais donc tout de suite quelques accélérations pour faire monter le cœur et chauffer l’organisme.
A 10 minutes de s’élancer, je stoppais mon échauffement et finissais de me préparer à la hâte : mise en place du casque, du maillot, changement de roue arrière… J’étais enfin prêt et me dirigeais vers la rampe de lancement. Au bout de 100 mètres parcourus à faible vitesse, ma roue arrière sortait de son logement et j’évitais la chute de peu. Dans la précipitation, j’avais oublié de resserrer le blocage et j’en étais quitte pour une belle frayeur !
Pas trop déconcentré par cet incident, je me dirigeais vers le podium, assistant au départ de Julien 3 minutes avant le mien. Mes équipiers Christophe et le second Julien du club étaient déjà en route, nous n’allions pas tarder à les croiser. Il était temps pour moi de prendre place en haut de la rampe de lancement, prêt à me faire violence sur ces 26 kilomètres d’une platitude rare. Je tâchais de me concentrer, et m’élançais avec une grosse envie sur le premier kilomètre.
Avec l’euphorie des premiers efforts, je ne sentais pas trop les pédales en ce début de contre-la-montre et roulait à plus de 47 km/h avec un vent plutôt favorable. La raison m’invitait cependant à la prudence, et je calmais quelque peu le jeu pour me caler à un rythme proche du seuil. Je restais bien concentré sur mon effort pour être toujours à la limite de l’effort qui fait trop mal aux jambes pour être soutenu longtemps. Parfaitement calé sur mon vélo, je terminais le premier aller dans de bonnes conditions.
Au bout de 7 km, il fallait faire demi-tour autour d’un cône de travaux, heureusement sur une large route. Je relançais franchement et retrouvais rapidement mon allure dans un tronçon rendu difficile par le vent qui soufflait cette fois de trois quart face. A ma grande surprise quand même, la végétation bordant le canal permettait assez souvent d’être protégé du vent, et de prendre ainsi un peu de vitesse. J’avais le sentiment de rouler assez vite, mais à environ 2 kilomètre de la fin du premier tour, le concurrent anglais parti derrière mois me doublait.
Je conservais mon rythme de croisière sans m’affoler, bien conscient qu’il était plus risqué de me griller les ailes en me mettant à son rythme plutôt que de conserver le mien qui me chauffait déjà bien les cuisses. Le retour vers le podium approchait, et il nous fallait alors négocier un nouveau demi-tour autour d’un cône sur une route cette fois beaucoup plus étroite. Je négociais ce virage du mieux possible, manquait de tomber à la relance, mais cela me permettait quand même de reprendre une bonne cinquantaine de mètres à l’anglais qui venait de me doubler.
Une chute spectaculaire qui change tout
Bien relancé après ce virage, je retrouvais un rythme plus rapide dans ce sens avec le vent favorable. Si l’anglais qui roulait vraiment plus fort qui moi prenait rapidement du champ, je commençais à apercevoir un peu plus loin un coureur me précédant et que je pouvais reprendre. Sur-motivé par ce point de mire, j’appuyais un peu plus fort sur les pédales et finissait par me rapprocher franchement. Mais tout à coup, alors que j’avais les yeux rivés sur le bitume devant moi, un grand bruit me faisait relever un peu la tête et je voyais trois vélos s’envoler avant de retomber violemment sur le sol.
Je freinais en arrivant sur place et découvrais trois coureurs gisant sur le sol, dont un qui hurlait de douleur. Constatant tout de suite qu’il n’y avait ni signaleur, ni spectateur à l’horizon, je décidais dans la précipitation de faire demi-tour pour aller chercher les secours, avant de me raviser au bout de 200 mètres en me souvent qu’un signaleur était positionné un peu plus loin.
Je repassais devant les blessés, inquiet par leur état puis repartais tambour battant pour prévenir au plus vite les secours. Je prévenais les quelques concurrents que je croisais de la chute, puis arrivait au fameux signaleur en lui disant d’appeler l’organisation au plus vite. Mon devoir de citoyen étant fait, je reprenais le cours de ma course largement perturbée par cette chute…
Je retrouvais néanmoins rapidement mon rythme, mais ayant déboursé une bonne minute dans l’opération la motivation n’était plus la même. Je terminais quand même mon effort dans de bonnes conditions, souffrant un peu dans la dernière partie vent de face pour passer la ligne en 40’01 » à 39,28 km/h de moyenne. Ce résultat me plaçait à la 45ème position scratch, sur 73 arrivants.
Mon compteur m’affichait pourtant un peu plus de 40 km/h de moyenne, mais les pauses dues à la chute ont un peu faussé la donne.
Qu’importe, ce contre-la-montre fut une bonne expérience qui m’a permis de me tester sur une distance plus longue qu’à l’accoutumée. Je mesure encore les progrès qu’il me reste à faire dans la discipline pour ne serait-ce que tutoyer les top 10. Seule ombre au tableau, cet effort violent dans une position inhabituelle a réveillée quelques douleurs musculaires dans ma hanche droite, il faudra rester vigilent sur ce point.
Désormais, cap sur la fin de saison après un gros bloc d’entraînement pendant le mois d’août…