Et voilà, les dés sont jetés ! Alors que toute la planète cyclisme décortique le parcours du prochain Tour de France qui se déroulera du 2 au 24 juillet prochains, pour les amateurs que nous sommes, la vraie actu, celle qui nous fera rouler tout l’hiver, c’est l’annonce du parcours de l’Étape du Tour 2016 ! Et cette année encore, on peut dire que les organisateurs ont décidés de gâter les cyclosportifs. Cap sur les Alpes !
4 cols, 146 km et un début en pente douce…
Pour la seconde année consécutive, l’Etape du Tour s’installe dans le massif alpins, mais propose pour 2016 un parcours relativement inédit. Si l’ensemble des cols qui seront empruntés le 10 juillet prochain sont connus, ils ne sont que rarement offerts aux roues des participants de l’Etape du Tour.
Le départ se fera en douceur de Megève, mais très vite les choses se corseront. Une première côté non répertoriée apparaît sur le profil, mais je ne connaît pas assez le terrain pour vous dire quel sera son nom. Elle devrait dans tous les cas se monter à un train d’enfer et opérer une première sélection.
On arrivera juste après sur Flumet, point de départ du premier col de la journée, le col des Aravis. C’est au sommet de celui-ci que l’on peut apercevoir le Mont Blanc par beau-temps, mais autant vous dire tout de suite que vous ne prendrez peut-être pas le temps de tourner la tête ! Attention, ce col est pour moi le principal piège de cette Étape du Tour 2016. En effet, avec une pente moyenne de seulement 5 %, la vitesse sera importante et il sera tentant de se mettre en sur-régime en se disant que c’est facile. Pour les meilleurs, il est tout à fait faisable de monter ce col en partie sur le grand plateau !
En basculant au sommet, on attaque une descente plutôt roulante ponctuée d’épingles serrées mais très larges. Cela permet de se mettre en confiance pour les descentes suivantes qui seront plus techniques…
En arrivant au Grand Bornand, le répit est de courte durée. On tombe tout de suite sur le petit plateau pour attaquer la seconde ascension du jour avec le Col de la Colombière. Une fois de plus, il ne faut pas s’emballer car le début est très roulant. Par ce côté, la Colombière est encore plus linéaire que les Aravis et ne devient un peu difficile que dans les 3 derniers kilomètres.
Un final plus corsé
A partir du sommet du Col de la Colombière, je connais beaucoup moins bien les routes mais je vais tenter de vous les décrire précisément. La descente mène vers Scionzier et la pente n’est raide que dans le premier kilomètre. Il y a bien quelques épingles mais ce sont surtout de longues enfilades de virages qui s’enchaînent. Les bons descendeurs vont s’en donner à cœur joie !
Le parcours propose ensuite une vingtaine de kilomètres de vallée plus ou moins vallonnés. Il faudra absolument tomber dans un groupe de votre niveau pour parcourir ces kilomètres, car c’est dans ce genre d’endroits anodins qu’on peut laisser beaucoup de forces.
Puis, au kilomètre 78, la route s’élève à nouveau et la course prend une tout autre physionomie. Si les deux premiers cols étaient relativement roulants, le col de la Ramaz qui s’annonce sous vos roues sera beaucoup plus casse-pattes ! La dénivellation moyenne n’est pas très élevée, mais elle est un peu faussés par les premiers kilomètres vraiment peu pentus. A partir du 6ème kilomètre, la route se cabre sérieusement pour atteindre une pente de 9 % ou plus pendant les 4 kilomètres suivants. Le final est un peu moins dur, mais à ce stade de la course il faudra rester concentré sur son effort !
La descente qui suit est une nouvelle fois peu technique mais sera beaucoup plus rapide que les précédentes. Il y a bien quelques épingles pour ralentir le rythme, mais dans l’ensemble ça va filer ! Au terme de la descente, votre compteur affichera déjà 110 km et les forces commenceront peut-être à manquer. D’autant plus que les 10 km suivant sont en vallée mais loin d’être plats ! Une succession de petites bosses peuvent se montrer piégeuses avant d’attaquer le dernier gros morceau du jour, le col de Joux-Plane.
C’est à Samoëns que débute l’ascension de ce col rendu célèbre par une mini défaillance de Lance Armstrong alors qu’il était au sommet de son art en 2000. Il faut dire que si l’altitude maximale n’atteint pas les 1700 mètres, la difficulté de ce col est réelle ! La pente moyenne de plus de 9 % ne ment pas, il n’y a pas vraiment de répit pendant les 11 kilomètres de ce dernier gros morceau du jour. Il faudra s’accrocher, cette montée se fera au moral et il vaut mieux prévoir un braquet raisonnable pour la passer sans encombre !
Mais au sommet, vous n’en aurez pas fini avec cette Étape du Tour. Après deux petits kilomètres d’une relative descente, vous remontez pendant un kilomètre vers le col du Ranfolly avant de plonger vraiment vers Morzine. Il faudra avoir gardé toute votre lucidité pour cette dernière descente, car c’est la plus technique de la journée. La pente est sévère et les épingles nombreuses. Si vous avez l’occasion de la reconnaître, ça sera un vrai plus pour ne pas faire d’erreur le jour de la course.
Le dernière kilomètre dans Morzine est en légère montée, mais vu ce que vous aurez parcourus, ça ne sera qu’une formalité !
Voilà une Etape du Tour très intéressante sur le papier, suffisamment difficile pour contenter les costauds, mais pas insurmontable non plus pour ceux qui sont moins entraînés. La distance raisonnable et surtout la relative facilité des deux premiers cols rendent cette étape accessible !
Pour ma part, je ne pense pas être de la partie. Les 100 € demandés pour l’inscription me paraissent franchement abusés et je ne suis pas prêt cette année à mettre autant d’argent juste pour un dossard. Avec un tel budget, il y a moyen de faire 3 belles cyclos en montagne sur des parcours tout aussi prestigieux, ce sera mon choix en 2016 !