Au mois de Juin dernier, c’est sur les conseils d’un coureur de ma catégorie que je portais ma candidature pour représenter les couleurs du Nord au championnat de France Ufolep. En effet, Thomas Denhaene, adversaire sur le vélo mais avec lequel j’entretiens de très bonnes relations, avait bien étudié le parcours de ce championnat de France et savait qu’il pourrait me plaire. Et surprise, quelques semaines plus tard, j’apprenais ma sélection pour participer à cette magnifique course. Le début d’une belle aventure …
Chaleur et bosse au programme, tout ce que j’aime
Ce championnat de France 2013 ayant lieu à Montgueux près de Troyes, j’avais décidé de faire la route le matin même. Le réveil matinal ne me posait pas problème et me permettait de faire la route à la fraiche, pour le début d’une journée qui s’annonçait caniculaire. Arrivé sur les lieux vers 11h, j’avais largement le temps de récupérer dossards et maillot auprès des responsables de la commission Nord.
Les impressions des différents coureurs ayant déjà courus dans leurs catégories respectives confirmaient la difficulté du circuit, et l’absolu nécessité de ne pas trop en faire au début afin de garder des forces pour le final. Et ce conseil allait être précieux …
J’allais me préparer tranquillement, avant de partager quelques tours de roue avec mes équipiers du jour de la sélection Nord. 13h30, c’est l’heure de l’appel sous une température d’au moins 35°, et il faut attendre de nombreuses minutes sur la ligne. A 14h, le départ est enfin donné, et c’est un beau peloton de 120 furieux qui déboule dans la première descente.
Étant très mal placé sur la ligne compte tenu de mon numéro de dossard, je me faufile tout de suite sur les bas-côtés pour remonter vers la tête. C’est chose faîte au bout de 5 km, malgré quelques coups de freins un peu limite. On sent bien que la tension est vive, et que chacun veut être à l’avant.
La première ascension arrive, et ça remonte de tous les côtés. Je l’aborde en 30ème position environ, alors que ça commence à accélérer franchement. Je tiens les roues sans problèmes, ce qui me rassure pour la suite de la course, et bascule au sommet plutôt bien placé. Dans la descente, ça ne se relève pas vraiment, mais le rythme se calme enfin sur le replat en bas du circuit. Cette partie est particulièrement exigente, car un fort vent de face gène notre progression et refroidi tous les attaquants.
Pour la deuxième fois, nous abordons la montée du circuit, et ça attaque dès le pied. Une fois encore, je me débrouille pour être bien placé et je serre les dents. Ça roule à bloc jusqu’en haut, et c’est la seule fois où je ferais tout sur le grand plateau. En m’accrochant, j’arrive à basculer dans les 20 premiers, alors que la sélection par l’arrière produit ses premiers groupes de lâchés …
S’accrocher à tous prix !
Au fil des tours suivants, le peloton se réduit alors qu’aucune échappée sérieuse n’arrive à se dégager. A chaque passage dans la bosse, les plus costauds attaquent et il faut se mettre à la planche pour rester au contact. Quand ça attaque trop fort, je préfère laisser partir et revenir au train, ce qui se montre assez efficace. A mi-course, je suis encore dans le coup, même si je me sens un peu juste pour placer une attaque.
Puis, au fil des tours, je m’aperçois que notre peloton diminue sérieusement. Cela me redonne le moral et m’aide à m’accrocher dans les passages les plus difficiles. A chaque passage dans la bosse, je serre les dents, ça brûle les jambes, mais ça passe !
Dans l’avant dernier passage, alors que nous jouons toujours la victoire, un homme du comité local s’échappe seul. Derrière, tout le monde se regarde, et j’avoue que je n’ai pas vraiment les jambes pour engager la poursuite. L’ascension de la difficulté se fait quand même à un train très soutenu, et notre petit groupe d’une vingtaine de coureurs explose littéralement. Je passe le sommet à bout de souffle, avec quelques mètres de retard sur un groupe de 5 partis à la poursuite de l’homme de tête.
Je me retrouve avec 3 autres coureurs, que je tente de mobiliser tout de suite pour rouler et essayer de rentrer sur le groupe qui nous précède. Heureusement, mes compagnons de route se montrent collaboratifs, et enchaînent les relais alors que la montée finale approche. Nous revenons sur le groupe de devant à la fin de la partie descendante du circuit, et je prend tout de suite quelques relais pour faire progresser notre groupe de 8 coureurs.
Au pied de la bosse, on nous annonce un retard de plus d’une minute. C’en est donc terminé pour la victoire, mais il reste deux places sur le podium à aller chercher ! Je n’ai plus beaucoup de forces, et un début de crampe paralyse mon mollet gauche. Étant donné mon état physique, je patiente dans les roues alors que nous montons à un train raisonnable.
A 800 mètres de la ligne, je trouve que ça n’avance vraiment pas assez vite. Même si je suis cramé, je tente ma chance ! Ni une, ni deux, je place une grosse accélération et décroche tous mes adversaires pendant quelques dizaines de mètres. Malheureusement, je n’ai plus assez de force pour relancer, et ils reviennent tous sur moi assez facilement. Au moment de lancer le sprint, je suis déjà KO, et même en jetant mes dernières forces dans la bataille, je ne prend que la dernière place du groupe, soit la 9ème au classement final de l’épreuve.
Sur le coup, je suis déçu d’avoir si mal géré ma fin de course, mais je me dis que j’étais de toute façon déjà cuit, et que je n’aurais pas pu espérer beaucoup mieux en attendant le sprint. Cette place dans le top 10 du championnat de France est quand même une belle surprise pour moi, et récompense un gros travail fait à l’entraînement ces dernières semaines. Espérons que j’aurais à nouveau la chance de porter les couleurs du comité pour aller chercher un maillot tricolore dans les années à venir …
bravo, un top 10 est un très beau résultat. le niveau est relevé, je sais de quoi je parle pour y avoir participé l’année dernière.
Merci Florent ! Effectivement, le niveau est relevé, ça a roulé vite toute la course. Le mec qui gagne est d’ailleurs un ancien élite qui a fait un top 5 dans Paris-Roubaix Espoir. Ça donne une idée …